L'Edito du Dimanche

 

Publié le Dimanche 20 avril 2025 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

Vacances nature

imageJe me laisse pousser la barbe depuis un peu plus de deux mois. Ne me demandez pas pourquoi. Ça a commencé avec une certaine flemme et une volonté de sortir à la période fraîche avec une petite protection sur les joues, parce que j’ai tendance à me préférer en poils plutôt qu’en cagoule.

Puis ça s’est poursuivi avec encore plus de flemme et la curiosité de voir quelle tronche j’ai avec une barbe plus fournie, plus longue. Et bien, j’ai une tête patibulaire, mais presque. J’avoue que je pourrais presque passer pour un autochtone parmi une tribu d’ours, mal léchés forcément, et un Yéti verrait sans doute en moi, si ce n’est un frère, au moins un confrère. Les trois premières lettres ayant leur importance.

Le problème, c’est que cette nouvelle apparence n’est ni du goût de ma chère, tendre et aimante épouse, ni de celle de mes rejetonnes ingrates, qui ne se privent pas de me lancer leurs quolibets les plus acerbes et les plus désobligeants, allant jusqu’à mettre en doute mon hygiène globale alors que, merde, je suis irréprochable de ce côté-ci, j’ai même pris une douche la semaine dernière. Ou celle d’avant. Me souviens plus. Enfin c’était y’a vraiment pas longtemps.

La remarque de trop a été celle, moqueuse, qui supposait que cette nouvelle lubie pilaire était liée à une volonté de ma part de me recentrer, d’être proche de la nature et de me projeter dans un futur bobo-écolo à bouffer des graines bio par poignées entières.

imageAlors oui, je suis proche de la nature. J’aime la nature. Faut juste qu’il y ait un parking à proximité et si possible une route pour la traverser. Je préfère l’admirer la main sur un levier de vitesse qu’avec des pieds qui puent dans des chaussures de randonnée.

Ayant fort peu goûté les railleries du trio infernal qui me sert de famille, j’ai décidé de les prendre au mot et de les emmener en vacances pendant quelques jours.

J’ai juste choisi une maison plus vieille que nous tous réunis. Avec un chauffage au bois. Qu’il faut aller couper soi-même. On ne va pas se plaindre : les bûches sont préparées, il n’y a qu’à les fendre. Et il y en a même 4 ou 5 d’avance.
Il n’y a bien entendu pas de Wifi. La petite, s’en rendant compte, a décidé de rester dans la voiture jusqu’à ce qu’on la ramène. Parce qu’il n’y a pas de 5G non plus. Même pas de 4 ni de 3 d’ailleurs. Encore moins de télévision, d’ailleurs. Elle a finalement accepté de rentrer dans la maison, mais juste parce que l’agence nous a mis en garde contre les velléités de sorties nocturnes, puisqu’on risquerait de rencontrer des loups.

Alors vous allez me dire : « mais pourquoi irait-on traîner la nuit dans un endroit pareil, paumé en pleine nature, avec le premier village qui se trouve à 20 bornes ? ».
Et je vous répondrais : « pour aller pisser, par exemple ». Parce que oui, les toilettes sont à l’extérieur. Heureusement, il y a un seau à l’intérieur pour les besoins nocturnes.

imageOn ne va pas se plaindre : il y a de l’électricité. De quoi recharger son smartphone, par exemple. Par contre, un par un, sinon ça disjoncte.

Vous allez me dire : « mais comment fais-tu alors pour poster ton édito aujourd’hui ? ». La réponse est simple : on capte, mais pour ça, il faut grimper dans le sapin, via l’échelle de corde, jusqu’à la plateforme située à une bonne trentaine de mètres en hauteur. Et là, on capte. Une barre. En 3G si le vent vient de l’est, sinon en Edge. En guise de plateforme, il s’agit plutôt de cinq planches, dont une vermoulue, clouées ensemble.

Mais on capte.

Et surtout, là-haut, on entend moins les filles hurler qu’elles veulent rentrer à la maison. M’en fous. C’est moi qui ai les clefs de la bagnole.

Smiley bisou. Cœur. Cœur. Aubergine.

 

 
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