Publié le Dimanche 6 janvier 2013 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

Quelle crise ?

Nous voilà donc en 2013. Chouette. Et après ? C’est une année comme les autres qui débute.

On parlera encore de crise. On devra encore se serrer la ceinture. On devra se manger des hausses de cotisations, des hausses de TVA, des hausses de prix, et j’en passe, tout en regardant, la larme à l’œil, les salaires rester les mêmes.
En 2013, on aura des affaires, des révélations, des dopages sportifs, des guerres, des tueries, certains d’entre vous vont mourir – tant mieux – et d’autres non – tant pis –, certains vont se marier, d’autres vont être parents, certains vont changer de vie, d’autres vont changer de sexe…
Bref, 2013 sera une année comme les autres.

Enfin… en fait, non, pas tout à fait comme les autres.

En 2013, j’aurais 40 ans.
Bon. Je vous rassure, je m’en fous un peu comme de l’an… 40, justement. Ha ha ha. Je laisse les larmes et les heures devant un miroir à traquer la moindre petite ride à nos chères épouses. Pour ma part, j’ai des rides et plus beaucoup de larmes donc permettez que je les garde pour des occasions qui valent le coup – comme l’arrêt de commercialisation d’Ovomaltine au café par exemple.
40 ans donc. Il parait qu’à 40 ans, il se passe un truc physiologique, psychique ou psychiatrique – je ne sais pas vraiment – que l’on appelle communément la « crise de la quarantaine ». Ben oui. Je vais devoir me taper une crise de plus. On n'en sort pas... Cette crise toucherait principalement les hommes, même s’il apparait qu’elle touche de plus en plus les femmes.
Selon les études et les croyances populaires, je devrais éventuellement faire une dépression et/ou me mettre à tromper ma femme avec des minettes.
Une sorte de syndrome de refus de vieillir en se tournant vers des jeunettes pour prouver que l’on peut encore séduire et que l’on est toujours alerte. A moins que ce soit la préférence pour un corps encore bien ferme et proportionné alors que les femmes de cet âge-là commencent à avoir des bourrelets disgracieux, la peau distendue, le cul bas et les loches qui tombent (une petite pensée affectueuse et sexuelle pour mon amie Stéphanie qui est de la même année que moi).

Autrement dit, je devrais m’envoyer en l’air avec tout ce qui sort de la Fac ou – mieux – des lycées et porte une mini-jupe et des soutiens gorges « push up », tout en ayant envie de pleurer à n’importe quel moment, voire des tendances suicidaires poussées.

Il me reste 10 mois pour vérifier cette hypothèse – je suis du 13 octobre – et savoir si oui ou non, la croyance populaire est fondée.
Seulement j’ai quand même un doute. A mon avis, la crise de la quarantaine, je vais m’asseoir dessus jusqu’à ce qu’elle étouffe, et continuer mon petit bonhomme de chemin bon gré mal gré.
Non, ne cherchez pas, je ne pense pas avoir de dispositions pour ça. Je vous assure.

Déjà parce que je cours après lesdites minettes depuis longtemps déjà. Ou du moins, aussi invraisemblable cela puisse vous paraître, lesdites minettes courent après moi. Oui ben c’est comme ça. Trop de fesses à caresser et de seins à baiser. Ou l’inverse, ça marche aussi. Et pas la peine de me lancer des « rhôôôôôôlala j’vais l’dire à ta femme ! », elle est déjà au courant. Na.

Ensuite, parce que côté dépression et tendances suicidaires, j’ai depuis longtemps résolu ce problème en extériorisant mon mal-être et en le reportant… sur les autres. Non mais c’est vrai, quoi. Si on se sent mal, c’est principalement à cause des autres, non ? Alors pourquoi vouloir se faire du mal à soi-même, mmmh ? Cherchez pas, le raisonnement se tient. Bref, autant faire du mal aux autres.
Donc, je ne me prive pas. Je frappe les vieilles. Je frappe les clochards. Je frappe les roumaines. Je frappe mes enfants. Je frappe ma fem… ah, non, c’est vrai, c’est elle qui me frappe, en fait. C’est l’exception qui confirme la règle (du coup, je me demande si elle n’est pas déprimée elle aussi, alors…).
Bref, mes tendances suicidaires, si jamais j’en ai eu, j’en ai, ou je devrais en avoir, ont été résolues depuis longtemps. Je n’y peux rien, quitte à suicider, je préfère suicider les autres. C’est comme ça. Ce n’est pas de ma faute si je me préfère et si, tant qu’à faire, je préfère que ce soient les autres qui souffrent à ma place. Mais n’allez pas croire que c’est de l’égoïsme, hein. Du tout. Juste du sadisme.

Bref, en 2013, j’aurais 40 ans. Et finalement, ça ne va rien changer. Ce sera juste l’occasion d’ouvrir quelques bonnes bouteilles. Comme chaque semaine, en fait, remarquez. Car finalement, chaque semaine qui passe sans catastrophe familiale et personnelle est une occasion à fêter avec une bonne bouteille. C’est du moins ma philosophie. Sans modération.

Bonne année, quoi.