Trine 2 (PC, Xbox 360, PS3)

 

Publié le Lundi 12 décembre 2011 à 12:00:00 par Alexandre Combralier

 

Test Trine 2 (PC, Xbox 360, PS3)

Le plus beau jeu de l'année ?

imageLe premier Trine, sorti lors de l’été 2009, en avait surpris et charmé plus d’un. Construit autour d’un concept aussi fun que simple (la coopération poussée de trois héros aux pouvoirs complémentaires), ce jeu de plateforme-réflexion (teinté d’un peu d’action) tout en 2D avait réussi à obtenir une place très honorable parmi le classement des meilleurs jeux indépendants de l’année. Aujourd’hui,  Trine est de retour : reste à se demander ce que cette suite apporte de plus.

On va donc commencer par la plus flagrante amélioration : la réalisation du jeu. Oui, Trine 2 est sublime : les trailers ne mentaient pas. La beauté de Trine 2 est de celles qui saute littéralement aux yeux, que dis-je, qui déchire les yeux, les font sortir de leur orbite  dès le premier regard posé, nous les font pisser le sang tellement c’est trop beau. Le jeu brille sans cesse de mille feux, nous éblouit de sa kyrielle envoûtante de couleurs, nous émerveille à chaque instant. Si j’osais, je dirais que les Finlandais de Frozenbyte viennent de nous livrer la direction artistique la plus réussie depuis un certain Okami. C’est bien simple, à l’instar du jeu de Clover, on évolue dans des artworks mouvants. Trine 2 est peut-être d’abord une usine à screenshoots, à fonds d’écran ; c’est le genre de jeu où l’on s’arrête parfois de jouer, juste pour contempler ce que l’on a devant les yeux. Une espèce rare. 
 
L’aspect proprement technique du jeu n’est pas non plus en retrait. Bien sûr, il est moins éclatant, moins brillant, moins merveilleux. Il n’empêche que les animations sont vraiment réussies et que le jeu ne souffre d’aucun ralentissement (même sur une machine assez peu récente).  Du coup, en mouvement, Trine 2 est encore plus sublime. Alors bien sûr, il y a des passages encore plus merveilleux que d’autres, mais une chose est sûre : là où un Uncharted 3 (par exemple) explose la concurrence du point de vue technique, Trine 2, lui, explose dès le premier round la concurrence d’un point de vue artistique. On est véritablement plongés dans une ambiance féérique, portée encore par une bande-son très réussie du titre (d’ailleurs vendue dans l’édition boîte, pour 20 €, avec en sus le premier Trine).
 
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screenOn ne va pas plus insister sur ce point. D’autant plus qu’un jeu, ce n’est pas un tableau qui bouge tout seul, aussi beau soit ce tableau. Si du point de vue graphique Frozenbyte s’est surpassé, est-ce encore le cas pour le gameplay de son jeu de plateforme ? Moyennement. Trine 2 ne révolutionne en aucun cas la formule de son grand frère ; bien plus, il ne la change presque pas.
 
Cette formule est certes bien rôdée. Vous incarnez soit Pontius, un chevalier rondouillard mais téméraire, soit Zoya, une voleuse aussi agile qu’un Felis silvestris catus, soit Amadeus, un magicien froussard. En solo (on reviendra sur le multijoueur plus loin), le joueur peut switcher entre chaque personnage très rapidement (sachant qu'il ne peut incarner qu'un seul personnage à la fois). Et ce, afin de tirer profit des capacités propres à chacun. On utilisera ainsi en priorité Pontius pour les travaux de déblaiement : lorsque des rochers barrent la route, ou plus simplement pour taper sur tout ce qui bouge ou se protéger de tout ce qui pique avec son bouclier. Zoya dispose de deux atouts de taille : son grappin, qui lui permet de s’accrocher sur n’importe quelle structure en bois, et son arc. Lorsqu’il faudra sauter vite, haut et loin, elle se fera un plaisir de venir à votre rencontre. Quant à Amadeus le magicien, c’est sans doute le personnage le plus intéressant, car c'est lui qui permet au mieux de profiter de l’excellent moteur physique du jeu. Amadeus peut faire léviter des objets (ou, nouveauté, des ennemis) et créer des caisses : ça n’a l’air de rien en apparence, mais c’est jouissif en pratique.
 
screenLe principe du jeu est on ne peut plus clair : il faut aller de gauche à droite (aucune gestion de la profondeur, on est ici dans un pur gameplay 2D old-school).  Des énigmes ou des ennemis nous barreront la route, souvent les deux en même temps. Les énigmes seront souvent vite résolues, mais certaines poseront vraiment problème. Dans tous les cas, il y a à chaque fois au moins deux manières d’en venir à bout, suivant les capacités du personnage (ou des personnages) que vous voulez exploiter. Malheureusement, lors de ces phases, Pontius, le brave chevalier, est réellement moins amusant (et moins utile)  à jouer que les deux autres personnages. Quant aux combats, ils sont plus présents que par le passé, mais on ne peut pas dire que leur intérêt ait franchement augmenté. Vers la fin du jeu, ils seront même peut-être un peu barbants. L’équilibre entre énigmes et combats est heureusement bien fignolé,  si bien que le rythme du jeu maintient toujours l’attention à l’éveil.
 
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screenQuoi qu’il en soit, comme on l’a dit, aucune nouveauté majeure ne vient ponctuer ce nouvel opus.  Même si la formule est toujours aussi plaisante, on ne peut s’empêcher de regretter cette stagnation dans ce que le jeu propose. Oh, bien sûr, il y a des trucs et des machins en plus (au hasard, des tuyaux à orienter pour faire sortir des jets d’air au bon endroit), mais rien de révolutionnaire. On pointera aussi un manque de renouvellement des niveaux qui se fait sentir sur la fin. Pour ceux qui n’auraient pas joué au premier opus, pas de problème de manque de nouveautés, rappelons-le. Mais pour les autres, Trine 2 ne serait-il rien d’autre qu’un Trine simplement revu graphiquement ? Il faut bien le reconnaître : on ne serait alors pas très loin de la vérité.
 
Heureusement, le titre apporte une fonctionnalité majeure, voire indispensable aux joueurs solitaires : le multijoueur en ligne. On préfèrera évidemment le multijoueur local (toujours au rendez-vous), mais, sur PC, il n’est pas souvent facile de brancher deux claviers USB (c’est pour cette raison que l’on vous conseillera plutôt les versions consoles).  En coopération, à trois joueurs, il n’est donc plus possible de switcher entre chaque personnage. On gagne en convivialité ce que l’on perd en difficulté : les énigmes et combats seront logiquement plus simples, voire franchement simplistes. 
 
screenLe jeu s’avère donc encore plus court qu’il ne l’est à la base. Car oui, Trine 2 n’est pas bien long à parcourir en ligne droite. Cependant, comme dans le premier épisode, un des intérêts majeurs du jeu est justement de fouiller chaque recoin de niveau pour trouver les fioles d’expérience. Ces fioles ne sont pas qu’un simple gadget qui déverrouillera un Succès quelconque. Non, elles sont aussi nécessaires pour débloquer de nouvelles aptitudes pour nos héros, parfois requises pour progresser dans l'aventure : Pontius pourra lancer ses armes, Zoya  geler les ennemis, Amadeus créer deux blocs en même temps… Indispensable pour profiter de tout le potentiel du jeu. En recherchant par soi-même toutes les fioles, le jeu sera par conséquent bien plus long, ou plus exactement bien moins court.
 
En résumé, Frozenbyte a réussi à faire de son jeu une véritable merveille graphique, une authentique perle artistique que l’on ressortira à coup sûr lorsqu’il s’agira de citer les plus beaux jeux des années 2010. Ailleurs, les Finlandais se sont peut-être montré trop paresseux : le gameplay reste, on le répète,  amusant, agréable, voire même subtil et profond par instants ; mais le « 2 » du titre « Trine 2 » est sans doute usurpé sur ce plan-là. C’est sûrement ce manque d’audace qui empêche Trine 2 de rejoindre les cimes sur lesquelles sa réalisation s’est d’ores et déjà installée.

 
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Trine 2 (PC, Xbox 360, PS3)

Plateformes : PC - Xbox 360 - PS3

Editeur : Focus Home Interactive

Développeur : Frozenbyte

PEGI : 12+

Prix : 13 € - 20 € pour la version boîte

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LA NOTE

LA NOTE DES LECTEURS

note 8/10

 

 

Images du jeu Trine 2 (PC, Xbox 360, PS3) :

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