Publié le Dimanche 30 septembre 2012 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

Ma qué Bordel !

J’ai des centaines de BD. Des centaines de DVD et Blu-ray. Des milliers de CD. Des centaines de jeux vidéo. Ajoutez les figurines des éditions collector ou offertes en promo par les éditeurs. Des tas de feuilles et de communiqués de presse qui trainent partout. Des boites. Un PC tout neuf inexploité. Des jeux à tester. D’autres à trier. Des objets à chroniquer. Une batterie Guitar Hero. Une vieille Xbox 360 morte. Des bidules et des machins… Au fil des années j’ai emmagasiné un tas de trucs hallucinants dans mon bureau. A tel point que ça a largement débordé et envahi ma maison. Dans toutes les pièces on retrouve un fossile issu du monde du jeu vidéo. Même dans la chambre des filles, tiens.
Ma gentille et douce épouse, si aimante et si dévouée, si tendre et affable est d’une compréhension sans borne face à cet état des faits.

« T’es qu’un gros emmerdeur bordélique. Un jour, je vais tout coller dans le jardin et faire un feu de joie. Tu me pourris la vie. T’es qu’une merde. Va mourir ».

Non, ne cherchez pas, c’est un langage codé. Il faut être en couple pour comprendre. Mais c’est vachement affectueux quand même. Enfin je crois.

Du coup, avant de revenir d’une soirée de lancement d’un quelconque jeu, en rampant après avoir fait honneur au buffet (non pas que j’aime ça, hein, mais c’est une simple question de politesse envers ses hôtes), et de retrouver les serrures changées et une ordonnance de divorce placardée sur la porte, il serait de bon ton que je décide d’un grand ménage d’automne dans mes placards. Une grande braderie. Une grosse brocante, tiens, pourquoi pas. Vous y découvriez des merveilles. Quelques pièces exclusives allant de la boite métal Metal Gear Solid signée par Kojima lui-même, au tapis de souris Discworld II ou un autre Blade Runner, en passant par un tee-shirt Warcraft III ou un coffret en bois God of War. Sans oublier les figurines, et autres objets glanés en plus de 15 ans de carrière. Et pourtant, j’en ai distribué pas mal à des amis de passages ou collaborateurs occasionnels. Mais il en reste tellement… ça déborde. Il faut dire que je raffole de ces petites choses que je mets fièrement en déco dans mon bureau avant que, au fil du temps, elles n’en rejoignent d’autres, plus anciennes, dans mes placards et au grenier. Mais bon. Si vous ajoutez en plus les petites choses que la vie ne manque pas de nous faire acheter comme souvenir ou témoignage de notre éternel bon goût et vous comprendrez que mon intérieur ressemble à un gros musée. Un gros musée bordélique.


Est-il utile de préciser que quand je parle de « mon intérieur », je parle de l’intérieur de ma maison ? Non parce que bon… n’allez pas vous imaginer que mes organes poussiéreux et dans un état délabré par le temps auraient une quelconque place en vitrine. Y’a rien à sauver, rien à exposer là-dedans. Et ne riez pas, vous n’êtes pas mieux.

Bref, il faudrait que je décide de faire le ménage. Que j’arrive à faire fi de mon attachement à toutes ces choses futiles et que j’élève mon âme vers des plaisirs plus célestes et divins. Rhooo c’est beau comme phrase, ça. Vas-y, ressers-moi un whiksy, plus je picole plus je deviens poète. Ça doit être les sanglots longs des violons de l’automne qui blessent mon cœur d’une langueur monotone.

En attendant de me transformer en éboueur de mon bureau, ma foi, c’est un dimanche comme les autres. Un peu plus dur que les autres, peut-être même, puisque la semaine a été riche en rendez-vous, en soirées professionnelles ou privées, et la soirée d’hier s’est terminée au petit matin dans un état de décomposition avancé. D’ailleurs, j’étais trop fatigué (si, si, c’était la fatigue), alors je crois que j’ai garé la voiture dans le salon du voisin parce qu’il n’y avait plus de places dans la rue. Il faudra peut-être que je songe à la bouger avant qu’il rentre de week-end.

Vous excuserez donc la brièveté de cet édito écrit très tardivement et avec les yeux embués. Si vous voulez plus de nouvelles, vous n’avez qu’à en demander à Vincent qui a subitement décidé de sortir de ses trois années de retranchement sentimental et quitter en milieu de semaine la cellule qu’il occupait au Monastère des Bois Jolis (véridique). Il en est ressorti l’âme en paix, la conscience élevée et le corps aspirant à des plaisirs célestes et divins (lui aussi). Autrement dit, hier soir, il a passé la nuit avec une nana (fort mignonne qui plus est) et devrait donc avoir plein de choses à raconter. Alors, Vincent ? Petit coup du soir, espoir ?

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