Publié le Mercredi 15 mai 2013 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
Test de Metro Last Light (PC, Xbox 360, PS3)
Metro, boulot, pas dodo
Vendus à plus de deux millions d’exemplaires dans le monde, les romans de Dmitri Glukhovski (ou Dmitry Glukhovksy, c’est kif-kif) Metro 2033 et sa suite Metro 2034 ont été traduits en plus de vingt langues autre que sa langue maternelle, le Russe.C’est bien entendu eux qui ont inspiré le studio 4A Games pour leur série de jeux vidéo dont le deuxième opus, Metro Last Light, sort cette semaine.
Si Metro 2033 était l’adaptation du roman éponyme, pourtant ce nouveau jeu livre une toute nouvelle aventure, complètement inédite. Alors que Metro 2034 se tourne vers un nouveau héros dans une nouvelle ville, 4A Games a décidé de récidiver avec le héros du premier roman et jeu vidéo, Artyom, et de rester dans le métro Moscovite. Aucune trahison, on vous rassure, à l’œuvre originale. Dmitri Glukhovski en a écrit le scénario et supervisé tous les dialogues.
Metro Last Light est donc la suite directe de Metro 2033. Pour vous situer l’histoire, nous sommes en 2034. Le monde est ravagé par une guerre nucléaire et les survivants squattent désormais le métro de Moscou. Ils survivent dans diverses stations, se regroupant en factions et luttant contre les mutants qui sont nés de l’atmosphère radioactive de la surface. Ces factions sont souvent hostiles les unes avec les autres. L’escalade dans les affrontements mène tout droit à une guerre d’envergure qui menace tout simplement la survie de l’humanité.
Et c’est une nouvelle fois Artyom qui va devoir s’y coller, lui qui est en proie à une profonde culpabilité d’avoir détruit les « Dark Ones » dans le premier jeu. Sauver l’humanité va être sa quête de rédemption.
Ceux qui ont joué à Metro 2033 ne seront pas déçus : Metro Last Light renoue avec cette atmosphère bien particulière. Vous évoluez dans le métro crasseux, les innombrables débris qui jonchent le sol et les murs qui suintent. L’excellente bande-son renforce l’immersion et au fil de votre progression, vous croiserez la route de très nombreux personnages qui vaquent à leurs occupations. Les plus patients s’arrêteront régulièrement, d’ailleurs, pour écouter les conversations et en apprendre un peu plus sur le monde qu’ils parcourent.
Bref, Metro Last Light est un jeu visuellement réussi et à l’ambiance captivante. Graphiquement, le jeu est magnifique (testé sur PC). La gestion des ombres et des lumières, des particules, la finesse des textures… pour peu que votre PC ait du coffre, vous pourrez profiter de décors sublimes et angoissants. Un petit bémol pourtant : si vous jouez sous carte graphique AMD, le résultat est bien moindre. Sans oublier quelques bugs – voire plantages – lors de vos parties, bugs que vous n’aurez pas sous carte GeForce. Le jeu a en effet été développé en partenariat avec Nvidia, ce qui explique qu’il est optimisé pour ses cartes graphiques.
Gourmand, le jeu demandera une configuration de bourrin pour tourner au max. Mais même si vous n’avez pas un PC à 3000 boules, vous pourrez quand même admirer le travail des développeurs, on vous rassure. C’est visuellement une totale réussite, avec une mention spéciale pour les décors extérieurs, particulièrement soignés.
A ce propos, notons un effort de variations des environnements, nettement moins redondants. Extérieurs comme souterrains ont leur propres particularités, leur propre ambiance. On a donc réellement l’impression de progresser et non pas de s’enquiller toujours les mêmes niveaux.
En ce qui concerne le gameplay, on est dans la continuité logique du titre. A savoir un jeu extrêmement dirigiste. N’espérez pas jouer les touristes en vous promenant à votre guise dans un environnement ouvert. Très porté sur la narration et pointant du doigt chaque objectif, le jeu laisse peu de place à l’improvisation.
J’avoue que c’est un des points qui m’avaient dérangé lors du premier opus, et qu’il est encore problématique quand aujourd’hui, la mode est à la liberté d’action et à « l’open-world ». Il y a du coup un petit côté étouffant et suranné qui a du mal à passer.
On évolue donc dans des couloirs, ou des tunnels si vous préférez, trouvant çà et là une porte dérobée ou un endroit particulier où se trouveront par miracle des munitions ou un masque à gaz, histoire de vous aider à aller un peu plus loin. Tout est affaire de disséminer avec parcimonie de l’équipement suffisamment pour ne pas rester bloquer, mais pas non plus trop pour ne pas vous permettre de faire n’importe quoi et jouer au gros bourrin. C’est la crise aussi dans Metro Last Light et l’économie est le maître-mot qui doit vous guider tout au long de l’aventure. D’ailleurs, si les premières minutes, on a tendance à sombrer dans les mauvaises habitudes à la Call of Duty en défouraillant comme un porc, on se rend rapidement compte qu’il faut être plus subtil et attendre d’avoir un bon angle et une bonne visée pour appuyer sur la gâchette. Une balle, un mort. Et éviter de perdre trop de munitions dans les murs.
Vous trouverez de quoi améliorer votre équipement tout au long du jeu, quelle que soient vos armes (pistolets, fusils, et même mitrailleuse lourde) mais également des munitions différentes, qu’elles soient artisanales ou ante-apocalyptiques, servant pour ces dernières de monnaie d’échange.
Le gameplay est donc rigoureusement identique, même si l’on aurait aimé que les développeurs lui ajoutent un peu plus de souplesse et rendent les combats un peu moins confus, notamment face aux mutants. Certains, comme les boss, sont d’ailleurs clairement abusés et tellement résistant qu’on peste contre ce qui ne ressemble qu’à une volonté de gonfler artificiellement la durée de vie.
Les scènes de rail-shooting (tir sur rails) sont également totalement inutiles, voire insipides et n’ajoutent rien, si ce n’est de la durée de vie, au jeu.
Ajoutez une IA très perfectible. Les ennemis que vous croiserez, qu’ils soient humains issus des néo-communistes ou des nostalgiques du Troisième Reich, ne sont pas spécialement malins et il est finalement assez simple de les éviter en plongeant d’ombres en ombres, même en faisant un boucan de tous les diables. Idem en affrontement : ils manquent de cohésion et d’imagination. Et surtout de réaction.
Vous l’aurez compris, Metro Last Light a beau être un jeu immersif et à l’ambiance excellente, il n’en est pas pour autant parfait. Tout comme l’était Metro 2033, en fait, auquel il n’apporte finalement aucune réelle modification ni innovation. C’est la digne suite, à la limite du copié-collé, en termes de gameplay et de sensations.
Ne jetez pas pour autant la pierre au jeu. Metro Last Light reste tout de même très réussi. Atmosphère captivante, scénario sympathique et bien ficelé, détails à gogo, environnements variés, bonne durée de vie (comptez une douzaine d’heures pour en venir à bout), il a de bien beaux atouts pour ce qui reste un jeu à conseiller aux amateurs de FPS subtils et demandant un certain challenge. Qu’il s’agisse de fuir la lumière pour ne pas se faire repérer de ses ennemis et/ou les éliminer silencieusement, ou qu’il s’agisse de la rechercher face à des monstres qui la craignent, que ce soit dans l’exploration des stations et la rencontre des personnages, ou dans les phases d’action, Metro Last Light remplit sa feuille de route et offre ce que l’on attend de lui. Ni plus ni moins. Un très bon jeu, donc, qui mérite largement le coup d’œil.
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Metro Last Light (PC, Xbox 360, PS3)
Plateformes : PC - Xbox 360 - PS3
Editeur : KOCH Media
Développeur : 4A Games
PEGI : 18+
Prix : 60 €
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