Hostiles, la critique du film

 

Publié le Mardi 13 mars 2018 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Hostiles, la critique du film

Chef d'oeuvre pour public averti

imageNouveau-Mexique, Etats-unis, 1892.
Les indiens vaincus, sont parqués dans des réserves. L’Amérique du Nord porte encore les cicatrices de cette guerre qui a marqué les corps et les esprits des combattants. Quelques renégats Comanches attaquent la ferme de la famille Quaid, massacrant tout le monde. Seule la mère de famille, Rosalee Quaid, arrive à survivre. Traumatisée et meurtrie, elle veille plusieurs jours aux côtés du corps de ses enfants et de son mari.
C’est là que le détachement du Capitaine Joseph Blocker la retrouve.
Blocker est un vétéran, profondément marqué par les horreurs de la guerre qu’il a vues ou qu’il a commises, mais enfouit ses déchirures sous les ordres et le devoir dus à sa Nation. Alors que l’heure de la retraite approche, son colonel lui confie une dernière mission : escorter le chef Cheyenne Yellow Hawk jusqu’au Montana. Ce dernier, mourant, incarcéré depuis 7 ans, a obtenu une grâce du Président Harrison et obtenu le droit de rejoindre ses terres, situées à la Vallée des Ours, dans le Montana.
Or Blocker a un contentieux depuis les guerres indiennes avec Yellow Hawk… Par devoir et pour l’honneur, il va quand même tout faire pour mener à bien cette dernière mission.
Ce sera, pour lui, un chemin vers la rédemption. Et pour Rosalee Quaid, qui les accompagne, un chemin vers l’acceptation et la guérison. Mais ce chemin va être semé d’embûches et de violence. Car les indiens renégats sont toujours dans les parages. Et ce ne sont pas les seuls dangers dans ce monde et cette époque où sortir son arme est plus rapide que de discuter, et où la vie humaine a moins de valeur que celle d’un cheval.
Il va falloir creuser des tombes.


screenRéalisé par Scott Cooper, Hostiles est une fresque western avec Christian Bale, Rosamund Pike, Wes Studi, Jesse Plemons… et avec quelques séduisantes apparitions telles que Ben Foster ou Stephen Lang.
Le film dure 2h13 et s’étale dans quelques passages contemplatifs aux paysages remarquables, ponctués de scènes d’une violence insoutenable. Et ces deux caractéristiques ne sont pas des défauts, loin de là.

Premièrement parce que dès la scène d’introduction, le réalisateur met les points sur les i : la période était violente, sans concession et on massacrait hommes, femmes, enfants sans distinction. Ce sont des heures sombres de la sauvagerie humaine, loin du glamour Western Spaghetti. On tue, on viole, on scalpe… rien ne nous est épargné. Blancs ou indiens, tous égaux dans l’horreur. Tous responsables de la situation.
Il ne faut donc pas chercher d’explication aux cadavres qui vont joncher la route du petit groupe de héros. Il ne faut pas être déçu quand on leur retire une vengeance ou qu’ils subissent des attaques bêtes et méchantes : c’est l’époque qui voulait ça. Il n’y a pas de justice, pas de logique outre celle dictée par les armes. Un contraste fort et prenant face à la beauté des paysages américains. Le tout servi par une ambiance exceptionnelle et une musique parfaitement adaptée.

screenMais le réalisateur ne s’arrête pas à ce déchaînement de violence souvent incompréhensible. Il prend le temps de nous présenter ses personnages. Il les décrit, dans leurs peines et leurs joies, dans leurs faiblesses et leurs forces, dans leurs épreuves, leurs réussites et leurs échecs. Ils traversent ces durs moments avec une résignation poignante qui n’arrive pas à masquer des cicatrices profondes.
A ce niveau, Rosamund Pike est formidable de justesse et d’intensité dans le rôle de cette mère perdue qui trouve son salut auprès de ce Capitaine imperturbable mais d’une fragilité déconcertante. Là aussi, Christian Bale livre une belle prestation. Au final, d’ailleurs, tous les acteurs participent pleinement à la totale réussite de ce film.

Un film à réserver à un public averti, certes. Mais maintenant que vous êtes averti, ne le ratez pas. On tutoie l’excellence.

 

 
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Plateformes :

Editeur : Metropolitan FilmExport

Développeur : Scott Cooper

PEGI : 12+

Prix : Cinema

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