Silent Hill : Shattered Memories (Wii/PSP/PS2)

 

Publié le Vendredi 5 mars 2010 à 12:00:00 par Vincent Cordovado

 

Tombe la neige et souffle le vent

imageJ'ai toujours eu une plus grosse préférence pour la série des Silent Hill par rapport aux autres Survival-Horror. Pourquoi ? Simplement parce que la licence de Konami proposait une ambiance unique qui ne faisait pas simplement peur, mais qui vous faisait vivre tout un tas d'émotions. Ceci était dû au soin qu'apportait la Silent Team aussi bien à l'ambiance, qu'à la musique et surtout qu'au background de ses personnages. L'épisode le plus marquant restera pour moi le second volet, qui, à l'instar d'un Shenmue ou plus récemment d'un Heavy Rain, aura marqué à vie mon expérience de joueur. Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin et la Silent Team n'est plus. La licence a ainsi changé de mains par 2 fois et aucun des deux repreneurs, que ce soit Climax ou Double Helix, n'a réussi à lui redorer son blason. C'est cependant Climax, le plus doué des deux, qui nous propose ce Silent Hill : Shattered Memories.

Silent Hill Shattered Memories reprend les bases du premier Silent Hill sorti sur PlayStation en 1999. En effet, Harry Mason est à la recherche de sa fille adorée Cheryl qu'il a perdu lors d'un accident aux abords de la ville de Silent Hill. Les joueurs de l'épisode original se disent alors qu'ils arrivent en terrain connu et surtout conquis. Sauf que c'était sans compter sur le fait que Climax, plutôt que de proposer un univers que le studio ne maitrise qu'à moitié, crée le sien. On retrouvera bien une partie des personnages déjà présents dans l'opus de 1999, mais c'est tout. Tel un serpent, Shattered Memories a changé de peau. La base reste la même, mais le reste a changé. On oublie l'histoire de la secte et les maltraitances qu'a subi Alessa. Ici c'est une quête plus personnelle qui nous attend, à l'instar de Silent Hill 2. Une quête qui nous amènera à réfléchir sur la mort et sur la vision que l'on en a. Ce n'est donc pas un simple remake auquel nous avons droit.

Ce choix scénaristique ne sera pas le seul à faire perdre pieds aux joueurs du volet de 1999. D'autres choix de gameplay et sa narration viendront troubler les habitués de la série.

imageLe titre se présente comme un gros flash-back. En effet, entre chaque arpentage des lieux de Silent Hill, vous serez très souvent projeté dans le cabinet d'un psychiatre. Ce psychiatre vous aidera à comprendre ce qu'il s'est passé le jour de cet accident. L'idée est vraiment très bonne et ce pour deux raisons. Dejà parce qu'elle permet aux joueurs les moins habitués à ce genre de jeu de se sentir en sécurité. Ici, pas de risque de se faire tuer, on discute tranquillement avec son psy. Bien que quelques questions puissent être posées. Qui est-il ? Veux-t-il vraiment nous aider où est-ce encore un de ses personnages ultratorturés dont Silent Hill regorge ? La réponse sera bien entendue apportée dans un final qui vaut clairement son pesant de cacahuètes.
Mais le véritable intêret de ces séquences est qu'elles modifient l'aspect de votre aventure. Coloriez votre maison en vert pistache et rose bonbon sur la feuille que vous tend le psy et c'est une maison de cette couleur que vous trouverez dans le jeu. Dites que vous êtes fidèle et c'est une Cybil ultra sexy que vous découvrirez. A l'inverse, dites que vous êtes infidèle et vous aurez le droit à une Cybil ressemblant à un camionneur. Dites que vous aimez les sciences et que vous détestez l'histoire, et c'est une chemin différent qui vous sera débloqué. Alors dans les faits, ces choix ne modifient pas le fil conducteur de l'aventure. Ils permettent simplement de changer pour quelques minutes la route empruntée ou de modifier l'apparence des gens rencontrés. Ceci motivera les plus acharnés à refaire le jeu avec des choix différents pour en découvrir toutes les possibilités d'autant plus qu'il ne faut guère plus de 6h pour en voir le bout.

Malheureusement, si certains choix appliqués par Climax ne peuvent être que salués, d'autres sont beaucoups moins appréciables.

imageVous n'êtes pas sans savoir que l'une des grandes nouveautés de se titre est de ne proposer aucune arme. Et quand je dis aucune, c'est aucune. Même pas un coupe-ongle ou un cure dent. Rien. Niet. Et si sur le papier, l'idée est plus qu'alléchante puisqu'on se dit alors que l'on aura affaire à une sorte de Forbidden Siren, dans lequel il faudra se la jouer discret pour éviter les ennemies lors des phases d'explorations, au final, il n'en est rien. Oui parce que plutôt que de proposer des ennemis un peu partout sur la carte, Climax a opté pour des courses-poursuites à deux balles se déroulant dans un monde altéré qui apparait de temps en temps. Il suffira alors à faire preuve de rapidité et de dextérité pour trouver la sortie de ses labyrinthes glacés et éviter les quelques gugusses qui vous courent après. Ces parcours devenant bien évidemment de plus en plus longs et tortueux au fur et à mesure que l'on avance dans l'aventure. C'est pourquoi il faudra consulter régulièrement sa map à l'aide de son téléphone portable. Le problème de cette idée, c'est que finalement, pour un titre dont la dominante a toujours été "la peur de ce que l'on ne voit pas", on est complètement à côté de la plaque. On sait finalement que lors des phases d'explorations, les quelques bruits que l'on entend ne sont là que pour nous faire stresser un poil, puisque le seul monstre présent dans le jeu n'est que dans le monde altéré. De ce fait, les phases d'explorations qui auraient dû être stressantes se transforment en véritable promenade de santé. Vous avez ainsi tout le temps d'explorer et de résoudre les quelques énigmes que présente le titre. Des énigmes qui n'en sont d'ailleurs pas vraiment, puisqu'il s'agira les 3/4 du temps de chercher une clé dans la pièce en fouillant un objet pour ouvrir une porte. Mais où est donc la peur et la tension présentes dans les autres opus ? Clairement pas dans Silent Hill Shattered Memories. De même, on peut déplorer le remplacement des mondes altérés à l'atmosphère dérangeante et pesante par les mondes altérés de glace que nous propose le titre et qui pour le coup, ne font pas peur pour un sou.

imageJ'ai parlé tout à l'heure du téléphone portable. Ce dernier aura un rôle beaucoup plus important que servir de map. Mac Gyver a son couteau Suisse. Harry Mason a son mobile. Ce dernier vous permettra de prendre des photos des spectres qui apparaitront de temps à autres de l'aventure afin d'en apprendre un peu plus sur le passé de Silent Hill. Vous remarquerez que le jeu est ponctué d'affiches qui contiennent des numéros de téléphone. Si vous êtes bloqués à une "énigme", la solution vous sera très probablement suggérée par l'interlocuteur que vous aurez au bout du fil en appelant au numéro indiqué. Une idée que je trouve plutôt sympathique. Bien  que généralement, comme je l'ai dit, les énigmes ont un niveau au ras des paquerettes.

Un autre problème du jeu est que la recherche d'objets est ici poussée à son extrême et en deviendra vite gavant. Il faudra très souvent fouiller un placard ou secouer une cannette pour trouver la clé dont vous avez besoin. Le problème c'est qu'on sent clairement que le jeu a été pensé pour la Wii en maximisant les mouvements à effectuer à la Wiimote. Sauf que le tout a été bêtement transposé sur PS2 et PSP (version à laquelle j'ai joué) en demandant de diriger le curseur avec le stick et de presser une touche d'action. Et si le faire 2 ou 3 fois passent encore, perdre son temps avec ce genre de conneries est plus que frustrant.

Mon sentiment pour ce titre est donc très mitigé. Le titre de Climax perd en substance avec la disparition pure et simple de l'ambiance oppressante et dérangeante ainsi que de la peur mais gagne en profondeur par rapport à son ainé de 1999 avec une aventure très psychologique. Le titre est en soi sympathique, mais la présence du mot Silent Hill dont il ne fait honneur qu'à moitié me gêne légèrement. A conseiller à ceux qui veulent faire un premier Survival-Horror ou qui veulent surtout découvrir une histoire en béton plutôt que de se foutre la pétoche. Son petit prix de 30 € joue cependant en sa faveur.

Le contre-avis de Cedric image
Vincent a testé le jeu sur PSP, moi j'ai opté pour la version Wii. Et pour avoir aussi jeté un coup d'oeil à la version Playstation Portable, je dois avouer que mon choix a été quand même plus judicieux. Comme il l'explique dans son test, ce "remake" ou plutôt cette version revisitée du jeu de 1999, a été clairement pensée pour la Wii. Tout au long du jeu, vous devrez en effet résoudre des énigmes ou puzzles grâce à la Wiimote, en se servant de ses capacités et sa détection de mouvements. De même, éclairer en pointant la Wiimote sur l'écran permet de mieux se projeter dans le jeu. La version Wii est clairement plus immersive, donc. Et forcément, à immersion plus importante, plaisir plus important.
Cela n'enlève rien aux petits défauts du jeu soulignés par Vincent : les deux mondes bien trop séparés qui définissent deux modes de jeux distincts, à savoir un mode exploration, dans le "monde réel" et un mode course, dans le monde altéré où la fuite est la seule option.
Un jeu sympathique, donc, surtout que graphiquement, il tire correctement partie des capacités de la Wii. Si vous êtes fan de la série Silent Hill, ce Shattered Memories est en soi indispensable pour sa fin hallucinante qui vous laissera vraiment pantois.
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Silent Hill : Shattered Memories (Wii/PSP/PS2)

Plateformes : PS2 - Wii - PSP

Editeur : Konami

Développeur : Climax Studio

PEGI : 16+

Prix : 30 € (PSP/PS2) 40 € (Wii)

LA NOTE

LA NOTE DES LECTEURS

note 6/10

 

 

Images du jeu Silent Hill : Shattered Memories (Wii/PSP/PS2) :

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