Publié le Vendredi 22 mai 2009 à 13:02:00 par Cécilia Rowe
La rencontre virtuelle de deux titans
Dans la saga des point & clicks Sherlock Holmes, il ne manquait plus qu’une rencontre avec un serial killer célèbre pour que le tableau d’aventures soit parfait. Vu l’époque d’existence de notre personnage fictif imaginé par Sir Conan Doyle, ce monstre mythique de la tuerie ne pouvait être que Jack l’Eventreur. Un affrontement impensable rendu possible grâce à ce jeu développé par les studios Frogwares.
Les faits se déroulent dans le Londres sinistre et sombre de 1888. Sherlock Holmes décide d’enquêter sur une étrange affaire, suite au meurtre atroce d’une prostituée nommée « Polly » Nichols. Tour à tour, vous incarnerez donc le détective gentleman et son fidèle ami et compagnon d’enquête, le Docteur Watson.
Que dire pour commencer si ce n’est qu’il ne faut pas vous attendre à un jeu d’énigmes de haute voltige. En effet, ce titre édité par Focus Interactive est avant tout destiné au grand public. Malgré la difficulté progressive du jeu et quelques casse-têtes chinois par-ci par-là, impossible de se sentir perdu au point de ne pas savoir quoi faire. Au cas où vous auriez manqué un indice important, tous les dialogues, documents et rapports d’enquête sont répertoriés dans l’inventaire. Ce n’est, au final, qu’une question de logique et de bon sens, ce qui nous amène à penser que tout est fait pour arriver sans peine (ou presque) à la solution de fin. Pas d’entourloupe dans les dialogues qui nous amèneraient à différents scénarios dans le jeu, ni de combinaison biscornue d’objets dont Mac Gyver seul a le secret. Le tournevis assemblé à une chambre à air pour bricoler un lance-pierre nouvelle génération, ce n’est pas pour Sherlock Holmes. D’un point de vue simplicité, ce n’est peut-être pas un mal mais a fortiori, cela enlève tout le charme du point & click habituel. D’ailleurs, en appuyant sur la barre d’espace, tous les points du jeu à observer ou à utiliser s’affiche comme par magie à l’écran. Cette aide « active » n’est à utiliser qu’en dernier recours, sinon c’est de la triche !
Pourtant, Sherlock Holmes a plus d’une loupe dans sa manche, comme pour les précédents épisodes de la saga. Son système de tableaux de déductions des faits, les scènes de reconstitution des meurtres et la situation du meurtre dans le temps à partir de témoignages sont assez remarquables pour être notés. Certes, ils ne sont pas très compliqués à élucider mais l’on prend beaucoup de plaisir à jouer avec cette méthode d’énigmes pour le moins originale. La possibilité d’alterner les vues à la première ou la troisième personne par simple pression sur Ctrl est également bien efficace à certains moments du jeu où les vues statiques à la troisième personne nous empêchent de voir un objet clé pour la suite de l’aventure.
Bien que le scénario soit prenant, le gameplay et les graphismes gâchent souvent le plaisir du jeu. En effet, difficile d’éviter les bugs de déplacements des personnages. Sans parler des tableaux de chargement parfois longs qui surgissent à tout bout de champ entre chaque écran ; et cela, même en optant pour des graphismes en résolution minimale. Il faut dire que le jeu est peuplé de personnages 3D n’apportant strictement rien à l’aventure. C’est ce qui s’appelle « faire pot de fleur ». Et il y en a des pots de fleur dans ce titre. Du coup, cela plombe le moteur 3D qui, ente nous, a eu son temps et montre de gros signes de fatigue. Il serait peut-être temps d’investir pour le prochain opus.
Pour finir, dois-je mentionner le fait que la bande sonore soit très répétitive pour vous convaincre de la médiocrité de Sherlock Holmes versus Jack L’Eventreur ? Attention, je parle de médiocrité dans le sens premier du terme, c’est-à-dire « moyen ». Car oui, ce jeu est moyen et répond plus aux attentes des débutants, voire des casual gamers, que des joueurs les plus aguerris du point & click.
En résumé, si le scénario est bien ficelé et que des systèmes inhabituels d’énigmes rendent le tout intéressant, une simplicité parfois déroutante et un moteur 3D obsolète viennent gâcher l'ensemble.