Publié le Vendredi 30 août 2019 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test de Control (PC, PS4, Xbox One)

She Lost Control

Remedy Entertainment a gagné ses galons de studio de développement culte avec la saga Max Payne, qui a véritablement marqué l’histoire du jeu vidéo. Après un départ difficile, les jeux Alan Wake ont réussi eux aussi à s’installer comme des monuments vidéo-ludiques, mais dans une moindre mesure. Leur dernier jeu, Quantum Break, n’a pas, lui, marqué les esprits. Et c’est avec Control, leur nouveau jeu, qu’ils espèrent rebondir. Mais en ont-ils les moyens ?

L’histoire débute sur l’île New-Yorkaise de Manhattan. Jesse Falden traque le FBC, le Federal Bureau of Control. Il s’agit d’une agence gouvernementale secrète chargée d’enquêter sur les phénomènes paranormaux. Jesse en est persuadée : le FBC est responsable de l’enlèvement de son jeune frère Dylan, il y a 17 ans. Et même si quand on a un frère qui s’appelle Dylan, on devrait être plutôt content qu’il ait disparu pour ne pas apporter le discrédit et la honte sur la famille avec son seul prénom, Jesse, elle, veut le retrouver coûte que coûte. Or quand elle pénètre dans le bâtiment, elle est loin de s’imaginer ce qui l’attend : The Hiss, une entité façon « essaim » venue d’une autre dimension, tente de venir s’installer sur la Terre.

Lorsque Jesse trouve un pistolet aux étranges pouvoirs, elle devient malgré elle la Directrice. Celle qui va devoir stopper cette invasion. Et elle va gagner également en pouvoirs paranormaux, comme possédée elle aussi par une entité salvatrice…


Ce bâtiment, peu classique dans sa construction, vous allez devoir l’explorer. Une apparente liberté de mouvement toutefois guidée par des objectifs précis qui, finalement, offrent une aventure plus linéaire que celle à laquelle on pouvait s’attendre, ou du moins qui nous était promise. Toutefois, ce jeu d’action survitaminé et qui offre un challenge relativement relevé fera tout pour vous perdre. Entre altérations de la réalité, dédales labyrinthiques, entités surnaturelles… le jeu vous trimballe de lieux classiques (labo, bureau…) le temps de vous faire retomber sur vos pieds, juste pour ensuite vous propulser dans des ambiances et lieux où vous perdrez toute notion de réalité.
Control joue avec vos perceptions, vos impressions, et ne cesse de vous surprendre. Si le titre fait la part belle à l’action, omniprésente, il sait distiller les infos et développer tranquillement son scénario, à des moments bien sentis. Ces moments où l’on se dit que l’on va faire une pause et poser la manette… et finalement, un petit truc, un indice, une nouvelle donnée va vous pousser à aller toujours plus loin. C’est malin, intriguant et si le jeu n’est pas non plus incroyablement innovant, il offre une fraîcheur bienvenue sur un marché où les grosses cylindrées ont tendance à toutes se copier les unes et les autres.

Au fur et à mesure que vous allez nettoyer des zones, vous allez gagner des pouvoirs qui vous en débloqueront d’autres, avec quelques puzzles à résoudre au passage (mais rien d’impossible). Un arbre de compétences permettra d’améliorer vos pouvoirs et votre arme. Entre cette exploration, les scènes de combat, les casse-têtes, le jeu offre une variété et un rythme bien pensé, bien mené, qui ne lasse jamais le joueur. Les combats sont d’ailleurs particulièrement pêchus, aidé de votre pistolet surnaturel capable de se transformer en différentes armes, avec différents effets, que vous pourrez choisir selon l’adversaire qui vous fait face, certaines munitions étant plus efficaces que d’autres face à certains ennemis. Des pouvoirs pourront vous aider également, comme celui d’arracher des objets et de les lancer. Et quand on parle d’objets, il peut s’agir de tables, de chaises, de distributeurs automatiques… mais aussi de morceaux de sols, de rambardes… d’ailleurs d’innombrables choses peuvent être détruites dans les décors et potentiellement servir de projectiles.

Graphiquement réussi sur consoles, sublime avec la technologie RTX de Nvidia sur PC qui magnifie les lumières, les reflets et les effets spéciaux (comme ça vous savez quelle carte graphique acheter), Control réussit à séduire et vous pousse à aller au bout de l’aventure. Une aventure qui vous prendra, grosso modo, une quinzaine d’heures.

Au final, donc, sans être révolutionnaire, sans être parfait, Control offre un bon challenge, avec une aventure intéressante et une réalisation très honnête. En attendant les cadors de fin d’année, c’est donc un titre sur lequel il faut compter.