Publié le Dimanche 29 septembre 2024 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
L'Edito du Dimanche
Les trous, c'est toujours ma grande passion
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De quoi poser de saines bases pour le futur, en vue d’avoir une existence tout bonnement exceptionnelle… et tout sauf sérieuse.
J’ai un pote dont le fils, au même âge, a des centres d’intérêt légèrement différents. Son truc, c’est de passer des après-midis entiers, voire des journées complètes (nuits comprises), à ramper dans des boyaux souterrains, explorer des carrières abandonnées, traverser des couloirs inondés, dans le but de… euh, en fait, rien. Juste être sous terre, à « découvrir de nouvelles voies », comme il le dit si bien.
J’ai beau lui expliquer qu’il y a de nouvelles voies à explorer ailleurs, à son âge, et qui sont bien plus excitantes à partir du moment où les filles acceptent qu’on regarde sous leurs jupes, il n’en démord pas. Il ne se sent à l’aise qu’avec des tonnes de roches au-dessus de la tête, et plus c’est dégueulasse, plus c’est sportif, plus c’est inaccessible… plus ça lui plait.
A défaut de perdre prochainement son pucelage, en tout cas, il apprend la vie le nez dans la boue et peut désormais se repérer n’importe où dans Paris, pourvu que ne ce soit pas à la surface. Si on lui posait la question de ce qu’il veut faire comme métier plus tard, nul doute qu’il répondrait « Morlock ». Enfin, nul doute que c’est ce qu’il répondrait s’il avait la réf…
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Ma chère, tendre et aimante épouse a donc trouvé amusant de lui demander : « tiens, mais tu pourrais nous organiser une visite des catacombes de Paris, alors ? ». Des fois, elle a des idées à la con. Mais bon. J’étais confiant sur le côté irréalisable de la chose : un Otto Lidenbrock (là aussi, il faut avoir la réf) à peine pubère a quand même autre chose à foutre que de trimballer des vieux dans des couloirs étroits à 30 mètres sous terre.
Et bien non. Il a accepté et a donc entraîné dans son sillage, dans le but de leur faire découvrir « sa vraie passion », une poignée de trentenaire (que l’on appellera, au hasard et pour garder l’anonymat, « Léa »), quarantenaire (que l’on appellera, au hasard et pour garder l’anonymat, « ma chère, tendre et aimante épouse ») et cinquantenaires (que l’on appellera, au hasard et pour garder l’anonymat, « PJ » et « Cedric »),.
Notre jeune guide avait prévu les lampes frontales et nous avait conseillé dans notre choix de tenue : gants, chaussures de sport, tenue à la cool… mais qui ne craint rien parce que, je le cite : « y’a des passages dégueulasses et surtout, on va traverser 50 mètres de tunnels inondés ».
« Euh… inondés comment ? ».
« Ben ça dépend, généralement jusqu’à la taille, mais comme il a beaucoup plu, ça peut être plus ».
« Ah ? ».
« Oui mais de toute manière, je vous ai prévu un parcours simple, sans difficulté ».
« Ah. »
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Au contraire des deux « demoiselles », Léa et ma chère, tendre et aimante épouse, qui ont commencé à psychoter, se faire des films à base de rats géants ou d’éboulements meurtriers, fait des cauchemars, pleuré très fort qu’elles ne voulaient pas y aller mais qui, au final, à force de paroles réconfortantes (par PJ) ou de menaces (devinez par qui), ont suivi le mouvement.
Et voilà comment nous nous sommes retrouvés en plein après-midi, à soulever une plaque d’égout en pleine rue, habillés comme des clodos. Le tout sous le regard effaré – et franchement craintif – des passants. J’aurais bien balancé tout fort un « Allez, y’a plus grand-chose à creuser pour atteindre le coffre de la bijouterie », bijouterie située sur le trottoir d’en face, mais on me l’a fortement déconseillé parce que soi-disant « se retrouver coursé par le GIGN dans les catacombes, c’est moyennement fun ». Les gens n’ont plus le sens de l’humour, de nos jours.
J’ai dû me contenter d’un « Allez, on va chasser de quoi manger ! » lancé à la cantonade. Ne cherchez pas. C’est une tradition issue des films d’action des années 80 et 90 : toujours lancer un bon mot avant une scène importante.
En guise de « catacombes », sachez qu’il s’agit d’un terme abusif. Ce sont en réalité d’anciennes carrières, dont les couloirs s’étendent sur tout Paris (ou presque) mais aussi certaines proches banlieues. Entre éboulements, travaux du métro, travaux immobiliers et autres inondations, tout n’est pas visitable (légalement ou, dans le cas présent, illégalement) mais retenez juste que le réseau est tout bonnement immense. Ne vous y aventurez pas au petit bonheur la chance.
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On n’a pas les mêmes plaisirs, au final. Pour notre jeune guide, donc, se plonger les arpions dans de la flotte gelée, jouer les équilibristes dans des tunnels boueux, manquer de se péter une cheville, un genou, voire tout simplement se fracasser le crâne sur les passages bas, pour lui, donc, c’est ça la belle vie.
Nous avons d’ailleurs croisé d’autres (rares) groupes, dont le guide avait systématiquement un profil similaire au nôtre : habillé comme un clodo, le sourire du pervers trop content d’être là, et surtout, l’enceinte Bluetooth qui crache de la musique de merde de type électro et dont le boum boum désharmonieux vous tape sur les nerfs au bout de deux minutes. Mais a priori, pour rejoindre la grande confrérie des Morlocks, il faut en passer par là, niveau look et goûts musicaux. Je vais peut-être rester Eloi (toujours pas la réf ?) un peu plus longtemps, en fait.
Et pourtant. Durant plus de deux heures, j’ai passé mon temps à raconter des conneries, râler, saouler tout le monde, mais j’ai surtout passé un chouette moment, hors du temps, de ces expériences à la con que l’on pourra raconter à ses petits-enfants (ou dans un édito), un après-midi complètement barré, original… et oui, sans danger. A moins de mesurer 1m20 et de ne pas savoir nager.
Bref, c’était vraiment chouette.
Notre guide est peut-être un jeune gars bizarre… mais je tenais à le remercier ici.
Sur ce, je vais passer un peu de temps dans ma cave, pour m’habituer à la prochaine expédition.
Smiley bisou. Cœur. Cœur. Aubergine.
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