Publié le Lundi 21 août 2017 à 12:00:00 par Sylvain Morgant

 

Marvel’s The Defenders, la critique de la Série TV Netflix

La grosse déception

Voilà plusieurs mois que Dany Rand, l'Iron Fist, et Cooleen Wing traquent l'organisation appelée  "La Main" à travers le monde. Au Cambodge, ils retrouvent un dénommé Shaft. Celui-ci leur indique dans un dernier souffle que l'organisation prévoit une attaque gigantesque sur New York.

Dans le même temps, Matt Murdock a raccroché les gants et le masque de DareDevil suite à la mort d'Elektra, et s'occupe à plein temps de venir en aide aux plus faibles grâce à ses talents d'avocat.

Luke Cage, quant à lui, sort tout juste de prison. Il a été aidé par Froggy Nelson qui travaille maintenant chez Hogarth Chao & Benowitz. Misty Knight, toujours policière, lui demande de venir en aide aux jeunes du quartier. Depuis quelques temps, certains de ces jeunes de Harlem disparaissent mystérieusement.

Jessica Jones, enfin, continue de boire plus que de raison. Elle est approchée par la femme et la fille de l'architecte John Raymond. Celui-ci à disparu. Alors que Jones est sur le point de refuser, un coup de fil anonyme la menace si elle tente de retrouver Raymond. Poussée par la curiosité, la détective se lance donc à sa recherche.

Quand Cage rencontre Cole, le jeune frère de l'un des jeunes disparus, il se rend compte que celui-ci vit bien au-dessus de ses moyens. Il part à la rencontre de Delores, la mère de Cole...
Quand Jessica Jones déboule dans l'appartement d'où a été émis l'appel, elle se rend compte qu'il s'agit d'un piège : le logement est rempli d'explosif.
Murdock est chez lui quand il ressent un phénomène bizarre...
Rand et Wing arrivent à New York au moment où un tremblement de terre se produit.

Se pourrait-il que tous ces événements soient liés ?
Il est temps pour les Defenders de se rassembler pour protéger New-York et ses habitants.


Pendant télévisuel des Avengers, le projet Defenders se concrétise ici, dans une série éponyme de 8 épisodes. Soit quand même 5 heures de moins que les séries dédiées à chaque héros new-yorkais.

Alors, le résultat est-il à la hauteur de la tâche et de l'attente du public ?

Pas vraiment. Et c'est bien dommage.

On retrouve les 4 acteurs principaux soit Charlie Cox (Dardevil), Krysten Ritter (Jessica Jones), Mike Colter (Luke Cage) et Finn Jones (Iron Fist). Et dès le début, le bât blesse : Niveau prestance, Finn Jones a du mal à trouver sa place. Surtout vu le rôle que lui donnent (ou pour le coup, lui infligent) les scénaristes. A contrario Krysten Ritter vole la vedette à ses coéquipiers, de par son comportement et ses réflexions. De leur côté, Charlie Cox et Mike Colter sont égaux à eux-mêmes, livrant des prestations tout à fait propres, similaires à ce qu'ils ont déjà montré dans leurs séries.

Sigourney Weaver incarne la grande méchante, Alexandra Reid. Et si on loue le talent de l'actrice, toujours aussi formidable et au-dessus du lot, on reste quand même déçu. Car Netflix et Marvel n'ont toujours pas réussi à faire mieux dans le rôle de vilain que Vincent D'Onofrio et David Tennant. Ici, à aucun moment on ne craint réellement le personnage d'Alexandra. Sans doute est-ce aussi lié au fait que dès sa première scène, nous apprenons son état et donc son avenir... Et on se doute bien que son plan va être "très légèrement" contrarié par les Defenders.

A bien y réfléchir, à aucun moment, on ne craint les méchants de la série. Que ce soit Reid, les autres chefs de "La Main" ou "La Main" elle-même. Là où cette mystérieuse organisation était quasiment toute puissante et aux ressources illimitées dans les séries individuelles, ici elle nous apparait idiote et désorganisée, les chefs préférant s'engueuler les uns les autres, sans parler de leurs ressources humaines et techniques très limitées. "La Main" donne l'impression d'un soufflet qu'on sort trop vite du four. Ça se dégonfle et ça retombe.

Pour le reste du casting, seul les deux deniers chefs de "La Main" sont nouveaux, ils sont joués par Babs Olusanmokun et Yutaka Takeuchi. Les autres viennent des séries précédentes. On retrouve Élodie Yung, Rosario Dawson, Elden Henson, Deborah Ann Woll, Wai Ching Ho, Scott Glenn, Peter McRobbie et Rob Morgan de DareDevil. De Jessica Jones nous avons Rachael Taylor, Eka Darville et Carrie-Anne Moss. Simone Missick déboule de Luke Cage et enfin Jessica Henwick et Ramon Rodriguez reprennent leurs rôles vus dans Iron Fist. Plein de monde mais l'effet est contrebalancé par le fait que certains n'apparaissent que le temps d'une scène, comme Carrie-Anne Moss par exemple.


Pour ce qui est de l'histoire globale, c'est encore un sentiment mitigé. En gros, et sans vous spoiler, La Main a besoin d'un des Defenders (celui qui a un nom d'acteur porno) pour ouvrir un mur et récupérer ce qu'il y a planqué derrière. Mais en faisant ça, ils provoqueraient la destruction de New-York. Sauf, qu'une fois qu'on sait ce qu'il y a derrière le mur, on n'a toujours pas compris comment en le retirant, ça pourrait faire s'effondrer la ville... D'accord, c'est gros, mais pas au point de soutenir une ville entière. En on notera pas mal d'incohérences par-ci, par-là (coucou le méga trou qu'on a vu mais dont apparemment, tout le monde se branle). Ajoutez des dialogues pas franchement de haute volée, surtout que la série est très prolixe, se perdant dans des circonvolutions et des thèmes déjà abordés avant. C'est bien simple, il y a plus de phases de dialogues que de phases de combats. Et souvent, les combats sont interrompus par des dialogues où l'on nous explique pourquoi on se bat…

D'ailleurs, l'autre point qui fait tâche, ce sont justement les combats. Finie la brutalité vue dans DareDevil : on retrouve les mêmes affrontements pseudo-stylisés et un peu mollassons que dans Iron Fist. On comprend que Luke et Jessica, comme ils peuvent jongler avec des voitures sans problème, n'ont pas besoin d'esbrouffe et se contentent d'attraper leurs adversaires, de leur mettre des coups très fort ou de les jeter dans un coin. Mais pour ce qui est de DareDevil ou d'Iron Fist, c'est le festival de la pirouette, des coups inutiles, des moulinets dans le vide et des postures de ninja pour faire joli. Sans parler que Fist n'est pas capable d'activer son poing dès le début d'un combat… Rajoutez à cela des cascadeurs et acteurs qui s'y mettent aussi dans les postures ridicules, les "j'y vais, j'y vais pas" par dizaine en arrière-plan. Sans compter sur le pon-pon, avec notamment, certains acteurs qui anticipent de plusieurs secondes les coups en se positionnant largement en avance. (Coucou Sigourney).

Bref, peut largement mieux faire. The Defenders manque, à notre avis, d'un vrai travail de finition, de profondeur et, surtout a préféré viser un large public en optant pour une ambiance (trop) lisse.

Et cela, même s'il faut reconnaitre que la série se regarde quand même. Parce que c'est un plaisir de retrouver ces quatre héros, un peu largués par ce qui leur arrive, se réunir et se battre ensemble. Parce que globalement, les acteurs jouent bien, sans réelle fausse note. Parce que l'intrigue n'est finalement pas déplaisante. Parce que Sigourney. Parce que ça change des Avengers ou autres Super-héros. 

En espérant toutefois que Netflix et Marvel apprennent de leurs erreurs et nous livrent prochainement une série The Punisher de haute volée.