L'Edito du Dimanche

 

Publié le Dimanche 19 janvier 2025 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

Soirée crêpes au whisky

imageHier, j’ai fait des crêpes.

Je vous ai déjà parlé de ma manière de faire les crêpes. C’est devenu mythique, chez moi, les soirées crêpes. Enfin, mythique… je ne sais pas si c’est le bon mot. Mais disons que « les soirées crêpes de Cedric », c’est réputé. Pas forcément dans le sens de « bonne réputation », d’ailleurs. Mais c’est réputé quand même.

Pour les non-initiés, il s’agit d’expliquer un peu l’ambiance…

Généralement, je fais un saladier entier de pâte à crêpes. Oui parce que si c’est pour n’en faire que trois ou quatre, ce n’est pas la peine de se secouer la poêle. Donc j’en fais une montagne – ou du moins une petite colline – de telle manière qu’il en reste pour le lendemain et généralement pour le surlendemain aussi. Parce que les crêpes maison au petit-dej, c’est quand même autrement meilleur que leur saloperie de pancakes américains recouverts de saloperie de beurre de cacahuète. Donc il faut qu’il en reste.

Le problème des crêpes, c’est que vous êtes seul devant votre plaque chauffante, avec votre poêle dans la main. Seul dans la cuisine. A enchaîner les crêpes. Une par une…
Et ça dure des plombes. Tenez, hier, au bout d’une heure et demie, j’ai perdu le compte.

imageDonc moi, pour m’occuper, je fais des crêpes au whisky. C’est-à-dire que je fais mes crêpes en buvant du whisky. Et parce que ça dure des plombes, je bois plein de verres de whisky. Trop. Et ça finit par partir en live. Et ça fait plein d’histoires après. Et bim, ça donne une mauvaise réputation à mes soirées crêpes.

Alors vous pourriez me dire que je n’ai qu’à arrêter de boire pendant que je fais des crêpes. Mais c’est un peu devenu une tradition. Et on ne va pas contre les traditions.
Alors vous pourriez me dire que je n’ai qu’à boire plus modérément pendant que je fais des crêpes. Mais ça, c’est parce que vous n’en avez jamais fait et que vous ne savez pas à quel point c’est chiant, de faire des crêpes. C’est aussi chiant à faire que c’est bon à manger.

Et mes crêpes sont même tellement bonnes que ma fille cadette a voulu en apporter à sa copine et à la famille de sa copine, qui habitent à trois maisons de chez nous, dans la même rue.

Moi, cette année, j’ai décidé d’innover. Je n’ai pas fait un saladier, mais deux. Un saladier de pâte à crêpes et un saladier de pâte à galette, à partir de farine de sarrasin. Et je précise, parce que moi aussi ça m’a surpris, et je ne voudrais pas que vous soyez déçus à votre tour, la farine de sarrasin ce n’est pas de l’arabe réduit en poudre. C’est de la farine faite à partir d’une plante appelée sarrasin. Et d’ailleurs, le nom de la plante et le terme utilisé – surtout au Moyen-Âge – pour nommer les musulmans n’ont rien à voir l’un avec l’autre. Vous irez chercher sur le net si vous voulez vous coucher plus savants ce soir.

imageEn tout cas, c’étaient mes premières galettes et, de l’avis général, elles étaient parfaitement réussies. La copine de ma fille a même dit qu’elle n’en avait jamais mangé d’aussi bonnes. Et même si elle n’est jamais allée en Bretagne, ça fait quand même plaisir.

J’ai donc fait des galettes de sarrasin et des crêpes au froment. En buvant du whisky. Deux fois plus de whisky, forcément, puisqu’il y avait deux saladiers de pâte au lieu d’un.

Je ne sais pas à partir d’où c’est parti en vrac. A la fin de la première bouteille, je crois. Mais c’est parti en vrac. A un moment, j’ai décidé de faire des essais. Une crêpe-galette. Moitié pâte froment, moitié pâte sarrasin. Puis j’ai mélangé les deux pour une crêpe froment-sarrasin. Puis j’ai rajouté du whisky dans la pâte. Puis j’ai bu une partie de la pâte. Puis j’ai décidé d’aller offrir des crêpes-galettes à tous mes voisins, pour faire comme ma fille. Puis je suis revenu mettre un pantalon parce que dehors il faisait quand même trop froid. Puis j’ai décidé d’arrêter toutes les voitures qui passaient dans la rue pour leur faire goûter mes crêpes-galettes. Puis j’ai jeté des crêpes-galettes sur les gens.

Enfin bref.

imageCe matin, je me suis réveillé dans ma voiture, garée dans le jardin de mes voisins. Je crois que j’ai embouti leur bassin à poissons. Mais surtout, je me suis réveillé avec un castor sur le siège passager. Dans la rue, y’a des crêpes collées sur les pare-brises des voitures. Certaines enfoncées dans les pots d’échappement. Certaines dans les arbres. Dans les haies. Sur les fenêtres. J’ai retrouvé ma poêle à crêpe enfoncée dans le pare-brise d’une voiture. Les voisins me regardent bizarrement. Enfin, plus bizarrement que d’habitude. Mon pantalon est tout en haut d’un sapin, flottant au vent comme un drapeau. Je ne vous raconte pas l’état de ma cuisine. Je crois qu’à un moment, j’ai décidé de refaire la peinture du plafond en y collant un maximum de crêpes. Petite info : ça ne tient pas bien. Et ça fait des taches. J’ai un plafond dalmatien, maintenant.

Juré, plus jamais je ne fais de crêpes au whisky.
Plus jamais.
Jamais jamais jamais.

En tout cas, pas tant que je n’ai pas racheté de whisky.

Et surtout, quelqu’un pourrait me dire ce qu’un putain de castor foutait dans ma voiture ? Y’a pas de castor dans la région.

Smiley bisou. Cœur. Cœur. Aubergine.

 

 
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