L'Edito du Dimanche

 

Publié le Dimanche 20 octobre 2024 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

C'est (encore) mon anniversaire

imageParce qu'elle aime recevoir et faire la fête, ma chère, tendre et aimante épouse a profité de mon récent anniversaire pour organiser une petite soirée avec quelques proches...

Et forcément, à l'heure du gâteau, tous se sont mis à scander mon nom en me demandant un discours. 

Ce qu'ils ne savaient pas, c'est que, cette fois-ci, j'en avais bel et bien préparé un. Je vous le livre ici, en intégralité :


Donc, c’est l’heure du fameux discours de remerciements. Le moment où la personne fêtée se fend de quelques palabres pour remercier l’assistance d’être présente ce soir, tout d’abord ; de tant d’attention envers elle, pour continuer ; avant de conclure sur quelques mots doucereux sur l’hôte qui s’est fendu en quatre pour préparer un si beau moment, décorer la salle, préparer quelques rafraîchissements et amuses-bouches…

Bref, c’est le moment où la carapace se fend, un peu, où la personne fêtée ouvre son cœur, un peu, verse quelques larmes, un peu et généralement feintes, et dit à toute l’assemblée à quel point elle est chanceuse d’avoir des amis si fidèles, si merveilleux, sans qui sa vie ne serait pas aussi étincelante, aussi trépidante, voire aussi pimentée.

imageEt sous un tonnerre d’applaudissements, le discours se termine, petite courbette au passage, et chacun retourne à son verre, son petit four, sa discussion. Le discours, malgré quelques belles envolées, malgré quelques jeux de mots plus ou moins bien sentis et malgré une certaine sincérité, est alors aussitôt oublié. Il se perd dans les méandres de la mémoire collégiale. A peine se souviendra-t-on qu’effectivement, quelques phrases ont été prononcées, mais ça, lesquelles, aucune idée.

L’orateur se retrouve donc seul avec son discours éphémère. Il espérait peut-être un peu plus de chaleur, un peu plus d’accolades, mais, hé, entre un geste amical, même une simple tape dans le dos et un verre de cocktail, les invités ont vite choisi.

Je pourrais me plier à cette tradition mais, avouons-le, je l’exècre.

Soyons clair, je pourrais me retrancher derrière mon caractère détestable, mon animosité habituelle et ma hargne légendaire pour esquiver purement et simplement l’exercice. Mais je ne suis pas homme à céder à la facilité. Loin de là. À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire, aurait dit Corneille. Je suis plutôt du style « pas de couille, pas de gloire », et si c’est légèrement moins poétique, ça veut dire sensiblement la même chose.

Et puis, si l’on y réfléchit bien, pourquoi prononcerais-je des remerciements ?

Plutôt que d’en donner, ne serait-ce pas à moi d’en recevoir, des remerciements ?

imageVous devriez en effet me remercier vous avoir laissé me fréquenter. Vous devriez me remercier de vous offrir de m’accompagner quelques temps sur le parcours de ma vie, rendant la vôtre bien plus étincelante, trépidante, pimentée. Vous devriez me remercier de vous accueillir ici, dans mon antre où peu de personnes ont le privilège d’être conviées. Vous devriez me remercier de vous laisser partager ces instants autour de moi. Pour faire simple, vous devriez être fiers et reconnaissants de me connaître.

Ma chère, tendre et aimante épouse devrait, quant à elle, être honorée et redevable que je la laisse organiser une soirée en mon honneur. Car quel plus grand honneur que de lui permettre de m’honorer ? Et quel plus grand honneur, d’ailleurs, que de mon côté, je l’honore ?

Enfin bref. Vous voulez réellement des remerciements ?

Soit. Alors permettez que je me remercie d’être, tout simplement, moi.

Smiley bisou. Cœur. Cœur. Aubergine.

 

 
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