Publié le Dimanche 13 avril 2014 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

Ayez confiance

Je vous avais déjà parlé, il y a deux semaines jour pour jour, à quel point l’Edito du Dimanche a une influence – néfaste – sur ma vie sociale.
Son succès grandissant – c’est une des news les plus lues chaque semaine – fait que mon entourage s’est rapidement rendu compte qu’il y apparaissait régulièrement, au fil de nos rencontres et de nos soirées.

Aujourd’hui, l’Edito du Dimanche, c’est un peu mon Mr Hyde. Bon, certes, dans la vie de tous les jours, je n’ai pas vraiment le profil du Dr Jekyll. Je n’ai pas de bipolarité ou de schizophrénie , montrant au grand jour un visage doux, sympathique et avenant, pour derrière devenir un gros salopard planqué dans mon boudoir, plume à la main, à noircir des pamphlets sur des parchemins en ricanant d’un rire sadique. Non, je suis un gros salopard tout autant dans la vie réelle que par écrit.

Reste que plus une soirée, plus une rencontre, ne peut se faire sans que l’on me pose la question de savoir si mon interlocuteur va ou non se retrouver dans l’Edito du Dimanche.
Pire encore : si ce n’est pas le cas – et ça l’est extrêmement rarement – les gens sont vexés que je ne leur aie pas accordé toute l’attention qu’ils pensent mériter.

Seulement l’Edito du Dimanche n’est pas une galerie de portraits plus ou moins ressemblants ou un piédestal où il fait bon se retrouver de temps en temps. Non. L’Edito du Dimanche est une démarche purement personnelle. Elle raconte, plus ou moins fidèlement (et souvent plus que vous ne pourriez l’imaginer) mon histoire. Mes expériences. Mes rencontres. Mes souvenirs. Mes opinions, aussi.
C’est un exercice narcissique d’autant plus compliqué qu’il n’est pas là pour me mettre particulièrement en avant, me plonger dans la lumière ou imposer mon point de vue sur le monde. Je ne suis ni un leader, ni une star. Les quelques fois où, pour une raison ou une autre, un lecteur m’a demandé de lui signer un autographe ou me parlait avec les yeux pétillants de bonheur de m’avoir rencontré ont été pour moi une gêne et une incompréhension totale. Si un jour vous me croisez et que vous me trouvez distant, ce n’est pas de la pédanterie. C’est simplement que je n’assume en rien mon statut de personnage public et n’estime pas valoir la moindre attention particulière de votre part, si ce n’est, éventuellement, de me payer un coup à boire…
Bref, l’Edito du Dimanche n’est pas moi. Il se nourrit de moi mais n’a autre but que de vous divertir et de vous amener parfois à réfléchir sur des sujets de société. Et comme il n’est pas moi, il n’est pas les autres non plus. Il n’est pas là pour mettre en lumière mes amis ou connaissances. Et ce n’est pas parce qu’il m’arrive de parler régulièrement de Stéphanie (ah bon, je vous ai déjà parlé d’elle ?) ou de Maîtresse Carole (Mmmmh) que je dois obligatoirement parler des autres. Elles sont toutes deux, à leur manière, une exception. Et ne définissent en rien une généralité.

Tiens, d’ailleurs, Stéphanie. J’ai dîné avec elle hier. Et si elle a eu quelques appréhensions, tout de même, s’interrogeant sur ce que je pourrais bien raconter sur elle dans mon édito, elle n’a pas pour autant changé de comportement. La soirée s’est déroulée sans heurt et sans évènement particulier. Un simple et tranquille dîner entre amis comme il s’en fait tous les jours, pourrait-on même dire. Une sympathique soirée, à discuter, boire et manger, et parler de nos vies actuelles, passées et futures. Rien d’extraordinaire à vous raconter, quoi. Que du normal. Que voulez-vous que je vous dise ? Une simple et normale soirée entre amis. Classique.
Enfin classique pour Stéphanie, quoi. Son mari a fini à poil en se frottant sur le fauteuil en cuir, se dandinant sur « C’est la Ouate » de Caroline Loeb, persuadé que les paroles étaient « C’est à oilpe qu’il me plait » et hurlant qu’il voulait tourner dans Full Monty 2. Du coup, jalouse, Stéphanie m’a sauté dessus et a tenté de me retirer mon pantalon tandis que ma femme voulait que je me mette à genoux pour lui faire le coup de l’étalon. Stéphanie a fini en s’aspergeant les seins de crème chantilly pendant que mon épouse se caressait avec une fraise pour faire comme dans 9 semaines et demie. On a juste perdu le mari de Stéphanie puisqu’il a voulu faire un footing pour « retrouver ses esprits » selon lui, et qu’il est donc parti dans le parc attenant, totalement nu, nous expliquant qu’en plus, il pourrait faire ami-ami avec les sangliers, nombreux en cette saison.
Enfin une soirée normale. Classique, quoi. Je vous ai dit, rien de particulier à signaler. Je ne vois même pas pourquoi je vous en parle, tiens.

Bref. Il était important de réexpliquer ce qu’est et ce que n’est pas l’Edito du Dimanche. N’ayez plus peur, chers amis. Ayez confiaaaaaaaanccccccce.

Car avant tout, l’Edito est notre meilleur moyen, sur GamAlive, pour vous pousser à vivre pleinement votre vie. Pour vous enjoindre à prendre du recul sur ces choses de la vie qui sont sans réelle importance. Et pour vous supplier de vous rallier à une certaine ouverture d’esprit, à la tolérance, et au refus total de toute haine, tout racisme, tout rejet de l’autre. Vivez. Aimez. Buvez. Baisez. Profitez de l’existence.
Une vision certes candide, un moyen certes à portée limitée, mais, hé, nous faisons ce que nous pouvons. Nous ne pouvons êtes partout à la fois, ni sur tous les fronts. Il faut toujours faire un choix, comme disait Himmler en quittant Auschwitz pour aller visiter la Hollande, on ne peut pas être à la fois au four et au moulin.

Et c’est sur ces belles paroles, mes petits lapins, que je vais vous laisser. Parce que ce n’est pas tout, mais du haut de ma gentillesse et ma sympathie, je dois aller frapper mes gamines qui, d’une part, ne se sont toujours pas habillées, et d’autre part, jouent ensemble alors qu’elles sont censées être punies chacune dans leur chambre. Ça tombe bien, j’ai acheté un tout nouveau nerf de bœuf que je voulais essayer.

Alléluia, mes frères, allez en paix. Ite missa est.