Publié le Dimanche 3 février 2019 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du dimanche

In vino ignis

Je suis allé à un concert rock hier. Un groupe, un bon, qui reprenait des « classiques » du genre. Des Rolling Stones à ZZ Top, en passant par quelques inclusions plus modernes, comme du Shaka Ponk ou du Charlie Winston.

C’était plutôt sympa, il y avait un monde dingue et surtout, parmi la foule, beaucoup de gens que je connaissais. Ceux qui me connaissent réellement savent à quel point je suis, dans la vraie vie, un mec sympathique, doux, gentil, aimable et agréable. C’est pour cette raison qu’ils ont été nombreux, très nombreux, à me proposer de m’offrir un coup à boire. Ça et cette stupide rumeur comme quoi j’aurais crevé un œil à un type qui avait refusé de me payer une bière. Et comme une semaine après, sa maison a mystérieusement brûlé et que l’enquête n’a pas permis de déterminer les causes du départ de feu, l’imaginaire populaire m’a prêté un caractère particulièrement vindicatif.

Bref, hier, il y avait de la bière. Au bout de la sixième pinte, j’ai décidé de calmer un peu les choses. Et je suis passé au punch. Le problème avec le punch, c’est que je déteste les petits morceaux de fruits qu’on vous colle dedans pour faire plus de volume et donc que vous payiez au prix fort les 10cl réels de boisson qu’on vous fait passer pour 20cl. Donc je bois vite pour jeter les fruits. Et si je bois vite, mon verre est vide. Et quand mon verre est vide, y’a toujours quelqu’un qui vient me taper dans le dos et qui me dit « Hé ! Ton verre est vide, je t’en offre un autre ? ».

Enfin, quand je dis qu’il y a toujours quelqu’un qui vient me taper dans le dos, c’est une image. Le dernier qui m’a tapé dans le dos, je ne l’avais pas vu venir et par réflexe, j’ai envoyé mon coude dans ses dents. Bon, c’est un moindre mal, les dents, ça se répare. Mais comme une semaine après, sa voiture a mystérieusement brûlé et que l’enquête n’a pas permis de déterminer les causes du départ de feu…

Au bout du douzième verre de punch théorique, donc du sixième verre réel (si, si, suivez un peu, j’ai déjà fait un laïus sur les petits morceaux de fruits), j’ai décidé de calmer un peu les choses. Donc je suis passé au Rhum vieux. Un bon pote dont le chat a mystérieusement brûlé il y a quelques mois avait ramené trois bouteilles. Une pour boire avec nous, deux pour offrir à sa famille.
Il faudra qu’il trouve un autre cadeau, au final.

J’avoue qu’au bout du sixième verre, qu’on avait rempli autant que les verres de punch, mais sans les petits fruits, j’ai un perdu la notion du temps, du lieu, et que ma mémoire s’est mise en veille. Sans doute pour éviter la surtension.

Il paraît que j’ai dansé à poil sur le bar. Il paraît que j’ai fait l’hélicobite sur scène en chantant Highway to Hell et que tout se passait bien jusqu’à ce que je décide de fracasser la guitare, comme dans les concerts de Death Metal. Sauf que eux fracassent la guitare sur le sol, pas sur le bassiste.
Moi j’avoue que c’est un peu flou, tout ça.

Ce que je sais, c’est que ce matin, je me suis réveillé dans un champ. Au pied d’un arbre. Et que dans l’arbre, y’avait une nana toute nue que je ne présenterai pas à mes gamines, vu que ce n’est pas leur mère. Ah, et y’avait un écureuil mort aussi. Me demandez pas pourquoi. Ni à quoi il a servi.

La conclusion, c’est que 6 verres de bière, 6 verres de punch, 6 verres de rhum pur, c’est le chiffre du diable. 6,6,6. J’aurais dû prendre une bière de plus, je n’aurais pas été malade.

Quant à la morale de cette histoire, ma foi, ça doit être un truc du genre « si vous me croisez, offrez-moi un verre. Sinon, vous jouez avec le feu »…

Allez, je vais me coucher. Bonne nuit.