Publié le Mercredi 6 février 2013 à 12:00:00 par Alexandre Combralier
Test A Walk in the Dark (PC)
SuperMeatCat ?
Un jeu où l’on incarne un chat et qui n’est pas destiné aux 5-10 ans, c’est assez rare pour être souligné. A Walk in the Dark, pour tout dire, s’adresse même aux hardcore gamers. Pourtant, il n’en a pas l’air. On joue un petit chat trop bô trop meugnon, et qui part retrouver sa toute gentille gentille et adorable maîtresse, elle qui s’est paumée à l’autre bout des bois, enlevée par une sorte d’ombre maléfique toute méchante. Jusqu’ici, on dirait encore une resucée d’un épisode de Midi les Zouzous. Dont acte : on traverse les premiers niveaux sans encombre. Et puis, soudain, tout dérape.
A Walk in the Dark a pour modèle évident un certain SuperMeatBoy. Le roi du plateformer 2D de ces dernières années, l’empereur de l’ampoule au doigt et de la crise de nerfs, ce jeu qui a poussé le Mario-Like à un degré d’exigence, de précision et de finesse quasi-maladif, a fait des émules, et A Walk in the Dark en est un. Il s’agit donc là d’un jeu de plateforme 2D classique en apparence : l’objectif est tout simplement d’atteindre la fin du niveau, tout à droite de l’écran. L’atteindre en vie. Ce qui devient de moins en moins évident : A Walk in the Dark, comme son illustre aîné, est un die & retry. Autrement dit, vous allez transpirer, baver, suer, ravaler tout cela et puis recommencer. Encore et encore.
Le gameplay de A Walk in the Dark reprend donc la formule gagnante : une simplicité qui n’empêche pas la plus grande complexité. Deux touches seulement : la touche sauter et la touche s’accroupir. Au cœur du jeu : le dosage des sauts et les réflexes. Appuyez trop longtemps sur la touche saut, et votre chat tout meugnon finira empalé sur une pique sournoisement placée ; n’appuyez pas assez et il connaîtra à peu près le même destin. Quant aux réflexes, un conseil : armez-vous de stéroïdes anabolisants tel le dernier champion olympique de tir à l’arc, car il va falloir encore déclencher des sauts au bon moment, surtout dans les quelques niveaux où l’écran défile automatiquement à toute vitesse.
Sauter en rythme. Vous avez la formule. C’est peu, mais ça suffit amplement. Au fil des niveaux, on découvre ainsi toutes les subtilités d’un gameplay pourtant simple en apparence. On finit légitimement même, enchaînant avec grâce et volupté les sauts millimétrés, par se prendre pour un esthète du gamepad. Chaque niveau, quoiqu’aucun n’excède la trentaine de secondes, est de plus en plus coriace, et il faudra s’y reprendre parfois plus d’une dizaine, d’une quinzaine ou d’une vingtaine de fois pour arriver à l’arrivée en un seul morceau. Un peu comme dans un jeu de course, il s’agit donc aussi d’apprendre par cœur le tracé et de connaître et d’anticiper chaque rouage et chaque comportement de sa monture.
Fort heureusement, le petit chat de A Walk in the Dark répond au doigt à l’œil. On posera cependant deux réserves. D’abord, pour les sauts depuis la paroi d’un mur, il y a un certain temps de latence, extrêmement long (comprenez, moins d’une demi-seconde), ce qui augmente volontairement la difficulté du jeu, mais baisse du même coup le rythme général. Enfin, dans les passages où il faut se baisser rapidement pour éviter quelque mur de pique qui descend un peu trop bas, au lieu d’appuyer et de relâcher successivement le bouton s’accroupir (au risque d’oublier de réappuyer dessus dans le feu de l’action), il suffit simplement de rester le doigt appuyé sur la touche tout le long. Une astuce qui enlève, là encore, du rythme aux niveaux. Mais pas de quoi s’alarmer : la danse reste rapide, et on a parfois peine à suivre de l’œil les virevoltes de son miaou-miaou.
Afin de varier un peu les plaisirs, pendant un petit quart du jeu, on contrôlera la maîtresse de l’animal. Là, le gameplay change radicalement. Le jeu est tout d’un coup plus proche d’un certain VVVVV. Comprenez qu’à chaque fois que vous sauterez, la gravité s’inversera. Ces passages ont le mérite de la diversité ; ils se rapprochent parfois plus du puzzle que du SuperMeatBoy-like. Et c’est peut-être là que gît le lièvre, puisque l’on joue avant tout à A Walk in the Dark pour la vitesse et l’adrénaline. On sera donc toujours un peu triste de quitter le chat pour sa maîtresse.
Pas de doute : A Walk in the Dark remplit parfaitement son office de SuperMeatBoy-like. Dirions-nous de clone ? Il est en effet agaçant de constater que le jeu pioche un peu partout ses inspirations sans guère d’originalité. Le gameplay, si ce n’est le fond du jeu, est donc très proche de SuperMeatBoy ; les niveaux de la maîtresse empruntent sans vergogne à VVVVV. Et ce n’est pas tout : l’atmosphère visuelle du jeu, sombre et mélancolique, faite de contrastes entre ombres et lumière, est directement inspirée de celle de Limbo, ou d’Outland, autres jeux indépendants qui, eux, innovaient en leur temps.
Il y a cependant un point sur lequel A Walk in the Dark se démarque : ses musiques au piano. Elles ne sont pas bien nombreuses, mais suffisent à donner un cachet propre au jeu, ou du moins à nous faire oublier un instant cette impression de melting-pot du meilleur du jeu indépendant. Musiques à piano reposantes, envoûtantes voire lyriques, qui contrastent d’autant avec le rythme enfiévré des niveaux.
Des niveaux, il y en a une centaine, très exactement. C’est trop pour le faible nombre de pistes mais suffisamment pour se tenir occupé un petit bout de temps. Evidemment, la difficulté est graduelle, et les derniers tableaux sont ainsi particulièrement retors. Pour prolonger encore l’expérience, arriver en vie au bout du tableau n’est pas la seule occupation : le joueur, pour pousser au maximum sa maîtrise et sa connaissance du niveau, peut aussi le finir en un temps record, et récolter enfin des petites boules de lumière, placées comme de bien entendu aux endroits les plus pervers possibles. Au total donc, pour les 5 € que coûte le jeu, on doit bien arriver à autant d’heures pour qui pousse à fond l’expérience.
En somme nous voilà face à un type de jeu que je qualifierais « d’agréable bouche-trou ». Il ne laissera une marque que fugace dans le monde du jeu vidéo dont la face restera inchangée. A Walk in the Dark n’a pas la prétention d’innover (ce qui serait bien audacieux, car le jeu ne masque guère ses influences, loin de là), ni même de concurrencer son modèle, SuperMeatBoy, qui reste un ton au-dessus. Seulement, si vous avez aimé le plateformer de la Team Meat, on vous conseille vraiment de jeter un œil à A Walk in the Dark. Le fond du gameplay restera en grande partie le même, mais ce sera dans une ambiance autrement plus reposante : la forêt au lieu des usines, le chat au lieu du petit bout de viande, le piano au lieu de la techno-boum-boum-tchack-tchack. Pour 5 € (on achète le jeu uniquement sur son site officiel en attendant une hypothétique sortie sur Steam), l’amateur de jeux de plateforme, comme l’hardcore gamer à la recherche de l’exigence et du défi, auraient bien tort de faire la fine bouche. Pas le jeu de l’année mais un titre qui remplit son office, avec quelques bonnes surprises graphiques et musicales en réserve. Bref, si vous aimez voir des chats mourir, A Walk in the Dark est fait pour vous.
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A Walk in the Dark (PC)
Plateformes : PC
Editeur : Flyingturtlesoftware
Développeur : Flyingturtlesoftware
PEGI : 7+
Prix : 5 €
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