Publié le Mardi 30 octobre 2012 à 17:00:00 par Cedric Gasperini
Test de Assassin s Creed 3 (Xbox 360, PS3)
LA CLAQUE !
Toute aussi passionnante soit-elle, la série Assassin's Creed est au bord du gouffre. La faute à l'épisode de trop. Tout aussi bon soit-il, Assassin's Creed: Revelations, sorti l'année dernière, n'a pas vraiment convaincu. Histoire qui marque le pas, lassitude de jouer le personnage d’Ezio, innovations minimes voire malvenues (le mini-jeu de Tower-Defense, quelle horreur !)... les reproches faits à cet opus sont nombreux et la question devenait alors légitime : UbiSoft avait-il tué la poule aux oeufs d'or ?La réponse est dans Assassin's Creed 3.
Nouveau décor, nouveau continent, nouvelle époque. Assassin's Creed va vous transporter de l'autre-côté de l'Atlantique, au XVIIIème siècle.
Le jeu démarre sur une grosse surprise. On vous avait annoncé Connor par-ci, Connor par-là, nouveau personnage amérindien, 50% Mohawk, 50% british. Et bien vous aurez Haytham Kenway.
Haytham Kenway est un « assassin » dans la fleur de l'âge. Après une mission d'introduction dans l'Opéra de Londres, où il récupère une étrange clef en forme d'anneau gravé, il est envoyé à Boston, en Amérique, pour découvrir ce qu'elle ouvre : une grotte indienne aurait le même genre de symboles inscrits sur la pierre.
Après une traversée mouvementée, mais totalement passionnante où il aura quelques mystères à résoudre, quelques matelots à châtier, et pourra jouer à quelques jeux de plateau de l'époque pour tuer le temps, Kenway arrive sur le Nouveau Monde.
Passée la surprise de diriger cet illustre inconnu, on découvre alors un héros fort et au sang-froid : direct, allant droit au but, et utilisant tous les moyens pour y parvenir. Ainsi, il n'hésite pas à froidement expliquer au capitaine du navire que ce dernier est peut-être le maître à bord mais qu'il n'hésitera pas à lui couper la gorge s'il vient lui casser les bonbons d'un peu trop près. De la même manière, il n'hésite pas à plonger dans les rixes, histoire de montrer que venir lui chatouiller les poils du nez est une très, mais alors très mauvaise idée.
Une fois arrivé à Boston notre ami va devoir recruter des camarades pour atteindre son but, et approcher les tribus indiennes qui pourraient le mener à destination. Cela ne va pas se faire sans dégâts.
Les capitaines de garnison des Tuniques Rouges sont prompts à dégainer leur sabre sur toute personne amicale avec les indiens ou quiconque viendrait trop faire le malin dans la région.
Sur son chemin, Kenway va rencontrer Ziio, une indienne Mohawk qui va l'aider dans sa quête…
Cette première partie se terminera sur une grosse surprise, un revirement de situation totalement étonnant. De là, vous voilà alors dans la peau de Connor. Enfin !
Connor est indien. Vous allez le suivre petit, lors d’une partie de cache-cache dans la forêt, puis plus âgé, dans un mini-tutorial qui va vous apprendre à courir sur les arbres ou chasser. De là, le tourbillon des évènements va arracher notre héros à sa patrie, à son village, à sa famille, aux siens, pour être pris dans la guerre entre assassins et templiers. Assassin, il le deviendra après plusieurs années d’entraînement. Distillé avec soin, tout cet apprentissage se fait en douceur, sans heurt, sans lourdeur. Avec un scénario peut-être un brin plus dirigiste que d’habitude. Ce qui n’est pas un mal, à bien y réfléchir, puisque cela permet d’asseoir l’ambiance et l’histoire, avant de lâcher notre héros dans la nature, libre de tous ses mouvements.
Et désormais, entre Boston, New York, et les environs, Connor va vivre une aventure extraordinaire, avec en toile de fond la passionnante Guerre d’Indépendance Américaine.
En parallèle, tout au long du jeu, vous en découvrirez également plus sur cette histoire de Dieux, de pomme d’Eden, de porte secrète et de résurrection, grâce à Desmond. Ces passages, s’ils cassent le rythme, permettent toutefois de souffler un peu et de relancer parfaitement la machine. D’autant plus qu’ils sont plutôt réussis et vous demanderont de jouer la fille de l’air dans des décors improbables, tels un building en construction ou une grotte en ruine. De quoi redorer le blason de Desmond et rendre le personnage un peu plus intéressant et moins insignifiant.
Maintenant, parlons du contenu du jeu et sa qualité…
Par où commencer ?
Le jeu est tout simplement énorme. Vraiment monstrueux, en termes de contenu et de possibilités. Certes, si vous décidez bêtement de suivre le scénario principal à base de trajets express, il vous faudra une bonne quinzaine d’heures pour en venir à bout (quand même, hein). Mais ce serait se priver de tout ce qu’il y a à découvrir autour. Et là, la durée de vie du jeu explose pour atteindre soixante, soixante-dix, voire cent heures de jeux. C’est au choix, selon votre envie, votre endurance, et votre volonté d’aller au bout de tous les challenges.
Il y a la ville, d’abord. Ses pages de codex flottant au vent à récupérer si vous êtes rapide. Ses messages à porter. Ses collecteurs d’impôts à abattre. Ses soldats qui ne ratent pas une occasion pour en découdre avec vous. Ses trésors. Ses missions annexes. La ville est très vivante, avec des badauds variés que vous croisez sur votre chemin. L’un achète, l’autre vend. L’une lave le linge, l’autre porte des caisses. Eux discutent, tout simplement. Ceux-là marchent. D’autres sont assis… Bien plus vivante, bien plus animée, la ville est une vraie ville. Et là encore, vous pouvez courir, sauter, grimper sur les toits, sur les arbres, et même désormais passer au travers de quelques immeubles dont les habitants ont laissé les fenêtres ouvertes. La ville est plutôt grande et possède divers quartiers : le port, vaste, le fort, et j’en passe.
Le plus formidable reste, toutefois, Frontier. Frontier, c’est un terrain de jeu monstrueusement énorme. De la forêt, des villages, des campements… Divisé en plusieurs régions de chasse, il est aussi sillonné par des régiments ennemis que vous pourrez décimer selon votre humeur. Des ours, des élans, des ratons laveurs, des lapins, des biches, des renards, des pumas, des loups et d’autres animaux encore, la peuplent. Vous pourrez les chasser, récupérer dessus peau et divers organes ou os, pour en faire le commerce. La qualité de la peau et la quantité d’objets bonus récupérés dépendra de la manière et l’arme avec laquelle vous les aurez tués. Certains se combattent selon des QTE dynamiques et joliment chorégraphiés. Et tous peuvent être abattus d’un seul coup d’assassin depuis un saut des arbres.
On croise également des écureuils, des papillons... Les animaux ont leur vie propre : les élans se battent à la saison des amours, les ours viennent s’abreuver à la rivière…
Mais ce qui est totalement grisant, totalement jouissif, c’est de parcourir de longues distances dans les arbres, sautant de branches en branches, grimpant, virevoltant… et même si l’on se rend compte que la configuration de ces « parcours » à plusieurs embranchements dans les arbres sont balisés et se répètent souvent, peu importe. Peu importe puisque ce que l’on perd en réalisme, on le gagne en plaisir. Vous verrez, vous aussi vous vous détournerez de votre destination juste pour le plaisir de faire des parcours dans les branches. Juste parce que vous y prendrez un pied intégral.
Là aussi, dans chaque région, des trésors cachés et autres quêtes sont disponibles. Mais aussi des challenges (faire un certain nombre de sauts de la foi, tuer un certain nombre d’animaux avec un type d’arme…). Chaque région a ses challenges. Et chaque région a ses décors. Montagneux pour les uns, vallonnés pour les autres, avec lacs, rivières…
Et tout cela va évoluer dans le temps. Evoluer grâce au cyle jour/nuit, mais également grâce aux saisons. Courir dans une forêt enneigée, c’est autre chose que de courir sur du sec. Autre ambiance. Autre paysage. Autre vitesse aussi, puisque le héros peine à progresser dans une poudreuse qui lui arrive jusqu’aux genoux. Sans compter la guerre qui va venir modifier ces paramètres, ou encore votre propension à dézinguer de l’ennemi : plus vous tuerez de tuniques rouges, plus elles patrouilleront sur les chemins.
Malgré lui, Connor va être plongé au cœur de cette Guerre, avoir son importance, son influence, et rencontrer des personnages illustres qui sont à l’origine même de la création des Etats-Unis.
Il y a les batailles navales, aussi. A se jouer du vent, à adapter sa vitesse, à tenter de prendre à revers les navires ennemis, tirer aux canons lourds ou aux canons à mains, se baisser pour éviter de prendre une balle perdue, et terminer à l’abordage comme dans un vrai film de pirates. Elles sont dynamiques, et suffisamment rares pour ne pas être gonflantes. Mieux encore, elles sont intelligemment pensées et chaque nouveau combat naval est un vrai plaisir.
Il y aurait encore beaucoup à dire sur le jeu tellement il est énorme. Les missions qui permettent de développer votre domaine, et ainsi fabriquer des objets ou récolter des matières premières, et les vendre. Cet aspect gestion peut toutefois être totalement mis de côté, ou à peine géré pour ceux que cela saoule. Il y a aussi les missions de chasse, complexes mais passionnantes. Les évènements aléatoires… et j’en passe et j’en oublie.
Assassin’s Creed 3 est immense et très varié. Un jeu comme jamais on n’en a eu. Un jeu comme jamais on n’en a vu. Et il est beau. Magnifique. L’animation est somptueuse, les paysages sont sublimes. Les synchronisations sur les points les plus élevés des cartes vous offrent une vue à couper le souffle. Vous allez véritablement en prendre plein les yeux.
Bien sûr, il n’est pas exempt de tout reproche. Une IA toujours un peu faiblarde, ce qui reste le point noir de la série – mais rend le jeu plus jouable et offrant plus de liberté de mouvement – avec des soldats parfois un peu abrutis qui vous traquent sur des distances hallucinantes et vous débusquent sans être normalement en mesure de vous voir, alors que d’autres fois, ils ne s’inquiètent pas vraiment de voir un forcené arriver tomahawk en mains pour égorger leurs potes.
Des bugs aussi. Nombreux. Des bugs de collision, surtout. Des bugs de personnages bloqués ou aux réactions bizarres…
Des bugs de traduction « Suivez-moi » au lieu de « Je vous suis », c’est problématique et risque d’en gêner plus d’un (souvenez-vous simplement que, grosso modo, si un personnage fait mine de rester derrière vous, c’est que vous devez agir, vous). Des choses bizarres (trouver 8 ours côte à côte alors que c’est un animal solitaire…).
Plus embêtant, les nouvelles tenues de Connor ne semblent pas prises en compte dans les cinématiques : d’une tunique bleue, vous repassez automatiquement à celle d’origine, blanche, par exemple. Toutefois, ce problème pourrait venir de la version non définitive que nous avons testée, puisque dans quelques – rares – cinématiques, ce changement de tunique était bel et bien pris en compte. A suivre de près, donc.
Plein de petites choses un peu dommage et qui font tiquer. Qui ramènent au fait que, oui, finalement, c’est un jeu, pas un rêve éveillé.
Et ? Doit-on pour autant lui en tenir rigueur ? A notre avis, non. Des défauts, certes présents et qu’il ne faut pas occulter, qui auraient sans doute agacé et obligé à plus de sévérité sur un autre jeu, sont ici perçus comme de légères fausses notes sans gravité. Car Assassin’s Creed 3 est un tourbillon fantastique. Une histoire magnifique à l’ambiance extraordinaire qui va vous emporter dans une danse extatique. Une drogue puissante qui va vous scotcher à votre écran.
Assassin’s Creed 3 est fabuleux. Magnifique. Une pure merveille.
Pour revenir au scénario, vous allez donc suivre l’histoire de Connor, et bien plus dans l’introduction du jeu. Une histoire passionnante, et narrée avec soin. Les développeurs ont pris le parti de ne pas bâcler ou aller trop vite dans l’histoire. Vous allez vraiment suivre plusieurs passages importants de son existence, sur toile de fond de la révolte des colons contre l’oppresseur anglais. Vous suivrez la décision de l’Angleterre de taxer lourdement ses colonies (les caisses étaient vides après la Guerre de Sept Ans qui l’opposa sur le territoire Nord-Américain aux français et espagnols), le massacre de Boston en 1770, et même le Boston Tea Party de 1173, jusqu’à certaines batailles durant la Guerre d’Indépendance. Les templiers soutenant les anglais, et les assassins les patriotes.
Tout cela est joliment et intelligemment inclus dans l’histoire de Connor. Ce qui donne, au final, un scénario captivant et vraiment bien ficelé.
Un petit mot rapide pour parler de la jouabilité. C’est toujours aussi fun à prendre en mains. Les habitués de la série devront se faire au nouveau mode de combat (une touche pour contrer et déclencher un assassinat, une autre pour désarmer les ennemis les plus coriaces qui arrivent à contrer vos coups fatals), ou au fait que Connor saute sans avoir besoin d’actionner un bouton, mais juste en dirigeant le joystick de direction… mais rapidement, on s’y fait et tout mouvement devient très naturel, très simple, très intuitif.
Rien qu’avec son histoire solo, Assassin’s Creed 3 mériterait des louanges. Sachez qu’il propose également un mode multijoueur sérieux et bien ficelé.
Une quinzaine de personnages à incarner, notamment des courtisanes, des indiens, des colons… tous dont vous pourrez modifier l’apparence selon votre bon vouloir. Des modes variés, dont deux nouveaux : Domination, où deux équipes de 4 assassins doivent contrôler des zones, et deviennent les proies dès qu’elles rentrent dans les zones ennemies. Et Wolf Pack, dans lequel vous pouvez réaliser des petits assassinats (peu d’expérience offerte) ou vous attaquer à des cibles plus importantes, mais plus difficiles. Ajoutez des bonus secondaires, des points supplémentaires quand vous devez assassiner avec vos coéquipiers, des cibles en un temps limité, voire tous en même temps…
Un multi très varié, très punchy, qui a réussi à s’imposer comme l’un des meilleurs du genre. Une excellente alternative aux habituels multi sur des FPS.
Enfin, là encore, le multi n’offre pas seulement des heures et des heures de jeu en plus, mais également quelques détails de l’histoire qui viendront compléter le mode solo.
On en terminera là. Vous l’aurez compris, Assassin’s Creed 3 est LA merveille que l’on attendait. Certes, il tombe toujours dans les mêmes travers. Il n’est pas exempt de défauts et aurait peut-être gagné à bénéficier de 6 mois de développement supplémentaire. Peu importe, après tout. Car c’est sans nul doute LE jeu de l’année. Une énorme claque d’un bonheur indescriptible. Une pure réussite qui va vous scotcher à votre écran.
Scénario captivant, personnages attachants, implémentation historique réussie, varié, énorme… Assassin’s Creed 3 est tout ça. Et bien plus encore. Fabuleux, tout simplement.
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Images du jeu Assassin\'s Creed 3 (Xbox 360, PS3, PC) :
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