Prince of Persia (Xbox 360/PS3)

 

Publié le Mardi 2 décembre 2008 à 11:57:39 par Cedric Gasperini

 

Prince of Persia (Xbox 360/PS3)

Et contre toute attente...

Lorsque l'on m'a présenté Prince of Persia pour la première fois, j'ai détesté. J'ai détesté ce graphisme dessiné. J'ai détesté le principe du « un seul ennemi par niveau ». J'ai détesté l'idée de me trimballer une pouf sur le paletot. Et je l'ai dit plusieurs fois à Pascal, l'attaché de presse d'UbiSoft et ami : Ton nouveau Prince of Persia, il est tout pourri, je vais lui casser les deux pattes dans mon test, tu vas voir, tu vas pleurer ta mère. Et depuis, UbiSoft tremble. Parce que la dernière fois que je me suis défoulé sur l'un de leurs jeux, c'était Haze. Et mon test, assassin, avait fait le tour de la planète. On m'en reparle encore'

Autant dire qu'en glissant la galette de Prince of Persia dans le lecteur de ma console, je me frottais déjà les mains, préparant déjà quelques expressions bien senties destinées à ridiculiser le Prince en pantalon bouffant. Mais le monde du jeu vidéo est parfois fait de retournements de situation et de surprises. C'est rare. Extrêmement rare. Je crois même que cela ne m'est arrivé qu'une ou deux fois. Mais ça arrive. Et en ces moments-là, la vie s'éclaire tout à coup et l'on comprend pourquoi on fait ce métier formidable : pour ce genre de surprises délicieuses.
J'ai adoré Prince of Persia. Je ne me l'explique toujours pas. Je vous jure.

Tout commence quand un bédouin marche seul dans le désert à la recherche de Farah, sa mule. Il l'appelle, il crie dans cette immensité désertique. Et tout à coup, une femme lui tombe dessus comme par magie. Elle est belle. Elle est poursuivie par des soldats. A choisir entre du poil et du nichon, notre bédouin décide d'avoir les mains pleines et prend partie de la donzelle. Il chasse les intrus et décide de suivre la femme. Elle s'appelle Elika. C'est une princesse dont le père est le gardien de l'arbre sacré qui retient les forces des ténèbres. Sauf que, fou de douleur après avoir perdu sa femme, le Roi a sacrifié l'arbre. Les ténèbres s'abattent sur le monde et leur prince menace d'envahir la Terre. Pour éviter ça, vous allez devoir filer un coup de main à Elika : elle seule a le pouvoir de redonner sa fertilité à la Terre et chasser le démon.

De l'action, de la magie, bienvenue à Prince of Persia. La série marque un nouveau tournant : nouveau héro, nouvelle quête, nouvelle époque, nouveau moteur graphique. Le graphisme, parlons-en. Je l'avais détesté au premier coup d''il. Délaissant le réalisme des épisodes précédents, il s'engage sur la voie d'un dessin animé.

Réaliste, le dessin, mais dessin animé quand même. Et bien croyez-le ou pas, mais j'adore. En fait, c'est super beau. Le jeu est doté d'un design exceptionnel, d'une atmosphère vraiment réussie. Doté de couleurs pastel, il gère à la perfection les ambiances. Ajoutez à cela que le character design est vraiment bon et vous aurez sans doute l'un des jeux les plus aboutis en termes de design. Dans tout le jeu, vous allez parcourir divers zones, toutes reliées les unes aux autres, et dont le point central est le temple de l'arbre sacré. Il va vous falloir les débloquer deux à deux, grâce notamment à des sphères d'énergie dont a besoin Elika pour ouvrir des portails. Au total, ce sont près de 24 zones qui sont disponibles.

Niveau gameplay, ce Prince of Persia mise tout sur l'acrobatie. Alors oui, il y a bien un boss final à chaque niveau, qu'il vous faut défaire en combat. Mais ces combats sont, finalement, bien anecdotiques. Comme ceux contre les créatures que vous rencontrerez en sus (une de plus par zone). S'ils offrent une variété d'action bienvenue, ils ne sont pas non plus mémorables. Non, ce Prince of Persia est un jeu quasiment exclusivement basé sur les acrobaties. Et il y en a. un paquet. Sauter de corniche en corniche est une chose. Courir sur un mur en est une autre. Mais il y a beaucoup d'autres subtilités. Courir sur un mur, sauter sur celui d'en face pour courir dessus également, choper un anneau pour se relancer dans une course, glisser le long d'une colonne, faire un double saut grâce aux pouvoir d'Elika, grimper le long du lierre' quand il n'y a pas de substances ténébreuses sur le passage pour vous dévorer' Mais la grande force de Prince of Persia, sa très grande force, c'est d'offrir un level desing de folie et une jouabilité extraordinaire.

Le level design, déjà. Les développeurs se sont creusé les méninges pour offrir des obstacles vraiment bien pensés, des enchaînements d'acrobaties intelligentes et bien foutues. Tout est clair. On enchaîne les obstacles avec un naturel désarmant. Les niveaux sont super bien foutus. Je me répète, mais leur boulot y est exceptionnel.

La jouabilité, enfin. Elle est intuitive comme jamais. Alors oui, il y a bien des petites aides par-ci par-là pour la rendre plus fluide (ré-axer automatiquement le personnage sur une poutre pour éviter qu'il la loupe, par exemple), mais justement, c'est finement fait et suffisamment subtil pour éviter que l'on s'énerve d'un « mais en vrai, jamais le gars il rate la poutre ». De même, les actions s'enchaînent avec un naturel étonnant. Les sauts, les aides d'Elika, les glissades, les impulsions' on utilise grosso modo les quatre boutons principaux du paddle et seulement eux. C'est ultra-naturel, à tel point que l'on ne peut que penser à la jouabilité de Assassin's Creed quand on voit Prince of Persia.

Level design de folie, jouabilité sensationnelle' Prince of Persia est-il pour autant le jeu ultime ' En fait, non. Il a quelques défauts. Outre le doublage du héro, complètement pourri (virez l'acteur, c'est une buse), le jeu est tout de même un peu répétitif, il faut bien l'avouer. Après quatre ou cinq heures de jeu, on a un peu l'impression de faire toujours la même chose, quand bien même quelques petites nouveautés viennent s'ajouter (comme des espèces de puzzles, des ronds magiques qui vous font rebondir, et j'en passe). D'autant que, même si ce n'est pas super dérangeant non plus, on doit parfois revenir sur certaines zones déjà explorées pour rallier le temple et en ouvrir de nouvelles (on ne se les retape pas toutes, fort heureusement, mais juste un tout petit morceau).
Ah, et pour info, on ne peut pas mourir dans le jeu : si on rate un saut, Elika nous sauve et nous ramène sur la dernière plateforme. Mine de rien, c'est mieux comme ça. Au moins on ne doit pas se retaper de longues zones. Elika n'est d'ailleurs pas un boulet mais une alliée occasionnelle qui ne vous gênera pas. Du tout. Au final, donc, Prince of Persia est une excellente surprise. Je m'attendais à une grosse bouse, il n'en est rien. Je me prive donc avec bonheur du plaisir d'être méchant envers un jeu. Tant pis. Il y aura d'autres occasions. En tout cas, si vous hésitez par exemple entre un Tomb Raider (dont le test arrivera demain) et ce Prince of Persia, n'hésitez plus : choisissez l'exotisme sablonneux des déserts Perses.

 

 
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Prince of Persia (Xbox 360/PS3)

Plateformes : PC - Xbox 360 - PS3

Editeur : UbiSoft

Développeur : UbiSoft

PEGI : 16+

Prix : PS3/Xbox 360 : 70€ - PC : 50€

Aller sur le site officiel

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