The Birth of a Nation, la critique du film

 

Publié le Mardi 10 janvier 2017 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

The Birth of a Nation, la critique du film

Born in the USA

imageEn 1830, Nat Turner est un esclave modèle dans le Comté de Southampton. Il doit son nom à la Famille Turner, ses propriétaires. Plutôt « modernes », ces propriétaires traitent correctement leurs gens et leur accordent certaines libertés plutôt rares pour l’époque. Nat, qui avait des prédispositions pour les études, a même appris à lire avec la maîtresse de maison.

Fervent croyant, il prêche désormais la bonne parole aux siens, dans une petite grange transformée en lieu de prières. C’est d’ailleurs ce qui attire l’attention des autres propriétaires : des rumeurs de révolte grondent parmi les esclaves et la lecture de quelques passages de la Bible pourraient les apaiser. D’abord réticent, Samuel Turner, acculé financièrement, accepte finalement de faire la tournée des exploitations pour que Nat joue les prédicateurs.
Mais au fil de leurs rencontres, Nat Turner est témoin des atrocités que subissent les autres esclaves : fouet, dents arrachées, femmes violées…

Le jour où sa propre femme est victime d’atrocités et laissée pour morte, il décide de passer à l’acte et de mener une révolte.

The Birth of a Nation raconte donc l’histoire de Nat Turner. Une histoire vraie. La révolte de février 1831 qui vit le massacre d’une soixantaine de blancs s’appuie sur le livre Confessions de Nat Turner, écrit par un avocat qui recueillit ses mémoires avant son exécution à la fin de la même année. Il s’agit donc de faits réels, même si pour le grand écran, quelques faits ont été romancés, noircis ou remaniés. Et surtout, condensés.


screenC’est surtout ce dernier point qui pourra gêner. Le film s’attarde, durant les deux heures qu’il dure, sur les raisons de cette révolte. Sur les faits qui ont poussé Nat Turner à prendre les armes. Présenté comme un homme bon, doux et respectueux durant toute la première moitié du film, il se transforme peu à peu, au fil des atrocités dont il est témoin ou victime, en brute épaisse et sans pitié. Pour un final expéditif : la révolte elle-même ne doit pas durer plus d’un quart d’heure à l’écran. Il y a peut-être, du coup, un déséquilibre à ce niveau-là. Non pas que le film aurait mérité plus de sang et de massacre – il y a suffisamment de scènes à la limite du soutenable – mais il aurait sans doute pu s’attarder un peu sur ces hommes et femmes qui décident de se soulever contre l’oppresseur. Ici, c’est vite arrivé, vite expédié, vite terminé. A tel point que la perte de ses frères d’armes ne réveille, finalement, pas le moindre sentiment.

screenC’est d’autant plus dommage que tout le début du film reste, quand même, assez marquant. Soutenu par l’interprétation magistrale de Nate Parker, The Birth of a Nation est une fresque aussi frappante que 12 years Slave, par exemple. Nate Parker est réalisateur et acteur principal, et il a su rendre avec virtuosité les horreurs de l’esclavagisme, sans pour autant tomber dans le pathos ou dans le racisme primaire anti-blancs. Il montre les faits tels qu’ils auraient pu se produire, tels qu’ils se sont sans doute produits, avec violence. Crument. Mais sans voyeurisme ni sensationnalisme.

On pourra également citer quelques longueurs, ou quelques effets spéciaux exagérés dans les lumières ou les ambiances, qui n’apportent pas grand-chose à l’ensemble, voire quelques maladresses dans la narration. Ou encore le fait que Nat Turner soit un peu trop "porté aux nues", même si cela était sans doute inévitable pour mieux "vendre" le propos du film. Mais cela n’enlève rien à la qualité globale : The Birth of a Nation est un superbe film, assez touchant, servi par des acteurs formidables. Parfois dur, parfois saisissant, il ne fait pas passer de message particulier mais s’inscrit simplement comme un témoignage d’un morceau d’Histoire peu reluisant des USA.

 

 
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Plateformes :

Editeur : Twentieth Century Fox France

Développeur : Nate Parker

PEGI : 12+

Prix : Cinema

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