Publié le Dimanche 7 août 2022 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

Vivement la rentrée

Vivement la rentrée.
Vous me connaissez, je ne suis pas du genre à me plaindre. Oui, bon, d’accord, mais juste un peu. Ok, un gros peu, je le concède. Un très très gros peu, même. Enfin parfois. Du genre parfois tout le temps…
Mais là, j’ai mes raisons d’appeler de mes vœux la fin des vacances. Je vous rappelle que j’ai deux ados, dans la fleur de l’âge. Et que finalement, n’avoir à les supporter que le soir, après les cours, c’est quand même vachement mieux.

Parce que là, d’accord, mes deux gamines sont en vacances. Mais moi aussi, j’aimerais y être un peu. Juste un peu. Et ne pas avoir à me battre sur tout, sous prétexte qu’elles ont des velléités d’indépendance.

Je me doute bien que c’est un passage, pas forcément obligé, mais assez commun pour tous les parents, de se voir traiter d’être les pires parents du monde, les moins sympas, les moins permissifs, les moins à l’écoute, bref, de se voir dépeindre le foyer familial comme la cellule d’une prison de Pyongyang et d’être comparé à un maton tortionnaire et sadique. Mais j’avoue que malgré la pénurie, la moutarde a tendance à me monter au nez et que ça me démange pas mal de leur cuisiner une tarte à la phalange. Et ne venez pas me briser les gonades avec vos nouvelles éducations néo-bobo « sans violence parce qu’il faut discuter avec un enfant ». Si on leur collait un peu plus de tartes dans la gueule, on aurait peut-être moins affaire à une génération de petits connards de merde irrespectueux.

Ah elles me plaisent, ces vacances. Les « j’ai vachement faim, j’vais prendre le plat à 40 boules » du restau pour lancer un « finalement, j’ai un petit appétit, hein ? » deux bouchées plus tard, voire un j’aime pas parce que « j’aime pas la sauce/c’est trop cuit/pas assez cuit/c’est pas à ce à quoi je m’attendais/ah la langouste c’est pas du steak ? » (rayez les putains de mentions inutiles).
Non, à 13 ans, tu ne sors pas avec tes copines jusqu’à minuit. Et je m’en contrebats les noix sur un nid de frelons asiatiques que lesdites copines aient, elles, la permission de traîner dehors jusqu’à cette heure-là. Oui, tu es née dans la mauvaise famille. Mets tes Air Jordan, prends ton Samsung dernière génération, et va bouder en regrettant d’être née dans une telle famille de merde.
Non à 17 ans tu ne vas pas en boîte de nuit en scooter sans casque avec cinq mecs rencontrés l’après-midi même et que je ne connais ni d’Eve ni d’Adam, ni du Serpent, mais dont je vois les petites pommes qui s’agitent. Et je m’en fous que ne soit « qu’à 5 minutes » de route et qu’un des mecs ne boivent pas. Il ne va pas ramener les 5 scooters à lui tout seul, si ? C’est un croisement entre un puceau et un poulpe ?

Et je vous passe les « on pourrait manger plus tôt, je dois aller voir mes amis ce soir ? » suivi le lendemain par un « on pourrait manger plus tard ? » ou les « j’ai pas envie de melon, je vais manger une tomate que vous gardiez pour la salade de ce soir ».

Je pourrais vous en tartiner des anchoïades entières d’anecdotes et ou de situations à la con qui, accumulées, transformeraient le plus paisible des volcans d’Auvergne en Etna. Et comme je suis, à la base, quand même assez loin du gentil volcan d’Auvergne, autant vous dire que oui, vivement la rentrée.

L’année prochaine, je pars tout seul en vacances. S’il le faut, je m’envoie en colo.