Publié le Lundi 11 janvier 2021 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Lupin, la critique de la série Netflix

Une bonne surprise

Malgré le capital sympathie que possède indéniablement Omar Sy, j’avoue que la série Lupin m’inquiétait plus qu’elle ne m’intriguait. La série française, sortie de Plus belle la vie et Joséphine Ange Gardien a du mal à me passionner.
Cela dit, je ne savais pas trop à quoi m’attendre non plus. Ok, le titre ne laisse aucun doute sur ses rapports avec Arsène Lupin, mais s’agissait-il d’une simple inspiration ? D’un hommage ? D’un portage à l’ère moderne des aventures du gentleman cambrioleur ?

Bref, j’ai lancé la série sans expectative particulière…

Omar Sy joue Assane Diop. Un pickpocket bien décidé à venger son père dont le nom a été injustement sali. Chauffeur et homme à tout faire de la puissante famille Pellegrini, il a été accusé du vol d’un collier inestimable ayant appartenu à Marie-Antoinette. N’ayant pas supporté l’infamie de cette accusation, il s’est pendu dans sa cellule. A moins qu’on ne l’ait pendu…

Assane va donc devoir faire la lumière sur cette injustice et tenter de confondre le patriarche de la famille Pellegrini. Il va devoir surtout jongler avec ses activités criminelles et sa vie de famille, entre son fils et son ex-femme qu’il aimerait, malgré tout, reconquérir…

Et j’avoue, j’ai été particulièrement séduit par cette revisite du mythe d’Arsène Lupin. A quelques détails près, c’est une franche réussite.
Notez, en premier lieu, qu’il ne faut pas y voir une adaptation des aventures du gentleman cambrioleur. Juste une inspiration, avec quelques passages hommages plutôt bien sentis, des faits et lieux se rapportant parfois aux livres. Mais les scénaristes (George Kay en premier lieu, à qui l’on doit la série Criminal) livrent finalement une œuvre moderne, teintée de légèreté à la Arsène Lupin mais même si le personnage fictif est omniprésent, son influence réelle sur le scénario reste assez faible. Et le mélange prend finalement très bien.


On s’attache énormément au héros et on suit avec plaisir ses aventures et mésaventures, très humaines au demeurant. Si tout reste très convenu et que vous n’aurez aucune surprise en regardant les cinq épisodes disponibles sur Netflix, on prend quand même un vrai plaisir à les regarder. Ils durent entre 40 et 45 minutes chacun et aucun n’est réellement en-dessous d’un autre.

J’avoue toutefois avoir regretté quelques petites choses. Charismatique et attachant, le personnage joué par Omar Sy est pourtant loin d’être un parfait gentleman. Il aurait pu, par exemple, envoyer quelques fleurs à la vieille dame qu’il dévalise…
De la même manière, notre héros aurait pu être plus proche de son idole : Arsène Lupin était mondain le jour, cambrioleur la nuit. Là, Assane Diop est escroc et voleur 24h/24. Pas « d’identité secrète » ou de double-vie…

Enfin, la première partie de cette saison 1, composée de 5 épisodes, s’arrête très brutalement. Cinq autres doivent venir la compléter prochainement (cet été ?) mais j’avoue craindre un étalement injustifié du scénario : le dénouement semble imminent. Pourquoi 5 épisodes supplémentaires ? J’aurais préféré que cette première histoire s’arrête ici et que l’on bascule sur une nouvelle « affaire » pour notre Arsène Lupin des temps modernes.
Reste de nombreuses questions en suspens. Et notamment, la plus importante, concerne le rôle joué par la fille Pellegrini qui a forcément reconnu son amant Assane Diop lors de la vente aux enchères (ils se sont connus enfants, mais le dernier épisode nous prouve qu’ils se connaissaient aussi adultes) ?

Quoi qu’il en soit, Lupin est une série plaisante, qui se regarde avec un vrai plaisir, avec des acteurs convaincants, un scénario sympathique et est originale par rapport à ce qui se fait actuellement.

Une très bonne surprise, donc.