L'Edito du Dimanche

 

Publié le Dimanche 7 mars 2021 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

Papa modèle

imageIl fait beau. Frais, mais beau. Les oiseaux gazouillent. Les bourgeons bourgeonnent. Bref, le printemps arrive pas à pas et si l’hiver est encore présent, en témoigne ce pelage de couilles en ouvrant les volets ce matin, on voit poindre les beaux jours à l’horizons, où l’on pourra gambader à poil dans la nature en éveil, après bien évidemment s’être gavé d’antihistaminiques parce que le printemps, c’est bien joli, mais moi ça me colle des putains d’allergies monstrueuses.

Bref, le temps s’est écoulé tout doucettement cette semaine encore. Rien de bien notable. Hier, j’ai même réussi un créneau dans un mouchoir de poche. Ma fille aînée, qui était avec moi dans la voiture, n’arrêtait pas de me dire que jamais ça ne rentrerait. Après lui avoir dit de garder ce genre de réflexion pour un futur petit copain monté comme un poney, je lui ai démontré que si, une grosse voiture peut tout à fait rentrer dans une petite place, quand on s’y prend avec maestria et, surtout, quand on a un excellent conducteur au volant.
Enfin, excellent je ne sais pas. Juste observateur. J’avais remarqué que la place était située entre deux petites bagnoles de type pot-de-yaourt et que ce genre de véhicule, ça se bouge très bien et qu’on peut largement agrandir la place à grands coups de pare-chocs.

imageRien de bien notable, vous dis-je. La routine. Le chat des voisins a décidé de venir faire ses besoins dans notre jardin. Ma fille cadette listait les éventuelles choses à faire pour l’en décourager : vaporiser de l’eau moutardée, planter de la lavande ou du romarin, étaler du marc de café…
Après coup, elle m’a assuré que « lancer une pomme de pin dans la gueule du chat » ne faisait pas partie de la liste. Moi ça m’étonne. Ils ont dû l’oublier.
Après, le problème, c’est de pouvoir justifier son geste auprès de ses enfants. Parce que vous leur répétez depuis des années que vous avez fait 10 ans de handball, que vous lancez comme un chef, que vous atteignez toujours votre cible, bref, des trucs que disent les papas pour se faire mousser devant leurs enfants. Cela dit, j’ai parfaitement visé, hein. Je voulais faire peur au chat, j’ai shooté le tronc d’arbre à côté pour l’effrayer, mais j’ai juste oublié que lancée sur un tronc d’arbre, une pomme de pin, ça rebondit. J’ai eu beau expliquer que « j’ai pas fait exprès, ça a rebondi, c’est pas ma faute à moi ellolitéa », j’ai aperçu dans les yeux de mes gamines comme un mélange d’incrédulité, de peur et une pointe de honte, aussi, il faut bien l’avouer.

D’un autre côté, ça fait trois jours et le chat n’est pas réapparu.

Et puis, un chat, ça tue des oiseaux. Et moi, j’aime bien me réveiller au son des gazouillis des oiseaux.

imageJ’ai aussi accompagné ma fille aînée à son nouveau rencart. Elle voulait absolument prendre le bus « parce que je ne sais pas te tenir quand elle est avec un garçon », selon ses dires. C’est faux. Je sais très bien me tenir. Me contenir, c’est différent. Mais me tenir, si. Très bien. Mais comme son rencart était sur mon chemin pour aller faire le marché, enfin, à l’opposé, mais sur mon chemin quand même parce que je l’avais décidé, et bien je l’ai accompagnée. J’ai été très soft. J’ai salué le jeune homme, je lui ai dit de prendre soin de ma fille, il m’a répondu que bien entendu, je lui ai dit qu’il y avait intérêt parce que ça ne me dérangeait pas de retourner en prison s’il le fallait, il n’a rien répondu et j’ai conclu en lui demandant son nom de famille « au cas où » et en ajoutant que je n’avais pas besoin de son adresse, que j’avais des copains qui pourraient la retrouver facilement et passez une bonne journée, hein, soyez sages, en cas de problème, je ne serai pas loin, pas loin du tout.

Ma fille m’a expliqué qu’il avait été particulièrement distant et que quand elle a voulu lui prendre la main, il a vite retiré la sienne en regardant partout autour. Alors que la vieille, par Whatsapp, il se montrait très entreprenant et lui avait dit qu’il essaierait de l’embrasser parce qu’il en mourrait d’envie. Comme j’ai répondu à ma fille : il en mourrait d’envie mais il n’avait pas envie de mourir. J’étais très fier de mon jeu de mots. Ma fille, consternée, l’était moins.

Elle m’a fait promettre de ne plus jamais l’accompagner.

J’ai promis.

M’en fous, je n’ai pas de parole.

Bref, une semaine sans histoire. Banale. Il fait beau. Frais, mais beau. Les oiseaux gazouillent. Les bourgeons bourgeonnent.

 

 
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