Rise of the Ronin (PS5)

 

Publié le Vendredi 29 mars 2024 à 11:30:00 par Cedric Gasperini

 

Test Rise of the Ronin (PS5)

Ronin des bois

imageLa fascination pour le Japon médiéval (ou antique) ne se dément pas au fil des années et des opus qui sortent en jeu vidéo.  De Wo Long Fallen Dynasty à  Ghosts of Tsushima, pour ne parler que des derniers titres qui sont sortis, les joueurs aiment se trimballer en robe longue, claquettes et un gros katana de sa mère qui défonce sa race. Et ne me parlez pas des coiffures des samuraïs, avec leur tonsure et petite queue de cheval, il suffit de sortir dans la rue aujourd’hui pour se rendre compte qu’il y a plus ridicule.

Le dernier né du genre est signé de la Team Ninja, à qui l’on doit justement Wo Long, mais aussi d’autres jeux tels que Nioh ou Ninja Gaiden. Des adeptes du sabre, donc, avec plus ou moins de réussite, même si c’est souvent plus que moins.

Rise of the Ronin, exclusivité PS5 s’il en est, vous entraîne dans la seconde moitié du XIXe siècle, quand le Japon mit fin au shogunat Tokugawa et rompit sa politique isolationniste, sous la pression des puissances extérieures, notamment les Etats-Unis. Cette période, qui marque la fin de l’époque Edo et le début de l’ère Meiji, ne se fit pas sans heurt. Et sans quelques coups de katanas dans les dents. Y’a mieux comme façon de soigner une carie, notez bien.

C’est en ces temps troublés que vous allez incarner une lame. Orpheline, vous avez été, avec votre sœur ou frère (peu importe si elle est réellement votre sœur ou frère) recueillie pour devenir une « lame jumelle ». Elles vont par deux, elles tuent telles des ninjas, mais en plus efficaces parce qu’un lien indéfectible les unit.

Après avoir passé une demi-heure à créer votre personnage parce que putain, l’outil de création est ultra détaillé, vous… passez une demi-heure à créer votre second personnage. Parce que oui ! Vous allez jouer les deux lames !
Perso, j’ai créé deux sœurs. Parce qu’elles sont deux sœurs jumelles, nées sous le signe des gémeaux, Mi fa sol la mi ré, Ré mi fa sol sol sol ré do.

Et c’est parti mon kiki !


imageLe tuto est bref, dure 10 minutes et vous apprendra les rudiments du combat. A vous de choisir votre arme. Katana, double katana, lance… et d’apprendre à vous en servir. Bon, en gros, on se rend compte rapidement qu’il y a deux manières d’aborder les combats : bourriner le bouton de coups quand il s’agit d’un larbin et jouer à base de contres quand il s’agit d’un boss. Le timing, essentiel, vous permet de contre-attaquer.

Notez que le choix de l’arme est important. Il conditionnera votre manière de jouer (ou presque).

Après avoir bien appris à combattre à deux, vous voilà lancé dans une mission de haute volée, à savoir aller buter un capitaine de navire. C’est là que tout part en couilles. Si, si. A commencer par l’escalade pour pénétrer dans le navire. J’ai dû m’y reprendre à 3 fois parce que ma connasse de sœur grimpait en même temps que moi sur une corniche à con et me faisait tomber à l’eau systématiquement.
Après avoir vidé le navire de tous ses occupants, malgré une fâcheuse tendance à réapparaître souvent (le genre de truc qui me gooooonfle), le combat final a été une tannée. En fait, vous pouvez toujours essayer de bien faire… mais c’est impossible, puisque vous devez, pour les besoins du scénario, perdre. Résultat, vous vous retrouvez… sans votre binôme, sacrifié pour les besoins de la cause.

imagePour un jeu dans lequel on se réjouissait de jouer une paire de héros, c’est dommage… Cela dit, franchement, la cinématique d’intro du jeu, façon trailer, vous donnait toutes les infos pour comprendre ce qui allait se passer. Je peux même parier mon slip (de toute manière j’en ai plein) qu’au final, votre lame jumelle deviendra l’antagoniste principal, équipée d’un bras bionique ou une connerie dans le genre. Youpi.

Cela dit, malgré de grosses ficelles et une histoire globalement convenue et prévisible, il est à noter l’effort réalisé sur la narration. C’est sympa à suivre, pour peu que l’on ne soit pas trop exigeant non plus, et vous aurez même quelques choix importants à faire qui impacteront le déroulement. Alors attention, hein, pas non plus de quoi se mettre au niveau des cadors du genre. On est loin d’un RPG, par exemple. Disons juste que « pour ce genre de jeux, ils ont cette fois fait l’effort de raconter une histoire ». Mais ça reste très limité.

Limité aussi l’intérêt global des combats. Comme expliqué précédemment, on reste sur du bourrinage quand on est face à des peons, et du contre quand on est face à un boss. Contre qui s’avère parfois un peu foireux au niveau du timing. Et même si un bel arbre de compétences est présent pour chaque arme, cela ne modifiera pas en profondeur le gameplay. Ah, et y’a un grappin. Pour grimper. Ou attirer/faire tomber les soldats de base avant de leur péter les genoux. A la longue, c’est un brin répétitif.

imageAjoutez un rendu visuel en demi-teinte. Ce n’est pas moche, mais on est là aussi loin de ce qui se fait de mieux. Au moins, l’ambiance Japon XIXe est bien rendu. On parcourt de larges étendues dans ce monde ouvert, à crapahuter de quêtes principales en quêtes secondaires, dans des paysages… malheureusement trop vides… et on progresse au final sans réelle passion. C’est un jeu sympa, hein, je ne dis pas le contraire. Mais ça manque d’un peu de tout. Ça manque d’un scénario mieux écrit et plus surprenant. Ça manque d’un vrai impact au niveau des choix proposés. Ça manque de finition et de détails visuellement. Ça manque de variété et de fun dans les combats. C’est ça. Ça manque d’un peu de tout. Sans être pour autant désagréable. Et en étant même globalement sympathique.

Bref, il y avait plein de promesses dans ce Rise of the Ronin. Aucune n’a été pleinement tenue. Ça n’en fait pas un jeu raté. Juste pas assez abouti. Dommage.

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Rise of the Ronin (PS5)

Plateformes : PS5

Editeur : Sony Interactive Entertainment

Développeur : Team Ninja

PEGI : 18+

Prix : 79,99 €

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