Publié le Lundi 25 mai 2020 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
Man Eater (PC, PS4, Xbox One)
Un jeu qui fait plouf
Vous me connaissez. Je suis quelqu’un de profondément gentil, aimable, affable et amical. Donc forcément, quand j’ai découvert Man Eater, un jeu dans lequel on incarne un requin qui bouffe du surfeur et du nageur, j’ai salivé d’envie à l’idée d’aller défoncer des tas de connards gras et huilés qui viennent me faire chier sur ma plage l’été (oui parce que c’est ma plage et puis c’est tout).J’ai donc avec excitation découvert le jeu, posé mes petites mimines sur la manette (parce que c’est plus simple sur ce jeu qu’avec le clavier et la souris) et ai fait mes premiers pas de grand blanc. Enfin, mes premiers pas… mes premiers coups de nageoire, quoi…
A défaut de grand blanc, d’ailleurs, vous jouez un requin bouledogue. Un gros requin bouledogue dont l’aventure débute dans un égout... parfaitement. Le temps d’apprendre à mordre et à donner des coups de queues et vous voilà jeté dans l’océan, près de la plage, où l’on vous demande de boulotter du touriste.
L’intro est rapide et pose déjà des questions existentielles : tout d’abord, les contrôles ne sont pas vraiment intuitifs. Choper une proie, matraquer son bouton pour la mordiller plusieurs fois, maltraiter le stick pour la secouer… une touche pour plonger, obligatoire si vous avez avancé à la surface, aileron visible, alors que sous l’eau, c’est le second stick qui fait office de gestion de la profondeur (et c’est problématique quand on se bat près de la surface et que, justement, par erreur, on se retrouve à la surface avec l’obligation d’appuyer sur ce bouton pour replonger)… sans oublier une touche pour donner des coups de queue (et sonner ses adversaires) que rapidement vous n’utiliserez plus vraiment, ou encore la possibilité de sauter hors de l’eau pour… euh… pour rien, en fait.
De la même manière, bouffer du touriste et voir l’eau se teinter de rouge sans que personne autour ne réagisse vraiment pose des questions sur l’IA pour le reste du jeu…
L’intro, enfin, se termine en affrontant des bateaux de pêche et des plongeurs. Là encore, niveau jouabilité, c’est assez moyen. Pas vraiment maniable et toujours pas intuitif. La déception est de mise…
Finalement, l’intro se termine sur une cinématique : vous êtes capturé par un pêcheur qui vous éventre et libère… un bébé requin. On passera sur le côté surréaliste de la scène (un requin bouledogue est vivipare et il y a jusqu’à 13 nouveau-nés durant la gestation…), d’autant plus que le pêcheur se fait bouffer l’avant-bras par le bébé, qu’il relâche après l’avoir balafré pour « le reconnaître et le pêcher quand il sera plus vieux ».
Et pan, vous allez jouer désormais ce nouveau-né. Et tout faire pour grossir, devenir vachement méchant et venger votre maman.
Soit. Le scénar, on s’en fout un peu. Nous ce qu’on veut, c’est boulotter du type.
Malheureusement, le jeu s’embourbe dans un fonctionnement lassant et répétitif. Vous allez démarrer dans une zone spéciale (les bayous) et ouvrir au fil du temps plusieurs autres zones. Vous avez des missions parfois très chiantes (bouffer 10 poissons-chats, bouffer 10 mérous…), parfois les mêmes à la suite… et êtes rapidement vulnérables face à d’autres espèces (les alligators par exemple) face auxquels, au début tout du moins, vous ne pouvez rien faire. D’où la question de savoir pourquoi les avoir collés dès le début du jeu, si ce n’est pour mourir régulièrement…
Le level design, assez calamiteux, n’aide pas vraiment à se sentir bien dans les zones à explorer…
Finalement, les combats se résument à marteler la touche mâchoire et à essayer, éventuellement, d’éviter les coups de vos ennemis. Avec toujours le problème évoqué au-dessus des combats proches de la surface qui vous font perdre la visibilité. Pénible.
Alors oui, voir votre requin évoluer (on gagne de l’expérience et on peut aller dans des caves secrètes radioactives (ou tout comme) gagner des points bonus (meilleure résistance, meilleur sonar, plus de mordant…). Pour finalement combattre des bateaux quand votre popularité est au top à force de boulotter du touriste avachi sur son matelas gonflable… mais le ressenti global n’est vraiment pas à la hauteur de nos espérances. Sans oublier les passages « hors de l’eau » à sautiller comme un gland : ridicule.
Au final, malgré un aspect visuel réussi, d’excellentes idées, un côté personnalisation sympa et une atmosphère globalement agréable, Man Eater reste une grosse déception. La faute à des missions répétitives et parfois chiantes, un level design mal pensé, un fonctionnement général mal pensé, d’ailleurs, ou encore une jouabilité très perfectible. Vraiment, vraiment dommage.
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Man Eater (PC, PS4, Xbox One)
Plateformes : PC - Xbox One - PS4
Editeur : Tripwire Interactive
Développeur : Tripwire Interactive
PEGI : 18+
Prix : 40 €
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