Publié le Vendredi 6 août 2021 à 12:30:00 par Julia Bourdin

 

Song of Farca, avis

My name is Song, Isabella Song

Aujourd’hui, j’ai l’occasion de vous parler de Song of Farca, un jeu d’enquête développé par Wooden Monkeys et édité par Alawar Premium, en coopération avec East2West Games. Et comme je vous le dis souvent ces derniers temps, j’adore les jeux d’enquêtes. Je suis une grande fan de séries policières et autres romans en général… Alors, ce jeu, déception ou totale conquête ?  C’est ce que nous allons voir tout de suite !


Pour rappel, le jeu se déroule dans la ville futuriste et fictive de Farca. Les gangs criminels ont beaucoup d’influence et le gouvernement, corrompu jusqu’à l’os par les grandes corporations locales, peine à protéger les honnêtes citoyens.

Vous incarnez Isabella Song, une détective privée ayant immigré en ville. Il vous faudra interroger les suspects, dénicher des indices, relever des empreintes et prendre des décisions cruciales pour la suite des événements. Le hic, c’est que vous êtes assignée à résidence suite à une altercation… Pour mener à bien votre travail, vous devrez donc employer les grands moyens et hacker tout ce qui sera à votre disposition afin d’explorer les scènes de crime…

Vous allez donc devoir alterner les phases de discussion avec clients, témoins, suspects et la recherche d’indices sur le terrain, le tout évidemment sans bouger vos fesses de devant votre ordinateur.

Durant les discussions, vous aurez le choix de plusieurs approches, de plusieurs comportements qui peuvent envenimer ou non la conversation. Mais surtout, vous devrez à certains moments présenter des preuves ou encore formuler des hypothèses en combinant des faits entre eux pour amener votre interlocuteur à parler. J’ai trouvé cette phase plutôt sympa, en particulier la combinaison de faits qui me rappelle Sherlock Holmes and the Devil's Daughter, un jeu pour lequel j’ai une affection particulière… En revanche, il faut admettre qu’elle n’est pas bien difficile et le jeu vous laisse vous tromper autant de fois que vous voulez sans conséquence particulière.

Dans la seconde phase, l’exploration des lieux que vous débloquez au fur et à mesure des dialogues, vous aurez accès à une carte que vous pourrez dévoiler en piratant caméra après caméra. Vous pouvez déplacer le champ de vision de votre caméra afin d’accéder à de nouveaux éléments à pirater comme des téléphones, par exemple.

Mais parfois cela se révèle plus complexe que prévu. Par exemple, si quelqu’un est en train d’utiliser l’objet que vous souhaitez pirater, cela se verra et il faut alors détourner son attention. Pour cela, vous devrez pirater des objets spécifiques qui le forceront à bouger comme une alarme incendie ou bien en créant du grabuge, si vous arrivez à pirater un drone. Cette phase, qui au début semble répétitive, s’étoffe tout au long du jeu pour prendre l’allure d’un puzzle. Et je l’ai trouvé vraiment très bien et originale.
 
Le tout est relié à l’interface de votre ordinateur avec la carte de la ville, vos contacts et une carte mentale des profils, mais également différents indices que vous avez récoltés jusqu’ici. Cette carte est un excellent résumé de l’enquête en cours et vous expliquera de temps en temps qu’une analyse supplémentaire de certains éléments est disponible.

Pour ça, pas de panique, vous pourrez demander un coup de main à votre IA lorsque cela est dans son champs de compétence ou alors accéder à un mini-jeu qui servira à en apprendre plus, comme décoder un mot de passe, par exemple. J’ai trouvé cette phase d’analyse d’indices vraiment sympa et j’aimerais qu’elle soit présente dans plus de jeux du genre…

L’autre point intéressant, c’est la ville de Farca, votre terrain de jeu, et son ambiance cyberpunk à souhait. On découvre, au travers des discussions et des notes, ses différents acteurs et ses conflits à la fois vastes et complexes, ses guerres d’influence, sa politique pas toujours très honnête. Et nos enquêtes tourneront toujours autour d’un aspect différent de Farca : le crime, les célébrités, les médias ou encore les corporations…

D’ailleurs, au fur et à mesure qu’on avance dans le jeu et qu’Isabella gagne en notoriété, les enquêtes deviennent plus dangereuses et graves. Au début, on cherche un scoop pour un ami, ensuite, on aide un client à retrouver un chien robot, pour finir par enquêter sur des meurtres sordides… Ce que j’ai trouvé très cool.

Enfin, on rencontre au travers de nos enquêtes beaucoup de personnages marquants et j’ai été personnellement très contente d’en retrouver certains, enquête après enquête, voire même de tisser une relation plus intime comme avec une actrice bien décidée à draguer Isabella. (Oui, le jeu est très ouvert sur la sexualité et le genre des personnages dans son ensemble.)

Après, une chose dont on s’aperçoit souvent ici, c’est que les ennemis d’hier peuvent devenir les clients ou alliés de demain et vice versa. Cela donne une moralité très grise à l’ensemble qui permet de renforcer le côté cyberpunk je trouve. Et Isabella illustre très bien ce conflit dans le sens où, elle fait tout son possible pour être une bonne personne et aider ses clients (qui ne sont pas toujours complétement innocents), alors que certaines de ses activités ne sont pas légales ou ne le sont que parce que des personnes influentes vous ont à la bonne. Et elle le sait.

Pour s’en sortir, elle doit parfois faire des choix importants comme nager aux côtés du crime pour obtenir certaines informations, ce qui aura parfois de graves conséquences, pouvant même mener à la mort de certains personnages.
Bref, l’ambiance et la narration sont indéniablement réussies, le tout souligné par la superbe bande-son dont vous pouvez passer les titres comme vous le souhaitez sur l’ordinateur d’Isabella.

Verdict : C’est un super jeu. Le gameplay a plein de petits twists intéressants que j’aimerais voir plus souvent dans d’autres jeux d’enquêtes. Mais c’est surtout par son histoire et son ambiance que Song of Farca brille. A part quelques moments un peu longs, si vous aimez les jeux d’enquêtes et le cyberpunk, je ne pense pas que vous serez déçus.