Publié le Vendredi 20 novembre 2009 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Assassin's Creed 2 vous ment !

Faut pas nous prendre pour des crétins, hein !

Faux, faux, archifaux. Assassin's Creed 2 vous ment !

En effet, tout aussi excellent soit-il, le jeu est bourré d'erreurs ou d'inexactitudes. Parfaitement !

Alors, tout d'abord, impossible de sauter du haut d'une tour pour s'affaler dans une botte de foin ou un chariot de feuilles. Pour s'en sortir vivant, il faudrait un chariot au moins 3 fois plus haut et... 41 fois plus large !
Le calcul a été effectué par l'un des lecteurs du site Kotaku.

Mais ce n'est pas tout. Ha ! Ha ! Ha! Leonardo Da Vinci qui est, dans le jeu, présenté comme un "jeune peintre prometteur", ouvre son propre cabinet en 1478, alors qu'auparavant il était l'élève de Verrocchio. Mais en 1486, il était à Milan, pas à Venise, puisqu'il n'y viendra qu'en 1499. D'ailleurs, il quittera Florence vers 1482. Quelques libertés ont été prises également avec les dates au niveau des tableaux à récupérer. Par exemple, la Dame à L'Hermine, a été peint entre 1488 et 1490... alors qu'on le récupère plus tôt dans le jeu...

On notera également quelques légers aménagements d'échelle. Ainsi, la Place Saint-Marc ne fait pas 60 mètres de long... non, non... Elle en fait environ le double.
UbiSoft Montréal nous a d'ailleurs expliqué la chose en termes simples : c'est une question de clipping, qui serait bien trop important pour une telle zone, puisque les capacités actuelles du moteur graphique et des consoles ne permettent que des zones de 60 mètres carrés sans "trop" de ces objets ou personnages qui apparaissent d'un seul coup à l'horizon. D'autre part, une Place Saint-Marc à l'échelle équivalait alors à faire tout Venise à l'échelle et... pour le coup, ça aurait été bien trop énorme à gérer. N'empêche que j'aurais bien aimé qu'il y ait un trophée "courir après les pigeons" sur cette fameuse place, moi...

Mais pour info, Laurent de Medici s'est bien opposé à la puissante famille des Pazzi qui, alliés avec l'écclésiastique Francesco Salviati, décidèrent de le faire assassiner en 1478. Ils bénéficièrent du soutien du Pape, Sixte IV. Lors de la venue à Florence du petit-neveu du pape, le cardinal Riario, les conjurés passèrent à l'attaque. Julien, le frère de Laurent de Medici, fut tué (Francesco Pazzi s'était acharné sur lui) et Laurent blessé à la gorge. Francesco Pazzi fut capturé et pendu haut et court aux fenêtres du Palazzo Vecchio, tout comme Jacopo Pazzi, en fuite, mais rattrappé peu de temps après. Les hommes d'armes, eux, furent tout simplement décapités. Le cardinal Riario, lui, fut emprisonné ce qui devait marquer le début d'un long conflit entre l'Eglise et Florence.

Bon, sinon, les développeurs se sont bien entendu autorisés quelques largesses historiques, notamment en ce qui concerne les Doges de Venis. Giovanni Mocenigo n'est pas mort empoisonné mais de la Peste. Et son successeur, Marco Barbarigo, n'a pas été abattu en 1486 lors d'un discours par un assassin du nom d'Ezio, mais de raisons assez inconnues. Et c'est bel et bien son frère, Agostin Barbarigo, qui lui succèdera.

Le jeu regorge de faits historiques, et d'informations sur les monuments et personnages. Prenez le temps de les lire. Un peu de culture ne nuit pas. Et cela se révèle plutôt passionnant.

Et ce qui est tout aussi passionnant, c'est de jeter un coup d'oeil sur chaque oeuvre, chaque faits qui se sont réellement déroulés, et de voir comme les auteurs ont réussi à étirer, triturer la réalité historique pour réaliser un jeu qui, à quelques libertés prêtes, est un excellent témoignage de la fin du XVème siècle italien.