Publié le Samedi 19 mars 2016 à 12:00:00 par Paf!
La chronique cinéma de Paf ! : « Spotlight »... Oscar du meilleur film 2015 ?!
Laissez venir à moi les petits enfants (Luc 18:16)
Oscar du meilleur film 2015 ?!
Michael Keaton, Liev Schreiber, Mark Ruffalo,
Rachel Mc Adams, John Slattery, Brian d’Arcy James
On nous la fait rarement celle-ci . Et c’est tant mieux vu le sujet de « Spotlight » de Tom McCarthy : au début des années 2000, une équipe de journalistes du quotidien « The Boston Globe » s’intéresse au cas d’un prêtre catholique qui aurait commis des actes pédophiles sur ses jeunes ouailles.
Puis à un second…
Puis à un treizième…
Puis à une ‘tripotée’ de salopards en costumes noirs et limousines, si je puis me permettre de m’exprimer ainsi s’agissant d’un film s’intéressant à des « childrens mollested ».
L’enquête vaudra le prix Pulitzer en 2003 à cette escouade de 4 journalistes dirigée par l’impérial Michael Keaton dans le film, et en 2016, pour l’équipe de ce film la retraçant, l’oscar du meilleur film.
« By far the best film of the year » nous dit même Newsweek :
Really ?!
L’année de « Fury road » et « The revenant » ???!!!
Un deuxième scandale à 40 ans de distance, mais inversé cette fois?
Comme je vous le rappelais récemment, l’Academy offrit en effet l’oscar du meilleur film au piètre « Rocky » en 1976, et non aux formidables « Network » de Sidney Lumet et « Les hommes du président » d’Alan J. Pakula. Quarante ans après, ces deux films continuent pourtant à mon sens à représenter les parangons du film de journalisme audiovisuel et écrit. Et ce, même si dans ce second cas, il y en a eu d’excellents auparavant et après. Ne serait-ce que ceux-ci parmi mes préférés :
Le fait est qu’une enquête policière ou journalistique, c’est lent, c’est long, c’est chiant. Ce sont des jours, des mois, des années parfois, remplis de doutes, d’incertitude, de fausses vérités camouflées dans des dizaines de milliers de pages de dossiers et de retranscription de notes et d’interrogatoires. Et pour traduire cette enquête en termes cinématographiques, il faut un gigantesque talent de scénariste et de metteur en scène pour parvenir à la fois à rendre l’ennui tout en créant du suspens, à montrer les errements avant de parvenir à une révélation, à nous faire nous intéresser aux enquêteurs sans que leurs personnalités n’effacent tout à fait l’objet de l’enquête.
Ou alors, on fait une comédie et cet objet dès lors n’est qu’un prétexte pour nous rendre intéressant tel ou tel personnage de journaliste ou telle rédaction :
Dans le cas présent, il est vrai que Mark Ruffalo cabotine un peu ici ou là, reprenant en ce sens le rôle dévolu à Robert Downey Jr dans leur « Zodiac » commun. Il y a notamment dans « Spotlight » une scène avec Michael Keaton dans le bureau de celui-ci où nos chers Bruce (Banner et Wayne) rivalisent en grattage de tête et de nez pour se voler l’un l’autre la vedette. Pour autant, cette scène est mineure et rien n’est exagéré dans « Spotlight » : tous les acteurs du film sont assez formidables de talent et de modestie, qu’ils soient au service de l’enquête ou de son empêchement.
Avec une Mention spéciale au toujours juste Stanley Tucci (et à ses soupes en l’occurrence !) : il joue ici un avocat arménien embourbé dans sa lutte contre une pédophilie sinon organisée, à tout le moins protégée par un entier système, d’où sa misanthropie sociale. C’est en effet par delà la pédophilie que se joue « Spotlight » et le fait que ce bourbier immonde soit désormais connu à l’échelle internationale n’ôte aucunement au film son caractère de thriller. On avance vraiment avec nos journalistes et leurs carnets/crayons échappés du XXe siècle. La liste de villes comparables au Boston de ce tournant du XXe siècle qui clôture le film fait d’ailleurs froid dans le dos et le pire est qu’elle n’est pas même exhaustive d’après ce que je sais en la matière. Un film d’horreur en fait, pour les lecteurs de Télérama aussi bien que pour tout chrétien ayant plus foi dans la parole du christ que dans le discours de l’humaine Eglise catholique s’en réclamant.
Car pour ceux qui ne parlent pas le Political correct, « to mollest » évoque en gros l’action de mains et de sexes d’hommes adultes caressant et fouaillant les esprits et les corps de très jeunes enfants.
Et qui plus est : dont ils ont la garde en tant que prêtres, pour des raisons d’éducation spirituelle, morale et sociale.
Résumé en gros : des salopards, des bourreaux, des briseurs de vies à venir.
L’image même de la chose quand on l’évoque présente un caractère vomitif indéniable mais grâce au nouveau rédacteur en chef du Globe, sobrement et magnifiquement interprété par le toujours juste Liev Schreiber, « Spotlight » va bien au delà dans l’insoutenable : le problème n’est pas tant celui des bourreaux, que d’un entier système entre guillemets « sain » : des avocats au service de la justice et du droit, une Eglise au service de l’amour du prochain et de la morale, des policiers…
M. Philippe Xavier Ignace Barbarin,
accessoirement Primat des gaules, 15 mars 2016
Allez voir « Spotlight » et défendez ce film : c’est un thriller d’investigation prenant, touchant, jamais démago et magnifiquement écrit, réalisé et interprété.
En tant que cinéphile - soit étymologiquement et foncièrement fan d’images en mouvement préférant Méliès aux Lumière, Jeunet à Rohmer - il me paraît scandaleux que cet excellent film de dialogues soit préféré aux mutiques chefs d’œuvres de narration visuelle que sont les derniers films de Miller et d’Iñárritu. Entre nous, j’en ai rien à foutre de qui obtient l’oscar : en 1977, je ne l’aurais même pas donné à « Network » de Sidney Lumet ou à « Les hommes du Président » d’Alan J. Pakula, mais à « Taxi driver » de Martin Scorsese qui était également nominé.
Mais en tant que père, chrétien athée et être humain, je suis heureux de l’oscar qu’on lui a accordé, remboursant, à 40 années de distance, celui qu’on avait volé à « Network » et « All the President’s men ». J’espère que la vision de ce film ou la publicité qui lui est faite servira ici ou là de par le monde à délier les langues des victimes, frapper les bourreaux et condamner moralement ou pénalement les VRP en vertu, n’en possédant pas même un échantillon sur eux.
mais malheur à celui par qui ils arrivent!
Il vaudrait mieux pour lui qu'on mît à son cou une pierre de moulin et qu'on le jetât dans la mer,
que s'il scandalisait un de ces petits. »
Evangile selon Saint Luc, 17.1
Et grâce à des barbares, hein ! de par le monde, l’effroyable liste du générique de fin de « Spotlight » de s’agrandir, chaque jour sur notre terre…
« Based on actual events » !!!
Commentaires
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Et puis les Oscars, The Artist, tout ça...
Bref, comme dit notre bon ami Karadoc : "C'est de la merde."
4011 Commentaires de news
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ais en tant que père, chrétien athée et être humainCherchez l'erreur...
Sinon, je trouve la chronique de Aces en commentaire bien plus juste que tout le reste de l'article, et surtout sa conclusion.
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7014 Commentaires de news
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Ecrit par Cedric Gasperini
Haaaaa... Tyr... sa gentillesse, sa perspicacité, son ouverture d'esprit, son amour du prochain légendaires...
... que ça ne te donne pas envie d'arrêter le site si tu souis ta dame à l'estranger. ..
;-)
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Ecrit par Cedric GasperiniPointe de jalousie?
Haaaaa... Tyr... sa gentillesse, sa perspicacité, son ouverture d'esprit, son amour du prochain légendaires...
Bon blague à part... un chrétien athée, c'est comme un aveugle myope, ça ne peut pas exister, par définition.
Si on est athée (ce qui est un choix), on n'est pas chrétien.
Si on est chrétien (ce qui est un autre choix, tout aussi valable que le premier), on n'est pas athée.
Enfin bon, au moins les affaires sales dans l'église, on en parle publiquement, ce qui n'est pas le cas de ce qui se passe dans certaines administrations laïques où l'on peut facilement retrouver l'équation pervers avec autorité+mineurs.
Un malheureux oubli, peut-être.
Ou pas.
1112 Commentaires de news
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6778 Commentaires de news
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Du coup, je m'y suis hier soir mais la réponse s'allongeant, mon commentaire est devenu chronique. Comme mes difficultés respiratoires, comme mon énervement à voir un film d'Abrams, comme ces affaires de pédophilie dans l'Eglise catholique et l'Education Nationale.
A vous lire en commentaire de celle-ci qui paraîtra vraisemblablement dans les jours prochains. En attendant, bouchez-vous les oreilles:
https://www.youtube.com/watch?v=P-9Rjw7yNDQ
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