Publié le Dimanche 22 décembre 2024 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

Repas de Noël

Cette année, à la rédac’, on a décidé de ne pas faire de Secret Santa. Le dernier avait mal tourné. J’avais offert des pinces-tétons vibrants pour les filles et des boules de Geisha à piquants pour les hommes. Et j’ai eu comme la nette impression que ma générosité et mon originalité n’avaient pas été appréciées à leur juste valeur.

Mais on a décidé de faire un repas de Noël. Parce que ce sont les fêtes, quand même. Chacun s’est donc occupé d’une partie du repas. Vincent s’est occupé du foie gras, Théo et Inès du saumon fumé, Walid de la bûche, Julia, Louis, Côme, Arthur, Marie, Matis, Romain, Yassine et Yoann se sont chargés de l’apéro et des boissons, ainsi que divers autres petites choses à grignoter deci-delà. Sylvain, lui, a décidé de se charger des gobelets en plastique. On l’aime bien, Sylvain, mais ça a toujours été une pince. On a bien vu que ses gobelets avaient déjà été utilisés. Et il a beau avoir protesté, je me suis quand même retrouvé avec l’un d’entre eux marqué « Nadine » dessus.

Moi, forcément, je me suis occupé de la dinde.

Déjà, parce que je suis le chasseur du groupe et ensuite, parce que j’ai une chouette recette de farce. Une farce plus légère, plus dans l’air du temps que les fameuses et traditionnelles farces à base de foie de volaille. Faut arrêter avec les farces à base de foie de volaille. Plus personne n’aime le foie de volaille de nos jours. D’ailleurs, personne n’a jamais vraiment aimé ça. C’est pour ça qu’on met en plus plein de cognac dedans. Parce que le goût est dégueulasse.

Voilà ma recette de farce : Je coupe du pain rassis en petits morceaux (taille petit crouton). Je mixe des champignons de Paris (mais ça marche aussi avec des girolles que vous couperez en morceaux, ne les mixez surtout pas). Je coupe finement du Persil. Je mets un peu de Cognac mais comme la plupart du temps je me rends compte que je n’en ai pas, je mets en fait du whisky. Je mets des lardons, pour le côté végan. Et je lie avec de la crème fraîche. Je mélange le tout. Ne me demandez pas les quantités. Je fais ça au pif. Je mets plein de persil, notez bien, il faut que ce soit herbeux. Je poivre abondamment. Pas besoin de sel, les lardons s’en chargeront. Et je rajoute éventuellement quelques copeaux de truffe.

On peut agrémenter avec d’autres herbes, type origan et fines herbes. On peut mettre d’autres champignons. On peut mettre de la pancetta à la place des lardons. On peut mettre aussi des carottes coupées en julienne.

Bref. Je suis donc allé chasser ma dinde et je l’ai plumée et vidée. Comme Julia a gueulé sous prétexte que c’était un chat, pas une dinde, j’ai finalement opté pour l’achat d’une chez le boucher. Parce que je ne sais pas vous, mais des dindes, y’en a plus des masses dans la nature. C’est bien la preuve que le monde part en couilles et que l’Homme détruit la Nature chaque jour un peu plus : Impossible de croiser des dindes dans la rue de nos jours. Enfin si, y’en a plein au sens figuré, mais là en fait je parlais de vraies dindes. Au sens propre.

Comme je n’aime pas cuisiner seul, j’ai demandé à Vincent de m’aider. On s’est donc mis en cuisine tous les deux. Forcément, je n’avais pas de Cognac, mais je vous avais prévenu. Donc j’ai mis du Whisky. Ça, j’en ai toujours une ou deux bouteilles dans mon bureau. Ou trois. Ou quatre. Ou huit ou neuf. Enfin bref. Pour être certain de choisir celui qui irait le mieux avec ma farce, il a fallu les goûter. Au début, Vincent m’a prévenu qu’il n’aimait pas trop le whisky. Enfin, ça, c’était au début, parce qu’à la fin, on s’est fait des concours de cul-sec.

Je ne sais pas à quel moment ça a dérapé.

Mais à un moment, ça a dérapé.

Au final, on a farci Sylvain, mis la carotte dans Théo et fait un concours de « slap face » à coups de saumon fumé. On a quand même réussi à mettre K.O. Côme, Matis et Yassine. On a attaché Marie, Julia et Inès au sapin avec les guirlandes en leur hurlant de clignoter et en leur jetant des petits fours parce qu’elles ne faisaient strictement aucun effort pour changer de couleur. On n’a pas encore retrouvé Louis. On a fait un concours pour savoir qui mangeait le plus de bûche entre Arthur, Yoann et Romain et je crois que c’est à ce moment-là qu’ils ont regretté que dans nos locaux, on ait une vraie cheminée. Qui fonctionne. Et que de bûche, on n’ait pas forcément pris celle qui se trouvait dans le réfrigérateur.

Tout ça devant Walid qui, affalé dans son fauteuil avec un verre de sirop de concombre, ricanait à chacune de nos conneries, comme un encouragement à aller toujours plus loin.

Vincent et moi, on a trouvé que c’était au final un chouette repas de Noël. Chiche, on remet ça l’année prochaine.

A part ça, c’est l’anniversaire de ma chère, tendre et aimante épouse aujourd’hui. Elle a décidé de fêter ça au restaurant, avec la famille proche qu’elle aime.

Mais là, je crois qu’elle est partie et qu’elle m’a oublié.

Allez,

Smiley bisou. Cœur. Cœur. Aubergine.