Publié le Dimanche 25 avril 2010 à 12:00:00 par Cecilia Rowe

 

L'Edito du Dimanche

Les filles et le jeu vidéo

Cédric revient tout juste de vacances et reprend la barre du site demain. Quoiqu’il n’est jamais vraiment parti puisqu’il fournissait jour après jour une carte postale illustrée de ses vacances, et plein de jeux par la même occasion (bande d’intéressés !).

Après de brèves présentations lors du dernier édito, il est peut-être temps d’entrer au cœur du sujet. Comme vous avez pu le constater, je suis une fille. Je ne vous apprends clairement rien. Mais en tant que fille, j’aimerais vous faire part de mes impressions sur la relation non sans complexité entre la gente féminine et le jeu vidéo.

La tendance suggère que de plus en plus de femmes jouent aux jeux vidéo. Ce qui, dans un sens, ne fait pas de mal à une industrie réputée pour sa masculinité. La biodiversité, il n’y a que ça de vrai. D’ailleurs, si de plus en plus de monde se convertit au jeu vidéo, c’est bien grâce à l’intégration croissante de la haute technologie dans notre quotidien. Mais cette tendance féminine reste difficilement quantifiable et surtout loin d’avoir été analysé dans tous ses aspects.

Entre une gamine de 8 ans et une jeune femme de 27 ans, il y a une différence. Les intérêts ne sont pas les mêmes à tous les âges. Il est clair que les filles seront plus facilement attirées par des jeux comme les Sims ou Jet Set Radio, du fait des couleurs et des designs. Mais rien n’empêche une fille de vouloir jouer à Call of Duty : Modern Warfare 2. Personnellement, je préfère Dead Rising. Ce qu’il faut surtout, c’est arrêter de tomber dans la caricature de la fille qui ne veut jouer qu’à Léa Passion.

Mais il faut bien l’admettre, le monde du jeu vidéo pullule de clichés. Beaucoup s’imagine encore que le geek de base est un acnéique de 20 ans à lunettes et à la fibre communicative limitée, alors que les études prouvent que la moyenne d’âge des joueurs aujourd’hui est de 32 ans. L’inconscient collectif étiquette encore le jeu vidéo comme une activité typiquement masculine. Ceci pourrait expliquer pourquoi une fille jouant aux jeux vidéo suscite autant d’intérêt de la part des hommes, que ceux-ci soient des joueurs invétérés ou non.

Et comme dans tout milieu réputé masculin, les hommes adorent comparer leurs niveaux entre eux mais ne considèrent jamais une femme comme une rivale. Il en est de même par exemple pour la photographie. Bien que les femmes soient de plus en plus nombreuses à devenir photographes professionnelles, je suis toujours stupéfaite du nombre de femmes photographes en présence lorsque je pars en reportage. Si je m’exclus du total, le chiffre ne dépasse pas les 0 ou 1. Entre collègues de la même profession, les hommes ne peuvent pas s’empêcher de comparer leur engin, comprendre ici leur appareil photo (bande de pervers !). Si parmi eux se trouve une femme, c’est plutôt l’instinct du mâle séducteur qui prime. Evidemment, j’exagère. Mais si peu parfois…

Etre une fille et jouer aux jeux vidéo est une chose. Mais être une fille et écrire sur les jeux vidéo en est encore une autre. Comme je le suggérais dans la série de questions/réponses, c’est évidemment un avantage. Car de ce que j’ai pu constater jusqu’à maintenant, être une femme dans ce milieu est un atout. C’est une façon assez simple de nous démarquer, puisque l’on est ce que l’on est. Mais parfois, cela peut être un souci pour être prise au sérieux dans notre travail. Parce que l’on voit la femme avant de voir la gameuse. Ceci n’est pas un problème inhérent au jeu vidéo mais encore une fois, à tous les domaines typiquement masculins. Alors, c’est vrai que c’est plaisant et flatteur. Mais ennuyeux pour prouver ses capacités en tant que journaliste.


Cela m’est déjà arrivé et ce ne sera sûrement pas la dernière. Malheureusement, je n’ai pas encore trouvé la solution pour palier à cette problématique. A moins que je me cache la tête dans un sac en papier ou alors que je change de sexe… Je vois d’ici Cédric me dire « attends la cinquantaine, que tu sois devenue toute bedonnante après deux gamins, et que les rides ne commencent à te pourrir le visage et le problème sera résolu ». Ce à quoi, je lui répondrai qu’il n’a pas tort.

Pour le programme de la semaine prochaine, demandez à Cédric l’Omniscient, c’est lui qui est au courant. Et je voulais profiter de cet édito pour remercier Vincent et Geoffroy pour tout le taff qu'ils ont fourni cette semaine. Merci, les gars. Vous êtes des amours.

Sur ce, bon dimanche à tous !