Publié le Dimanche 1 décembre 2024 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

Mon beau sapin

Dans la plus pure tradition de Noël, j’ai décidé d’aller couper mon arbre moi-même, totalement nu, dans la forêt.

Alors bon, d’accord, je ne suis pas certain que ce soit une « pure tradition de Noël », d’aller à poil dehors avec une hache pour couper un beau sapin roi des forêts dont on aime la verdure.
D’ailleurs, ça n’en est pas une, de tradition, dans ma famille, proche ou éloignée. Du tout.
Mais ce n’est pas parce que dans ma famille, les traditions sont nulles, qu’on ne peut pas en créer de nouvelles.

Bref, dans ma nouvelle plus pure tradition de Noël, j’ai décidé d’aller couper mon arbre moi-même, totalement nu, dans la forêt. C’est pratique, la forêt débute à même pas 50 mètres de chez moi et ça ne choque plus personne dans le voisinage de me voir à poil avec une arme à la main.

J’avais quand même pris la peine de mettre mes chaussures de chantier parce que cavaler le sboub à l’air, fouetté par les fougères et les ronces, c’est une chose, mais se retrouver avec des épines dans les pieds, ça, pas question. D’ailleurs je ne suis plus aussi souple qu’à mes 20 ans pour m’enlever des épines avec les dents, où qu’elles se soient logées.

Bon. Je vous rassure, en fait, je ne suis pas allé loin. J’ai fait un pas sur le palier et direct fait demi-tour. Parce qu’à peine la porte ouverte, le givre a commencé à recouvrir mon entrejambe qui, frappé par un froid soudain, a tenté de rentrer se mettre au chaud. Moi j’en étais resté à 15°C le week-end dernier. Ça fait un choc de se rendre compte 7 jours plus tard qu’il va falloir prendre le grattoir à pare-brise pour se décoller le braquemart de la cuisse ou alors se mettre à califourchon sur un radiateur en priant pour que ses roubignolles ne virent pas au noir sinon faudra amputer.

Bref, à bien y réfléchir, ma nouvelle plus pure tradition de Noël, elle est nulle. Ou alors faudrait déplacer Noël en août.

En tout cas, ce n’est donc pas ce week-end que j’aurais mon sapin de Noël gracieusement offert malgré lui par l’Office National des Forêts. J’en avais pourtant repéré un bien vert, bien touffu, bien gras qui aurait été parfait pour mon salon.

Parce que moi, les arbres de Noël, je les aime grassouillets. J’veux du volume. J’veux qu’y’ait ce qu’y faut où y faut. J’veux qu’il soit bien en chair. J’veux des formes. J’veux qu’y’ait de la matière pour y poser ses boules.
J’parle toujours de sapin, hein.

Quel intérêt de poser un sapin rachitique juste histoire de dire qu’on a un sapin ? À sapin médiocre, Noël médiocre. Et moi, Noël, c’est sacré. Noël, c’est l’occasion de retomber en enfance. De se mettre des étoiles plein les yeux. De se blottir dans le cocon douillet d’une tradition heureuse et pleine d’amour. Et d’aller, donc, couper un putain de sapin pour le planter dans son parquet.

Noël, c’est aussi l’occasion de revoir des films de Noël intemporels, qui font du bien au moral. Des films familiaux, tout public, planté dans son canapé, sous son plaid, avec un bon chocolat chaud sur lequel on a déposé des guimauves. Love Actually, The Holiday, Nuits blance à Seattle, Maman j’ai raté l’avion, Gremlins, Piège de Cristal, Violent Night, Evil Dead…

Ouais, je sais, pour le dernier, j’suis pas certain que ce soit un film de Noël et pour d’autres, le côté familial reste à prouver. Mais on ne va pas chipoter pour si peu. Vous n’allez pas me bousiller mon esprit de Noël avec vos petites remarques de personnes aigries, hein.

Allez.

Smiley bisou. Cœur. Cœur. Aubergine.

Pour info, cet édito est ni plus ni moins la 50 000^e news publiée sur Gamalive.
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