Publié le Jeudi 16 août 2012 à 14:00:00 par Alexandre Combralier

(Gamescom) ZombiU, zombi mii ?

Le zombi-game réinventé

Immersion. Voilà bien le maître mot de ZombiU. Tout le gameplay semble concourir au même but : imprimer dans l’esprit du joueur l’idée qu’il incarne un être chétif vadrouillant au milieu de zombies relativement inamicaux.

L’immersion dans ZombiU tient pour une bonne partie au deuxième écran de la console. Celui-ci est pour le moins multi-fonctions : il fait office à la fois de mini-map (sur laquelle les zombies sont marqués en rouge), d’inventaire (entièrement tactile) de scanner et de viseur, et sans doute à bien d’autres choses durant la suite de l’aventure. Immersif, le deuxième écran l’est donc d’abord par son côté tactile. Mais encore : quand on le regarde, on ne regarde plus l’écran principal ; et quand on ne regarde plus la TV, les zombies ne s’arrêtent pas. Fouiller son sac en levant les yeux, comme en vrai quoi, devient donc non seulement possible mais encore vivement souhaitable si l’on veut survivre plus de deux minutes dans le monde (ouvert) de ZombiU.

Le pompe n’a plus de munitions ? Il faut baisser les yeux de la TV et tenter, tandis que le zombie se rapproche, de très vite changer d’arme. Le zombie veut vous égorger ? Ahh ! vite, le joueur, qui n’a plus le temps de se souvenir du bon bouton, appuie un peu partout pour se dégager de la mortelle étreinte. On imagine que le stress fera manquer plus d’un de ces gestes qui sembleraient si simples dans n’importe quel autre jeu. ZombiU se joue en solo, mais une paire d’yeux supplémentaire ne serait vraiment pas de trop.

En plus d’être immersif (on l’aura compris), ZombiU a aussi le bon goût de sentir le old-school. Le jeu est difficile. Certes, il n’y a pas vraiment de Game Over : à chaque mort, notre personnage devient un nouveau zombie, et le joueur incarne un autre personnage inédit. Il ne sera ainsi pas impossible de croiser son ancien avatar dans le monde, sans que la pitié ne soit évidemment de mise. Une telle situation risque d’ailleurs d’arriver plus souvent que prévue : les munitions sont rares, les zombies agressifs (ils ne font pas que mordre, ils balancent aussi une sorte de vomi mortifère) et le loot indispensable (mais dangereux). Un zombie ça va, deux passe encore, trois on galère et au-delà il faut sérieusement se déhancher pour s’en sortir sans trop de dommages. Fort heureusement, ZombiU ne devrait pas donner lieu trop souvent à des affrontements massifs. Mais une approche silencieuse, intelligente, est plus que recommandée.

Bémol à l’immersion, les graphismes s’annoncent finalement plus dignes d’une Wii première du nom que d’une PS3 ou d’une Xbox 360. Les textures ne datent pas de la dernière pluie, c’est certain. Les effusions de sang et les petits morceaux de têtes de zombies dégoulinant sont en revanche beaucoup plus réussis.

ZombiU alterne brillamment entre les prudentes phases d’exploration et les nerveuses phases de combat. Ici, le joueur arpente lentement chaque niveau (le nôtre était de surcroît les couloirs légèrement défraîchis de Buckingham Palace), fouille et analyse chaque recoin pour y trouver le nécessaire matériel à survie (en premier lieu munitions et medikit). Là, le rythme s’emballe, le zombie s’avance, le joueur dégaine fiévreusement. Une alternance soigneusement mise en scène et particulièrement excitante.