Publié le Vendredi 24 novembre 2023 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test de Flashback 2 (PC, PlayStation, Xbox, Nintendo Switch)

Une honte, tout simplement

Dans ma longue quête de transmission de culture aux foules impies, il y a quelques tire, que je cite systématiquement comme incontournables de l’Histoire du Jeu vidéo français. Another World en fait partir. Alone in the Dark aussi. Rayman. Heart of Darkness. Little Big Adventure. Pour ne citer qu’eux. Et il y en a un autre, bien évidemment, qu’il ne faut pas oublier : Flashback. Un titre qui tutoie le génie de Prince of Persia. Si, si. J’assume la comparaison.

Retrouver une partie de l’équipe d’origine, dirigée par Paul Cuisset, aux commandes d’une suite 30 ans plus tard était donc une source d’excitation nostalgique, teintée d’espoirs de revivre quelques sentiments simples mais d’une puissance que peu de jeux, aujourd’hui, arrivent à procurer.

C’est raté, Flashback 2 est une merde.

Le jeu se veut une suite directe du premier Flashback. Il se déroule au XXIIe siècle, alors que les Mondes-Unis, havre de paix (du moins semble-t ’il) sont menacés par l’invasion des Morphs, dirigés par la tyrannique Générale Lazarus. Conrad, toujours équipé de son arme dotée d’une IA de combat, va traverser New Tokyo, New Washington ou encore retourner dans la jungle, dans l’espoir de contrecarrer les plans de Lazarus.

Si la Direction Artistique de ce nouveau jeu a un petit quelque chose, avec une sorte de rétrofuturisme bien maîtrisé et quelques belles ambiances, même si certains décors sont clairement taillés à la serpe et que quelques paysages manquent cruellement de détails, c’est à peu près le seul point positif que l’on peut donner au jeu.


Flashback aurait dû être un jeu de plateformes en 2,5D comme on dit, à savoir des décors 2D et des personnages 3D. Une sorte de revival à l’ancienne, avec de nouveaux décors, de nouveaux personnages, une nouvelle intrigue, pourquoi pas de nouvelles armes et de nouveaux ennemis, les choix de l’équipe de développement ont été catastrophiques. Il n’y a qu’à voir ce que proposaient intelligemment des jeux de qualité comme Rayman Legends (sorti il y a 10 ans déjà), Ori and the Blind Forest ou des jeux plus confidentiels tels que A Juggler’s Tale, par exemple, pour se dire que Flashback 2 est passé complètement à côté de son sujet.

Ici, on mélange les vues différentes, les angles de caméra, les profondeurs inutiles, les phases de jeux poussives comme les déplacements à moto ou les puzzles… le gameplay s’avère rapidement inconfortable et imprécis, pour ne pas dire consternant. Les déplacements sont poussifs, les sauts automatiques et plus du tout libres, les combats s’embourbent dans un système de visée automatique totalement imprécis… le tout avec une répétitivité rapidement pénible. Ajoutez une IA aux fraises pour couronner le tout.

Et ce n’est rien à côté des bugs innombrables. De collision, de visée, de déplacement, de personnages qui vous bloquent les accès… qui vous obligent parfois à recommencer de longues séances de jeu. Tout ça pour une durée de vie de 6 heures environ. Du moins à la base. Rajoutez 1 heure pour les passages que vous serez obligés de refaire à cause d’un bug. Le patch day one n’a pas changé grand-chose à la frustration initiale.

On aurait pu évoquer aussi la fluidité à la ramasse sur certains passages, un level design décevant qui manque clairement d’originalité, sans oublier, parfois, de la latence sur certaines commandes (ou une ignorance totale de celles-ci par le jeu).

C’est donc un jeu en version alpha que Microids a décidé de sortir dans le commerce au prix fort. Un ersatz de jeu de plateformes mal pensé, pas fini, qui piétine allègrement nos doux souvenirs d’un jeu culte. C’est une honte.