Blacksad: Under the Skin (PC, PS4, Xbox One)

 

Publié le Mardi 26 novembre 2019 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Blacksad: Under the Skin (PC, PS4, Xbox One)

Miaou

Spécialiste des jeux d’aventure de type Point & Clic, Pendulo Studios, à qui l’on doit notamment les sympathiques – mais pas inoubliables – jeux Yesterday, s’est attelé à donner vie à l’une des séries de BD les plus fabuleuses de ces dernières années, j’ai cité Blacksad, qui pourrait même être plus fabuleuse encore si les auteurs voulaient bien accélérer le rythme des parutions parce que merde, à la fin, on l’attend depuis trop longtemps ce nouveau tome.

Enfin bref. C’est une de mes séries préférés, et autant vous dire que voir Blacksad transposé en jeu vidéo m’excitait au plus haut point.

Sorte de Mike Hammer félin, Blacksad, le matou privé, enchaîne les bastons à pattes nues et les bons mots, toujours à la recherche du cacheton qui pourra lui assurer deux ou trois mois peinards pour payer son loyer. Ambiance polar noir des années 40/50, le trait génial de Guarnido donne à ses animaux anthropomorphes une personnalité propre, puissante, au caractère souvent en lien avec la race. Disons qu’un rhino ne fera pas dans la dentelle, un gorille non plus, tandis qu’une chatte sera aussi mystérieuse que sexy. Les auteurs arrivent d’ailleurs à créer une vraie affinité entre les personnages et le lecteur. On en viendrait même à baver d’envie devant certaines beautés animales…

Même si certaines textures font parfois un brin plastique, la faute à un graphisme qui aurait vraiment mérité plus de soin, ce Blacksad Under the Skin réussit à retranscrire cette ambiance que l’on a adoré dans les BD et donne vie de belle manière (du moins de manière acceptable) aux héros.


Blacksad va être jeté en pleine affaire de meurtre sur fond de mafia autour des matchs de boxe. On a retrouvé Joe Dunn, le propriétaire d’un club de boxe, pendu dans son ring. Suicide ? Sa fille, Sonia, n’y croit pas. D’autant plus que Robert Yale, le champion montant, poulain de Joe Dunn, a disparu sans laisser de trace. Sonia Dunn va donc engager Blacksad pour faire la lumière sur cette affaire. Et il va mettre les pieds dans un nid de vipères, un sport où la pègre semble tout contrôler... au point de voir d’un œil mauvais l’arrivée de ce matou privé aux manières indélicates.

Ambiance jazz déprimant, dialogues désabusés d’un héros habitué à prendre des coups mais qui n’est pas le dernier à les rendre, Blacksad Under the Skin déballe une belle galerie de personnages, tous parfaitement dans leurs rôles. On retrouve des habitués, comme le commissaire Smirnov, ou encore Weekly, l’indic de Blacksad. On découvre de nouvelles têtes. Et l’ensemble prend parfaitement. Pas de doute, l’écriture est soignée, l’ambiance est posée, on est dans du Blacksad et ça, c’est vraiment très plaisant.

La qualité technique du titre, elle, l’est beaucoup moins. Il faut bien l’avouer, ce scénario passionnant et dont on veut absolument connaître la fin est gâché par une réalisation poussive. On passera sur les graphismes, donc, qui auraient mérité plus de finesse, notamment sur les poils des animaux, trop grossiers pour être convaincants. Mais bon. On s’y fera et ça n’impactera pas l’immersion. Mais pour le reste, on se dit que Pendulo a sans doute embauché une armée de manchots pour pondre son jeu. Allers-retours incessants, caméra parfois merdique, bug de sélection de dialogues, bugs de déplacements (les déplacements sont particulièrement ratés d’ailleurs), bugs de vision (Blacksad a une vision « matou » qui lui permet de déceler des choses invisibles pour les autres)…
Bon. On relance la partie, on fait sans, on se débrouille, mais on sent vraiment l’amateurisme total des développeurs dans l’ensemble. Et on peste pas mal.

Bizarrement, parce que le charme Blacksad opère, ce qui aurait été rédhibitoire dans n’importe quel autre jeu qui aurait donc terminé entre un PV impayé et une peau de banane, c’est-à-dire dans la poubelle, ici, on continue à jouer. On veut en savoir plus. Et d’ailleurs, la seconde moitié du jeu, qui durera une quinzaine d’heures environ, est nettement plus rythmé et sympathique. Et ce malgré l’abondance de QTE dans les scènes d’action. Certaines décisions impacteront le déroulement de l’aventure, créant des inimitiés ou des amitiés. Et vous plongeant parfois dans la mouise, ce qui au final est plus jubilatoire qu’autre chose. Rien qui ne change globalement la trame, juste de quoi titiller notre morale, mais c’est quand même bien sympathique au final.

Bref. Blacksad avait tout pour lui, pour être un jeu d’aventure savoureux et merveilleux, rendant hommage à l’une des séries de BD les plus géniales qui soient. L’écriture est là. Les personnages sont là. L’ambiance est là. Dommage que techniquement, le jeu ne suive pas. Pendulo Studios a vraiment perdu de sa superbe.

 

 
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Blacksad: Under the Skin (PC, PS4, Xbox One)

Plateformes : PC - Xbox One - PS4

Editeur : Microids

Développeur : Pendulo Studios

PEGI : 16+

Prix : 40 €

Aller sur le site officiel

Blacksad: Under the Skin (PC, PS4, Xbox One)

LA NOTE

LA NOTE DES LECTEURS

note 6/10

 

 

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