Assassin's Creed : Revelations (Xbox 360, PS3, PC)

 

Publié le Mardi 15 novembre 2011 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test Assassin\'s Creed : Revelations (Xbox 360, PS3, PC)

Tout, sauf une révélation...

imageA mon sens, Assassin’s Creed est l’une des séries les plus excitantes de ces dernières années. UbiSoft a su créer une ambiance, une liberté, un gameplay uniques pour proposer une expérience de jeu inédite et, de mon point de vue, tout à fait exceptionnelle.
Et voilà que cette année arrive Assassin’s Creed Revelations, qui marque la fin de la trilogie « Ezio ». Autrement dit, c’est une nouvelle fois l’assassin Florentin que vous allez incarner.

On le retrouve ici vieillissant, lancé à la poursuite des secrets de son ancêtre, Altair, qui était le héros du premier jeu de la série.
De fil en aiguilles, Ezio va devoir retrouver les cinq clefs de la bibliothèque secrète des assassins, clefs dissimulées dans les sous-sols de Constantinople. Fraîchement débarqué dans la ville que ses habitants préfèrent surnommer « Istanbul », il est accueilli par la confrérie des Assassins turcs, avec à sa tête le fantasque Yusuf Tazim. Ce dernier va servir de guide à Ezio, lui apprenant quelques techniques innovantes, à savoir l’utilisation d’un crochet rétractable qui permet de grimper plus vite ou de se laisser glisser le long de filins, voire d’agripper ses adversaires, et la fabrication de bombes artisanales diverses : répulsives, de fumée ou mortelles.
Le tout, à base de templiers, de prise de pouvoir dans la ville, de trahisons, de conflits familiaux et, bien entendu, d’une jeune et jolie bibliothécaire italienne nommée Sofia Sorto.

Assassin’s Creed revient, donc, encore une fois cette année, et propose la même recette qui a si bien marché pour Assassin’s Creed 2 et, surtout, Assassin’s Creed Brotherhood.

Mais commençons par le commencement.

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screenLe jeu débute avec la vidéo déjà dévoilée par UbiSoft. Ezio, la barbe grisonnante, arrive à Masyaf, ancien fief des assassins où Altair avait élu domicile. Aujourd’hui, les templiers y sont en nombre. Blessé et capturé, Ezio arrive à s’échapper, poursuivre le chef local des templiers et lui faire la peau.
Tout cela en une demi-heure de temps, à peu près, dans ce qui est très certainement le pire début d’un jeu Assassin’s Creed, voire l’un des plus mauvais débuts du jeu vidéo d’action tout court. Entre des objectifs peu clairs, une silhouette d’Altair omniprésente qui vous cache la vue lors d’une phase de grimpette et une poursuite en chariot totalement ridicule, on pourra ajouter une IA catastrophique des ennemis (ce qui se confirmera par la suite dans le jeu, soit dit en passant) et un intérêt proche du néant d’un point de vue narratif.
Honnêtement, il faudra vous faire violence pour passer outre cette première déception et retrouver les plaisirs et les ingrédients qui ont fait de la série un succès.

Ezio débarque à Constantinople, donc. Autre ville, même lieu, serait-on tenté de dire. Là encore, des toits à perte de vue, des tours, des bâtiments plus ou moins élevés et toujours la possibilité de grimper partout, sauter, bref, jouer les monte-en-l’air.

screenSi vous avez joué à Brotherhood, le précédent opus, vous ne serez pas dépaysés. Même si vous avez traversé un morceau de la Méditerranée, tout reste identique dans ce nouvel épisode…
Dans Constantinople, les quartiers sont dirigés par des chefs templiers qu’il faudra tuer, puis incendier la tour principale pour libérer les rues alentour. Dès lors, vous pourrez acheter les boutiques (tailleur, forgeron, librairie, banque) jusqu’alors fermées, ou rénover les monuments. Ils vous rapporteront un revenu toutes les 20 minutes de jeux effectifs.
Vous trouverez toujours des gardes sur les toits qui se feront une joie de mourir rapidement parce qu’ils ont préféré vous rappeler que c’est interdit de grimper sur les maisons tandis que vous leur foncez dessus sabre au clair.
Si les soldats vous surprennent, votre notoriété augmentera et vous serez plus à même d’être reconnu et pourchassé dès que vous croiserez des ennemis. Il faudra, pour faire baisser cette notoriété, soudoyer les crieurs publics ou assassiner les notables.

Au fil des quartiers libérés, vous gagnerez autant de repères d’assassins. Vous pourrez alors recruter de nouveaux hommes et les envoyer parfaire leur entraînement dans diverses missions d’Europe (toujours sur une carte fixe, avec quelques missions proposées selon différents niveaux de difficulté). Vos assassins pourront également être appelés à n’importe quel moment pour venir vous donner un coup de main ou tuer une cible désignée. Là encore, cela leur permettra de gagner de l’expérience et de devenir plus forts.

Bref, que du vieux, que du déjà vu dans Brotherhood.

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screenLa grosse nouveauté, finalement, outre le crochet rétractable, est la défense des bases. En effet, quand vous aurez libéré un quartier, les templiers tenteront de le reprendre. Juché sur un toit surplombant une ruelle, vous devrez ériger des barricades, placer des hommes sur les toits, des pièges, et j’en passe, selon un nombre de points prédéfini. Si vos ennemis arrivent à passer, vous perdrez la place. Sinon, elle vous sera définitivement acquise.
L’idée, assez sympathique et judicieuse, est toutefois plombée par une répétitivité pénible et une jouabilité foirée. Il faut placer son curseur parfaitement pour placer un homme à l’endroit prévu, faisant perdre de très nombreuses et précieuses secondes, sans parler des bugs divers (bélier ennemi bloqué, par exemple) et du fait que, une fois ou deux passe encore, mais se taper le même type de mini-jeu cinq ou six fois, voire plus, c’est finalement lassant. D'autant plus que le jeu devient rapidement très difficile, vous offrant une puissance de feu ridicule face à d'énormes canons ennemis surpuissants.

screenMême le fait de retrouver Altaïr dans ce Assassin’s Creed Revelations est une déception. Lié aux clefs que vous retrouverez, vous n’aurez droit qu’à cinq petites scènes sans intérêt, là encore déjà vues, brèves et tellement limitées qu’elles en sont totalement frustrantes. Et, soit dit en passant, plutôt plates en termes de révélations.
Quant aux passages concernant Desmond, bloqué dans l’Animus, il ne sert strictement à rien et ses passages sont, finalement, longuets et totalement sans intérêt.

D’un point de vue scénaristique, donc, entre la recherche banale et sans surprise de clefs d’Ezio, les souvenirs d’Altair et la non-existence de Desmond, on se demande réellement pourquoi les développeurs ont appelé leur opus « Revelations ». Plate, sans réel rebondissement, et lorgnant plus du côté du spin-off que s’inscrivant dans une véritable histoire, cet Assassin’s Creed Revelations est un ratage. Purement et simplement.

Soyons clairs. Si vous pensiez que Assassin’s Creed Brotherhood n’était qu’une « version 2.5 », vous risquez de prendre cet Assassin’s Creed Revelations pour une « version 2.6 ».

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screenLe gameplay n’a pas bougé d’un iota. Les problèmes d’IA sont toujours et plus que jamais désespérants. On se retrouve avec des soldats cons comme des huîtres, s’étonnant de voir un de leur confrère mort avant de reprendre tranquillement leur chemin, ou vous laissant arriver arme en mains les dézinguer, avec juste le temps de vous dire « Que faites-vous ? Vous n’avez rien à faire làaaaaargllll ». Lors des poursuites, ils vont même jusqu’à vous perdre de vue alors que vous êtes à trois mètres, juste planqué derrière une cheminée.

Même, en fait, la fabrication de bombes devient rapidement accessoire et d’un intérêt limité. On peut en effet récolter tout un tas d’ingrédients et construire ses propres bombes : à mèche, collantes, rebondissantes… Vous aurez divers coques, à remplir avec trois ingrédients. Selon la poudre utilisée et les autres éléments choisis pour créer votre bombe, vous obtiendrez de quoi tuer plus ou moins efficacement, avec plus ou moins d’aire d’effets, de quoi créer des bombes bruyantes pour attirer l’ennemi, créer des nuages de fumée, des répulsifs et j’en passe… Amusant au début, notamment pour tester les différents modèles et, pourquoi pas, remplir quelques défis qui sont liés à leur utilisation, on s’en lassera toutefois au bout d’un moment pour finir par les acheter chez les revendeurs au marché noir et ne plus trop s’en soucier.

Finalement, la vraie – et seule – satisfaction de cet Assassin’s Creed Revelations est son mode multijoueur.

screenVia une progression scénarisée, le joueur découvrira les secrets des templiers au travers des différents modes de jeux proposés. On retrouve ceux de l’ancien opus, Wanted et Chasse à l’homme, au travers de 17 cartes. En fait des 17 cartes, soit dit en passant, il s’agit des quatre anciennes présentes dans Brotherhood et de cinq nouvelles, plus des variantes de chaque.
Deux nouveaux modes font leur apparition : Deathmatch et Assaut de reliques. Deathmatch est assez classique. Sans innovation particulière, il a toutefois l’intérêt d’être rapide, de proposer une action assez soutenue dans des cartes plutôt petites, qui tranche un peu avec les autres modes et apporte, finalement, un petit côté hors-sujet niveau ambiance, assez agréable.
Assaut de reliques demande d protéger un artefact et de tenter de voler celui de l’ennemi. Les nouvelles cartes sont bien pensées, se prêtent parfaitement au mode et demande réellement une entente dans l’équipe. Ce mode se joue en 4 contre 4.
Enfin, notez que plus vous gagnerez d’expérience, plus vous débloquerez de mouvements, de capacités et d’armes.
Un mode multi solide, bien pensé, qui ajoute réellement une expérience sympathique à l’aventure solo, donc.

screenAu final, que penser réellement de cet Assassin’s Creed Revelations ?
C’est clairement une déception. Certes. Et la note, sévère et qui peut paraître un peu basse par rapport à la vraie qualité du jeu, sanctionne un je-m’en-foutisme flagrant des développeurs.
Parce que ce nouvel opus n’apporte strictement rien à la série. Le scénario est à la limite de l’acceptable, s’embourbant dans des circonvolutions inutiles et parfois incompréhensibles. Le gameplay n’a rien de neuf. Les quelques ajouts comme le crochet ou les bombes étant, au final, assez accessoires et ne justifiant pas le développement d’un nouvel épisode. Quant à la défense des repères, cette partie est tellement ratée et insipide qu’elle est, finalement, un mauvais moment à passer. Pire encore, les nombreux reproches faits au précédent opus, notamment concernant l’IA catastrophique des ennemis n’ont pas été pris en compte.
Des déceptions, donc. Profondes.

Heureusement, les fans devraient tout de même apprécier le jeu. Un contenu important, qui devrait vous occuper une vingtaine d’heures, voire plus, entre les missions principales et les très nombreuses missions annexes. Une Constantinople superbe, avec une architecture propice au tourisme et une ambiance envoûtante. Et un multijoueur encore plus réussi.
Du coup, Assassin’s Creed Revelations reste un bon jeu. Vraiment. Et nous ne pouvons que vous le conseiller, même si, je le répète, on en attendait plus. Et mieux. Tellement mieux…








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Assassin\'s Creed : Revelations (Xbox 360, PS3, PC)

Plateformes : PC - Xbox 360 - PS3

Editeur : Ubisoft

Développeur : Ubisoft

PEGI : 18+

Prix : 60 €

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LA NOTE

LA NOTE DES LECTEURS

note 6/10

 

 

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