Publié le Mardi 18 mai 2021 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
Returnal (PS5)
On y revient ?
Est-ce parce que la pandémie a retardé sévèrement l’approvisionnement des consoles nouvelle génération que les jeux exclusifs à cette génération sont si rares, les développeurs préférant reporter les sorties ?En tout cas, c’est un vrai plaisir de voir un nouveau jeu sortir. Un jeu exclusif à la PS5, en l’occurrence. Returnal est ce que l’on appelle un Roguelite. Un jeu qui emprunte au genre Rogue-like, mais s’affranchit de certaines de ses règles, souvent les plus contraignantes. Ainsi, le jeu propose des environnements générés aléatoirement… ou presque… et une mort pas si permanente que ça… Mais commençons par le commencement…
Vous êtes une exploratrice, Selene, à bort de votre vaisseau spatial. Et ça commence mal. Par un crash, pour être précis. Vous vous écrasez sur la planète Atropos et perdez connaissance. Lors de votre réveil, vous décidez d’explorer les environs dans l’espoir de trouver un moyen de vous sortir de là. Et bien entendu, Atropos est une planète hostile dont la faune et la flore semblent liguées dans l’unique but de vous faire passer de vie à trépas…
Atropos est un monde sombre, où les quelques sources de lumières, savamment étudiées, oscillent entre le contrariant et l’étrange. Vous allez évoluer dans ce monde où des ruines témoignent d’une civilisation avancée aujourd’hui disparue.
Après vous être familiarisé brièvement avec le monde qui vous entoure et avoir effleuré son étrangeté et sa dangerosité, survient la première mort. Totalement forcée et inévitable. On tique d’ailleurs un peu à ce sujet, l’effet extrêmement dirigiste entachant l’expérience de jeu. Mais soit. Le but est de vous faire comprendre ce que des indices vous avaient déjà fait comprendre (à moins d’être vraiment très con) : vous êtes dans une boucle temporelle et les corps que vous découvrez sont tout simplement les vôtres. A chaque mort, vous recommencez, dans des décors réagencés, et tentez d’aller un poil plus loin qu’à votre précédente existence. Bien entendu, vous perdez tout à chaque fois…. Ou presque.
En effet, certains éléments principaux resteront en votre possession. Des armes, des avancées technologiques… bref, vous n’êtes pas totalement démuni. D’autre part, vous n’aurez pas à vous retaper les boss de fin de niveau. Vous pourrez aussi rejoindre certaines zones de jeu plus rapidement, après avoir débloqué des portails, histoire d’éviter de se retaper tout le jeu entre chaque mort. Finalement, c’est un Roguetrèslight auquel on a droit.
Un Rogue-très-light qui s’avère également très perfectible. Visuellement, on a connu mieux sur PS5. C’est loin d’être une claque. Ce n’est pas moche, cela dit. Mais certains horizons taillés à la serpe, un flou régulier en vision lointaine et un vrai manque de détails dans certaines textures sont à noter. Et on est en droit d’exiger bien mieux sur les nouvelles consoles.
Ce n’est pourtant pas raté visuellement, notez bien : l’ambiance est là, bien posée, bien respectée tout au long du jeu. Il y a un beau boulot de Direction Artistique. Faune et flore sont variées, bien ancrée dans ce monde anxiogène, on sent bien cette atmosphère lourde et pesante. Bref, le monde est plaisant à explorer et à découvrir. Les cinématiques sont particulièrement réussies cela dit. Celle d’intro est un petit bijou. Et certains lieux ne sont pas dégueus non plus. Mais bon, on reste quand même un brin sur notre faim.
Au fil de votre avancée, vous explorerez les zones, récupèrerez des matières premières pour faire évoluer votre équipement, des objets, des armes… rencontrerez des plantes mortelles, des animaux qui le sont tout autant… et devrez résoudre quelques puzzles dans ce dédale de biomes agencés et réagencés au rythme de vos morts.
Ce TPS, avec quelques passages FPS sensés rajouter un sentiment d’angoisse et de peur, offre un gameplay assez basique cela dit, simple à prendre en mains et, somme toute, efficace. On pourra regretter toutefois un manque de densité du personnage, qui semble un poil léger dans ses déplacements. Les combats ont un petit côté old-school, avec des ennemis qu’on vaincra souvent en étant en constant mouvement, voire en cherchant le bon angle et la bonne distance pour minimiser les risques.
Si l’histoire en elle-même n’arrive pas à convaincre totalement, ni à vraiment intéresser le joueur, le scénario manquant vraiment de profondeur et de détails, on y revient quand même avec plaisir et avec ce sentiment qu’on peut aller toujours un petit peu plus loin.
Vient maintenant cette histoire de morts en cascade. Returnal a été un jeu qui m’a convenu totalement, niveau gameplay et maîtrise du personnage et des combats. Comprenez par-là que j’ai été particulièrement inspiré, doué et chanceux parfois, lors de mes parties. Une fois n’est pas coutume, moi qui au contraire ai tendance à découvrir en un temps record toutes les manières de mourir dans un jeu. Mais là, j’étais dans une période d’euphorie vidéoludique, porté par je ne sais quelle drogue maltée, et j’ai « survolé » le jeu comme rarement. Autrement dit, à part un ou deux passages particulièrement retord ou à part les décès « forcés » par le jeu, je suis très peu souvent mort dans le jeu.
Cela ne signifie pas qu’il est simple, notez bien : des amis qui y ont joué ont, eux, parfois enchaîné les morts en cascade. Notez toutefois que les « run » peuvent être assez longs (plus d’une heure parfois). On n’est pas dans l’imbécilité de la difficulté à outrance comme dans un Dark Souls, par exemple, ni même dans la frustration, mais bel et bien dans l’envie d’aller un peu plus loin à chaque nouvelle partie. Mais sachez quand même qu’il est possible, donc, de maîtriser plus ou moins bien le jeu.
Reste qu’au final, Returnal fait le job. Si vous aimez la SF à l’ambiance sombre, les Roguelite et les challenges abordables, le jeu devrait vous plaire. Bonne petite atmosphère, quelques bonnes idées, une D.A. bien pensée, des combats sympathiques, le jeu, sans atteindre le haut du panier en termes de qualité visuelle ou de gameplay, s’inscrit comme une expérience agréable.
A conseiller, donc.
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