Ni no Kuni : La Vengeance de la Sorcière Céleste (PS3)

 

Publié le Mercredi 30 janvier 2013 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test de Ni no Kuni : La Vengeance de la Sorcière Céleste (PS3)

Un doux parfum de Miyazaki

imageL’onirisme nippon, que l’on retrouve dans de très nombreux films d’animations, est un univers très particulier. D’une poésie assez spéciale, mettant en scène la plupart du temps des enfants, projetés dans un monde fantastique où le rêve prend le dessus sur la réalité. Un rêve peuplé de créatures et d’environnement plus incroyables les uns que les autres.
On citera le plus connu – et reconnu – des créateurs de ce genre d’univers, Hayao Miyazaki, bien entendu, et ses « Château dans le ciel », « Mon voisin Totoro », « Princesse Mononoké » ou « Le Voyage de Chihiro » par exemple.
Des longs métrages animés avec soin, où la qualité des dessins se mêle à l’intensité scénaristique.
Il faut aimer, c’est spécial. Personnellement, sans y être allergique ou totalement hermétique, je n’ai jamais non plus été plus séduit que cela. Mais il faut reconnaître une certaine magnificence et une certaines grandeur à ces œuvres.

En parler dans l’introduction du jeu Ni no Kuni : La vengeance de la sorcière céleste n’est pas innocent. A double titre. En premier lieu, parce que le jeu est une première collaboration entre le studio de développement Level 5, à qui l’on doit notamment la série des Professeurs Layton ou des Inazuma Eleven, et du célèbre studio d’animation Ghibli, justement fondé par Miyazki.
Du coup, on va retrouver les thèmes chers au studio Ghibli : Un enfant, accompagné d’une créature fantastique, et qui doit faire face à un problème d’adulte. Comme un rite de passage d’un âge à un autre. Comme une perte déplorable de ses illusions d’enfant… un voyage initiatique, en quelque sorte.
Ici, il s’agit d’Oliver. Oliver vit avec sa mère à Motorville. Un soir, il fugue pour aller retrouver son ami, un jeune inventeur qui vient de mettre au point une voiture de course. Sa mère, qui se réveille, s’en rend compte et part sur ses traces. Elle arrive juste à temps pour voir son fils plonger par accident avec le bolide dans la rivière. Elle saute à son tour dans l’eau et arrive in extremis à le sauver. Mais, de cœur fragile, elle meurt de ses émotions dans les bras de son fils.
Inconsolable, Oliver va de ses larmes pures donner vie à Mr Drippy, le doudou confectionné par sa mère et dans lequel l’esprit du Roi des fées était emprisonné. Mr Drippy va alors lui proposer de s’entraider : Oliver vient au royaume des fées pour sauver son peuple, asservi par un personnage maléfique, Shadar. Sa quête lui permettra de sauver Alicia, un sage qui ressemble trait pour trait à sa mère. Du coup, ce sauvetage pourrait – sans certitude mais avec une bonne probabilité – modifier le monde d’Oliver et faire en sorte que sa mère ne soit jamais morte ce soir-là.

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screenSecond plongeon dans l’univers Ghibli, le graphisme du jeu. Ne cherchez pas : avec ses couleurs pastels, ses décors sublimes, ses animations japonaises et ses personnages aux traits si particuliers… on est en plein film d’animation japonais. Un film intéractif, certes, mais un film quand même. D’ailleurs, durant la première heure de jeu, vous passerez les ¾ de votre temps à regarder sans jouer et votre participation sera tout ce qu’il y a de plus minimale.
C’est ce rythme, aussi, qui fait de Ni No Kuni un jeu si particulier : de nombreuses et longues cinématiques.
On pourra d’ailleurs regretter que Level-5 ait d’ailleurs cédé une fois de plus aux sirènes de la facilité, comme dans sa série Professeur Layton, à nous coller la moitié des dialogues sans paroles, juste sous-titrés, à passer en appuyant sur le bouton X.

screenOn regrettera aussi l’absence de doublage en français. Oui, je sais, les puristes se réjouiront d’avoir les voix en japonais. Mais les puristes, excusez du peu, on s’en balance un peu. Si le jeu n’était destiné qu’à une poignée d’irréductibles, il fallait le préciser avec un sticker sur la jaquette « Interdit aux personnes ne parlant pas japonais ». Ma colère à ce sujet peut paraître déplacée, mais en fait elle se justifie pleinement par une cible oubliée par les développeurs : les enfants. Si le jeu est classé PEGI 12+, c’est uniquement parce qu’il y a des combats. Mais des combats… façon Pokémon. Du coup, niveau violence, c’est quand même nettement plus du 7+ qu’autre chose. Seulement à ne proposer que des voix en anglais ou japonais, même si elles sont sous-titrées en français, cela a de quoi rebuter une bonne partie des enfants. On aurait eu un doublage français, ils auraient pu ne pas avoir à se taper des sous-titres rébarbatifs, trop nombreux, et auraient pu plonger dans cet univers captivant et qu’ils auraient sans doute adoré. C’est à mon avis un détail non seulement important, mais tout à fait primordial.

Du coup, Ni No Kuni est un jeu pour adulte, et basta. Ce qui est dommage et bêtement réducteur.

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screenCe petit coup de gueule mis à part, notamment parce que je suis père d’une fille de 8 ans qui aurait pu être intéressée par le jeu et son univers, Ni No Kuni n’est pas pour autant seulement un film d’animation. C’est également un jeu. Jeu dans lequel vous dirigez Oliver et toute sa clique. Vous allez de quête en quête, de ville en ville et de paysage en paysage, pour rencontrer des gens, des amis, des ennemis…
Au fil de vos pérégrinations, vous allez croiser de nombreuses bestioles à combattre. Un peu comme dans un jeu Pokémon. Vous les affronterez dans une sorte de combats en semi-tour par tour, un peu façon Final Fantasy XIII.

screenOn va même en récupérer certains pour les inclure à son équipe, et les faire progresser tout au long des combats. Ce sont des « Imagen ». Il faudra surtout avoir une équipe bien pensée et capable de faire face à n’importe quelle situation. Un imagen d’eau sera bien utile contre le feu, alors qu’un foudre sera plus à même de s’occuper des robots qui vous barreront la route, par exemple. Mais attention de ne pas en abuser : ils devront régulièrement aller se reposer pour recharger leur énergie. Ils changeront d’aspect, évolueront, et se spécialiseront : défense, attaque, soins… on pourra leur faire porter des objets et des armures, des armes, et seront plus ou moins efficaces seront leur niveau d’affinité entre eux.
Sachant en plus que l’on peut en envoyer trois sur le terrain et en avoir autant en réserve pour les combats… sans compter la multitude qui sera disponible en stock au fil de vos captures. Vous allez passer des heures à tenter de monter une petite équipe indestructible, modifiant les bestioles au fil de vos découvertes et de vos essais.
Il y a donc un petit aspect gestion dans ce Ni No Kuni. Un aspect gestion indispensable car le jeu est plutôt difficile.

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screenA la base, le jeu est sorti sur Nintendo DS. Ici, c’est une belle adaptation, avec de jolis graphismes, qui nous est proposée. Seulement quelques modifications, bienvenues ou malvenues, sont à noter. Dans la version DS, un grimoire avec des sorts à reproduire sur l’écran tactile était inclus. Ici, le grimoire n’est plus qu’accessoire, voire inutile. Les combats se déroulent donc à donner des ordres à vos créatures, ordres simples du genre « attaque », « utilise tel sort », « protège »…
Au beau milieu de tout ça, il faut aller récupérer les billes de santé et de mana que vos combos font cracher aux ennemis et qui tombent à terre.

screenAu final, notre avis sur Ni No Kuni : La Vengeance de la Sorcière Céleste reste quand même un peu mitigé. Une petite déception. Ne vous méprenez pas pour autant : le jeu est très sympathique. Si vous aimez les univers à la Miyazaki, vous serez ravis et plongerez avec délectation dans celui-ci. C’est beau, bien fichu, onirique à souhait… La partie histoire et scénario sont un pur chef d’œuvre. On restera plus mitigé sur la partie jeu vidéo. Sorte de Pokémon, au final, avec des combats un poil redondants, des combats de boss difficiles, nombreux, et qui s’éternisent, et des quêtes annexes mignonnes mais futiles… le jeu s’étale et n’en finit plus sur ce qui, en fait, est le moins intéressant ici : l’action. Au final, on aurait peut-être préféré plus un film interactif et moins un jeu vidéo.
Donc au final, pas convaincu par la partie jeu vidéo, qui était soit dit en passant bien plus réussie sur DS et qui aurait peut-être mérité d’être moins portée sur les combats et peut-être plus sur la découverte, voire sur des passages puzzles et plateforme qui auraient donné un petit côté bonus à l’ensemble.
Mais la magie opère quand même, rassurez-vous. Le monde, son ambiance, sa sublime musique, c’est une vraie plongée féérique dans un monde merveilleux. Le jeu est magnifique, le scénario digne des films d’animations du studio Ghibli, bref… les fans seront tout sauf déçus.

 

 
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Ni no Kuni : La Vengeance de la Sorcière Céleste (PS3)

Plateformes : PS3

Editeur : Namco Bandai

Développeur : Level-5

PEGI : 12+

Prix : 60 €

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Ni no Kuni : La Vengeance de la Sorcière Céleste (PS3)

LA NOTE

LA NOTE DES LECTEURS

note 7/10

 

 

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