L'Edito du dimanche

 

Publié le Dimanche 28 juin 2015 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du dimanche

Tongus miserabilis

imageChaque année c’est la même chose. Chaque année la même rengaine. Chaque année la même litanie. Chaque année la même supplication. Le même désespoir. Le même chagrin. La même agression aussi. La même haine. La même nausée. La même envie de hurler. La même envie de violence. De meurtre. De mutilation. Chaque année. Encore. Encore et encore. Et encore. Invariablement. Sans la moindre once d’amélioration. Sans le moindre égard pour a décence. Chaque année, on viole le bon goût sans vergogne, comme un acte d’une barbarie insoutenable, comme une tournante dans une cave sordide où passe tout un régiment de hussards saoulards et vérolés.
L’image est sciemment ignoble. Forte et choquante. Elle est tout simplement à la hauteur de ce que la réalité nous inflige été après été à l’aide d’un bout de plastique et d’une ficelle.

Je m’étais pourtant promis de ne plus céder aux provocations et aux agressions que vous m’infligez dès les beaux jours. Mais je ne peux me résoudre à me taire, à fermer les yeux, à faire comme si je ne remarquais rien. A faire comme ces milliers de lâches qui détournent la tête lorsqu’ils sont témoins d’une agression.

Chaque année, je me bats pour que disparaisse de notre paysage cette ignominie de la mode qui ferait passer les pantalons orange à pattes d’éléphant des années 70 ou les cravates en cuir des années 80 pour des chefs d’œuvre de haute-couture. Chaque année je vomis ma haine de ce laisser-aller horrible d’une saleté sans égal et d’une laideur consternante. Chaque année c’est la même chose. Chaque année la même rengaine.

Mais je ne baisserai pas les armes.
Je ne baisserai pas les bras.
Je ne baisserai pas même les yeux. De peur d’apercevoir avec dégoût cette infamie que vous m’infligez sans cesse.

PUTAIN ! MAIS VOUS ALLEZ ARRÊTER DE PORTER CES SALOPERIES DE TONGS DANS LA RUE, BORDEL DE MERDE ?

imageLes beaux jours sont là. Les abrutis congénitaux ressortent les tongs. Ces armes de destruction massive du bon goût. Doublées d’armes chimiques à mycoses. Ces saloperies qui n’auraient jamais dû sortir de la plage, seul lieu où elles sont acceptables, et qui désormais se croisent dans la rue, ou pire, dans le métro. Ces appâts à maladies qui récupèrent la pollution et la saleté pour mieux la fixer sous la voûte plantaire. Ne mentez pas. Je les vois. Je les observe. Je les aperçois ces pieds noirs de crasse qui sèment leurs germes à grands renforts de claquements sur le sol.

La tong. Encore et toujours. Je ne comprends pas. Je ne comprends pas ce que vous lui trouvez, à la tong. C’est moche. Ne me faites pas le coup du « mais non, y’a des jolis modèles fleuris ». Parce que vous croyez qu’on les voit, les petits pétunias dessinés par des enfants chinois de 5 ans quand vous avez le pied dessus ? Nan. On voit juste un bout de plastoc avec une ficelle entre deux orteils. Et ne me dites pas non plus que c’est pratique. Entre le claquement du talon qui vous empêche toute marche rapide ou la ficelle qui se barre une fois sur deux vous obligeant à vous râper le pied sur le bitume, même les sabots sont des chaussures de running en comparaison avec la tong. Et vous imaginez qu’il y a mêmes des gros abrutis, tous sexes confondus, qui conduisent avec !

Alors non. Jamais je ne cèderai. Jamais. Jamais. Jamais je ne pourrai tolérer le port urbain de la tong. Je continuerai à être le fer de lance de la lutte contre la tong. Et j’en appelle même au Jihad, à la Guerre Sainte contre la tong.

La tong est partout. Même au supermarché.

image« Mais t’es complètement malade ou quoi ? » me demandait ma femme, entre consternation et colère, vendredi soir, alors que nous faisions les courses de la semaine. Mes filles, elles, me regardaient apeurées et inquiètes.
« Ben quoi ? Qu’est-ce que j’ai fait ? » répondis-je, intrigué.
« Tu te fous de moi ? Tu viens de rouler avec ton caddie sur cette pauvre dame ! »
« Mais… »
« Deux fois en plus ! »
« Mais euh… je me suis excusé… »
« Ah ? Parce que lui balancer "T’as qu’à avoir des chaussures vieille conne, au lieu de répandre tes mycoses dans tout le supermarché t’aurais eu moins mal, tiens, prends ça espèce de grosse salope !" tu trouves que c’est une excuse ? »
« Ah ? J’ai dit ça, moi ? Zut… c’est totalement incontrôlable, à la base, je voulais juste dire "Oups, pardon madame"… »
« Mais t’as un vrai problème, toi, faut vraiment que tu te soignes ! »
« En attendant, c’est elle qui va aller se soigner et elle pourra toujours essayer de porter des tongs avec un plâtre, cette sale truie et… oh, merde, t’as raison… ça me reprend. Je voulais dire que j’étais désolé et… c’est sorti tout seul ».

Comme ma femme, le juge n’a pas voulu croire en ma bonne foi. Je suis sûr qu’elle portait des tongs, elle aussi. Résultat, j’ai été condamné en parution immédiate à des obligations de soins. Je ne sais pas trop si c’est à cause de cet épisode au supermarché, ou le fait que le matin même, j’ai vidé un bidon d’essence sur les pieds d’un mec et tenté d’allumer ses tongs. Il a eu du bol que je n’avais pas de briquet ou d’allumettes sur moi.

Bref. Il faut que je me soigne. Ça ne me fera pas plus aimer les tongs, notez bien. Juste les supporter. C’est ce que le psy a déclaré, en tout cas.

J’ai donc besoin de votre aide.

imagePour m’aider à supporter les tongs, envoyez-en des paires à la rédaction. De la taille 32 à 45. Peu importe. Envoyez-nous des tongs. Des dizaines de tongs. Des centaines de tongs. Que ça devienne viral, même. Peu importe. Faites péter les tongs. Et on les portera. Enfin, ils les porteront. J’en donnerai à mon épouse, à mes maîtresses, à mes filles, à tous les gars de la rédaction. Vincent. Sylvain. Alexandre. Walid. Mikael. Tous. Et ils les porteront. Je les obligerai même à les porter durant la Gamescom, tiens. Et même Stéphanie, tiens. Je lui donnerai des tongs. Et je vous enverrai des photos de ses pieds. Allez-y. Inondez-nous de tongs.

Envoyez-nous des tongs à la rédaction, à l’adresse suivante :

Opération Tong
GamAlive
10 grande rue
78350 Les Loges en Josas

On compte sur vous.

 

 
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Commentaires

Ecrit par dieudivin le 28/06/2015 à 12:08

 

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Ecrit par Tidril le 28/06/2015 à 12:16

 

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173 Commentaires de news

Ecrit par Aces le 28/06/2015 à 14:48

 

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la tong, le string du pied... smiley 54 smiley 54

4011 Commentaires de news

Ecrit par Quantum le 29/06/2015 à 23:06

 

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Et même Stéphanie, tiens. Je lui donnerai des tongs.

Euhh tu parles d'elle comme si on la connaissait ... mais c'est qui ? tu ne nous en a jamais parlé ??!!!


sinon c'est vrai que la tong c'est moche, que la majorité des gens devraient planquer leur abominables appendices parfois ornés d'un panaris et autres oignons dégueulasses

mais t'avoueras quand même que quand il fait 35°, faire macérer ses orteils dans des baskets c'est crade aussi ... (ou alors faut changer de chaussettes toutes les 2h ...

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Ecrit par Mikis le 30/06/2015 à 11:22

 

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Les tongs... le marronnier de Cédric quand il n'a pas d'idées pour son premier édito de l'été smiley 37

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