Publié le Jeudi 19 mars 2015 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
Test de Battlefield Hardline (PC, Xbox One, PS4, Xbox 360, PS3)
Un immense gâchis
Avec Battlefield, Electronic Arts veut faire à l’identique de Call of Duty. Un épisode par an, si possible, et alterner les univers. Ainsi, apparait Battlefield Hardline, nouvelle licence, qui s’éloigne de la série originelle en nous plongeant en pleine guerre entre flics et trafiquants de drogue, en Floride. Finies les ambiances guerre totale avec des soldats propulsés sur des terrains de bataille où déferlent d’innombrables ennemis. Finis les chars, les hélicos, les avions de chasse, les porte-avions qui explosent… Nous voilà sur le bon vieux sol américain, à l’époque contemporaine, avec des Ray-Ban Aviator, les menottes dans la poche arrière, le jean bien serré aux burnes et le flingue qui pendouille sur le côté. Ah. Et la plaque. Bien sûr. Ze faimousse plaque of ze flic.Un univers alléchant, relativement peu exploité par le genre, et qui dans sa campagne solo va vous mettre dans les bottes de Nick, un jeune flic fraîchement débarqué aux stups. Avec son lot d’enquêtes, de trahisons, de flics ripoux… Ça va péter. C’est clair. On s’attend à du Starsky & Hutch doublé d’un Yipee Ki-yay Mother Fucker à la John McLane, avec si possible un soupçon de Steven Seagal doublé d’un brin de Chuck Norris.
Le rêve, non ?
Sur le papier, darling. Uniquement sur le papier. Parce qu’en réalité, la campagne solo de Battlefield Hardline est sans doute l’une des plus pitoyables, des plus poussives, des plus lamentables et des plus foirées jamais réalisées pour un FPS. Ils ont même réussi à faire plus raté que les pires moments de Battlefield 3 et 4 réunis. C’est dire. A un tel point que je me suis complètement remis en question. Au bout d’un moment, je me suis dit « ce n’est pas possible. C’est tellement mauvais… ce doit être moi qui vais mal et qui ai perdu toute lucidité dans mon jugement. » J’ai donc appelé deux joueurs en renfort, dont l’un fan de la série, pour qu’ils viennent l’un après l’autre jouer à cette campagne solo, sans rien leur dire de mes impressions. J’ai en plus demandé l’avis d’un troisième qui était en train d’y jouer. Je voulais savoir ce qu’ils en pensaient. Et croyez-le ou pas, mais je n’ai pas été le plus virulent l’encontre du jeu… Donc non, mon jugement va bien, merci. Le solo de Battlefield Hardline est tout simplement une merde. Youpi.
Car cette campagne solo commence très très mal. Un simulacre d’arrestation qui dégénère, une séance de gunfight rapide et mollassonne, doublée d’une poursuite en voiture soporifique et sans âme. Tout est, ici, cliché américain insipide. Les dialogues consternants qui se veulent une référence à Pulp Fiction, des arrestations abusives et façon cow-boy hollywoodien… pas de doute, le jeu commence mal… comme une sorte de parodie de GTA (qui lui-même est déjà une parodie) mais qui ici se prendrait totalement au sérieux. Ces cinq premières minutes de prologue sonnent donc comme une mauvaise blague, écrite par un scénariste pré-pubère décongelé des années 80, et développée par son petit frère. Manque d’intensité dans le gunfight, éléments incompréhensibles (une table et des chaises qui s’évaporent littéralement après un coup de feu), et impression de vitesse ridicule lors de la poursuite ne sont que quelques-uns des éléments consternants aperçus lors de ce simple prologue. Jouable assez rapidement, notez bien. Contrairement aux autres épisodes qui auront besoin d’une bonne trentaine de minutes, au bas mot, pour s’installer puisque le jeu prend pas loin de 50 Go d’espace disque.
Le syndrome de la campagne solo complètement pourrie initiée par Battlefield 3 et largement soutenue par Battlefield 4 s’insuffle ici. Remarquez, on peut donc dire que Battlefield Hardline s’inscrit dans une digne continuité.
L’épisode premier continue en effet sur le même rythme. Avec en bonus une longue scène de dix minutes (qui en paraît le double) à simplement se faire trimballer, en voiture et à pieds, par sa coéquipière dans un quartier ghetto cliché au maximum. Youpi 2.
Une petite scène d’infiltration et une scène d’espionnage à distance pour vous apprendre à utiliser un scanner. D’ailleurs c’est fou ce qu’il y a eu comme progrès, hé, le scanner vous permet d’identifier en deux secondes les suspects, d’entendre leur conversation à distance et vous avertit même quand il y a des preuves à proximité en vibrant quand vous vous en rapprochez. C’est beau la technologie.
Allez, on poursuit avec une scène de gunfight sans rythme avec les ennemis qui vous visent vous et vous seul, puis un simple shoot sans bouger à dézinguer les ennemis qui arrivent bien à découvert tandis qu’ils tirent tout autour (c’est le miracle de Dieu) de votre coéquipière blessée. Youpi 3.
Globalement, le gameplay est lourd. Ça manque totalement de rythme, la visée est salement automatique, les ennemis se découvrent bien comme il faut, ils passent leur temps à gueuler pour bien montrer où ils sont et de toute manière, ils apparaissent sur votre radar et on voit même leur champ de vision et leur portée apparaître (c’est beau la technologie, deuxième). Par contre, hein, c’est fou ce qu’il y a comme myopes chez les bandits.
Oh, on tente bien de vous faire voler des morceaux de bois (y’avait une promo sur l’érable) partout histoire de vous faire croire à d’intenses échanges de coups de feu. Mais justement. C’est ça qu’il manque : de l’ambiance et de l’intensité. Là, c’est juste de mauvais dialogues creux et éculés, dits par de mauvais acteurs, dans une mauvaise scène d’action. Youpi 4.
Hé, les mecs, vous êtes certains que je suis obligé de continuer la campagne solo ?
Non, je vous rassure, vous, vous n’êtes pas obligés. Moi, par professionnalisme, je me suis imposé cette peine. Résultat, tout y est aussi catastrophique et poussif que dans ces deux premières missions. Pas un épisode pour sauver l’autre. Des poursuites en voiture d’une mollesse à vous en faire pleurer. Des poursuites à pieds à vous donner envie de brûler votre manette (on vous ralentit si vous allez trop vite et risquez de rattraper votre cible avant l’heure). Une IA pitoyable… notez que, par exemple, tant que vous ne vous faites pas repérer, vous pouvez arrêter ou assommer n’importe quel ennemi. Ils se rendront bien gentiment sous prétexte que vous brandissez votre plaque. Ah par contre, attention, hein, à un mètre près, si vous n’avez pas la jolie icone qui s’affiche sur les deux ou trois ennemis que vous voulez arrêtez, vous risquez d’en faire se rendre un tandis que les autres décident de vous canarder parce que hé, à un mètre près, l’effet paralysant de votre super badge de flic ne fonctionne pas… Et bonne nouvelle : même quand vous serez passé du côté des bandits, ils se rendront comme si vous étiez flic, en vous balançant l’une des trois seules phrases enregistrées et sorties aléatoirement, vous pourrez les arrêter et gagner de la réputation (qui permet de débloquer des armes). Par contre, dès qu’ils vous ont repéré, ils vous shootent comme des malades et savent même où vous vous déplacez avec deux épaisseurs de murs entre vous. Magique. Inutile d’espérer, donc, les prendre à revers. Il faudra les shooter. Impossible d’en arrêter d’autres, aussi. Même s’ils sont à 100 mètres de là. Un ennemi qui vous repère envoie des phéromones de combat à tous ses potes qui entrent alors en transe et se mettent à vous tirer dessus. Un conseil ? Zoomez (la visée automatique, c’est pratique), tirez, dézoomez, visez un autre ennemi, zoomez (la visée automatique, c’est pratique), tirez, dézoomez… Youpi 5.
On nage dans le poncif, dans le mauvais gameplay, avec d’innombrables scènes d’infiltration chiantissimes, dans l’IA ridicule, dans les situations abracadabrantes, dans les personnages clichés, dans des poursuites en voiture sans aucune intensité, dans l’ennemi qui, de dos, ne voit pas que vous arrêtez ses deux potes alors qu’ils sont à cinq mètres derrière lui, dans la coéquipière qui vous sort un grappin (à l’utilisation honteusement ridicule) et une tyrolienne de son string, dans le crocodile qu’on tue en traversant sa mâchoire avec une machette (c’est bien connu, tous les animaux ont des organes vitaux dans la mâchoire), dans la coéquipière, encore elle, qui vous crie de ne pas courir pour ne pas vous faire repérer avant d’elle-même vous distancer en piquant un sprint, une promenade ridicule dans les Everglades en Airboat indestructible capable d’éclater les gros troncs d’arbres et les buissons, sans oublier de naviguer sur terre, le tout sans souci si ce n’est un level design horrible… on va s’arrêter là, hein, parce que sinon je vous en tartine une dizaine de pages des erreurs de scripts, des bugs, des problèmes, des clichés, des ratés, des répliques ridicules, les ennemis qui ont tous la même tête et les mêmes fringues, d’une grille ouverte qui se referme derrière vous et que vous ne pourrez plus passer pour revenir chercher un truc oublié en amont… Youpi 6.
Le fait que cette campagne solo soit conséquente – une dizaine d’heures – pourrait être un atout. Ici, c’est un désavantage tant on aimerait qu’elle se termine le plus rapidement possible.
Franchement. Comment en 2015 peut-on encore sortir une campagne solo aussi ratée et ridicule ?
Graphiquement parlant, on oscille entre le franchement réussi et le catastrophique. Les problèmes de collision, par exemple. Arrêter un mec dans les escaliers et le voir donc les jambes droits qui flottent dans l’air et la tête plongée intégralement dans le béton, c’est fun. Tout comme le mec que vous butez et qui vient mourir encastré dans un container, un bras et la tête dépassant à moitié de la paroi. Certains détails, assez pixellisés, sont aussi plutôt hideux quand on regarde de près. Sans oublier la synchronisation labiale défaillante. Tout comme le ridicule des morceaux de bois ou des bidons qui explosent sous les coups de feu ennemis. La destruction des décors c’est bien, mais quand elle est bien faite c’est mieux. Par contre, il y a de beaux extérieurs. Une belle gestion des lumières. De ce côté-ci, Battlefield Hardline assure plutôt bien. Ce n’est pas non plus le jeu du siècle, et il est clairement plus réussi sur PC que sur Xbox One ou PS4, où aliasing et clipping sont légion. Mais bon. Ça tient quand même la route. Ce n’est plus, par contre, un des gros points fort de la série. De quoi décevoir peut-être les fans qui se consolaient en se disant que la série envoyait toujours du lourd à ce niveau. Ne me faites toutefois pas dire ce que je n’ai pas dit : le jeu n’est pas moche non plus. Il a ses bons moments, d’ailleurs. Mais il est sans doute décevant au niveau des standards précédemment imposés par la série.
Toutefois les ardents défenseurs vous le diront : La série Battlefield, c’est avant tout du multijoueur. Ce qui fera très certainement plaisir aux millions de joueurs qui achètent le jeu pour l’expérience solo, soit dit en passant. Mais soit. Parlons maintenant du multijoueur puisque cela a toujours été la grande force de la série, même si l’on ne peut qu’être nostalgique de l’époque où des jeux tels que Battlefield Bad Company offraient un solo agréable et amusant, à défaut d’être inoubliable.
Après une sortie catastrophique de Battlefield 4 et tous les problèmes de bugs et serveurs en carton qu’ont connu les joueurs, Electronic Arts avait à cœur de se racheter. On vous rassure : techniquement, ça fonctionne très bien. Plusieurs heures passées à arpenter les parties en ligne ont donné d’excellents résultats : aucun plantage, un accès rapide et facile au multi, bref, rien que du bonheur. Les serveurs carburent bien et, sortie du jeu oblige, il y a de très nombreux joueurs et de très nombreuses parties en ligne. Vous n’aurez donc pas, en théorie, à poireauter pendant des plombes.
Ce multijoueur vous place dans la peau d’un flic ou d’un criminel. On peut peut-être déplorer que chaque camp ait les mêmes types de personnages, mais bon. Vous aurez 4 classes de personnages disponibles : opérateur, mécanicien, exécuteur et professionnel. Chacun a une arme principale, une arme secondaire, deux gadgets et un type de grenades. Vous pouvez aussi choisir parmi plusieurs tenues. Du nouvel équipement est bien entendu à débloquer au fil des parties.
Chaque classe a ses atouts, ses avantages et ses faiblesses. Par exemple, l’opérateur est plutôt porté sur le combat à courte et moyenne portée (fusil d’assaut). Il peut soigner également. Le mécanicien est un combattant à courte portée équipé d’un pistolet mitrailleur. Il peut réparer et détruire des véhicules. L’exécuteur est armé d’un fusil à pompe et d’un fusil de combat, lui permettant une action à courte ou longue portée. Il peut ravitailler en munitions. Enfin, le professionnel est le sniper du lot, capable également de poser des pièges.
Ce qui frappe tout d’abord, dans le multi de Battlefield Hardline, c’est le contenu famélique. Moi je veux bien qu’on me dise que la série Battlefield, c’est avant tout du multijoueur, mais là, on se retrouve avec 8 modes de jeux seulement et 9 cartes… C’est très peu. Trop peu. 9 cartes, on en fait très rapidement le tour. Et on attendra alors les 3 supplémentaires vendues en DLC à 15 € ?
Les modes de jeux sont Braquage, Poursuite infernale, Argent sale, Sauvetage, Contrat, Conquête Petite et Grande, ainsi que Match à mort en équipe. Dans Braquage, une équipe de criminels tente de récupérer des sacs d’argent ou autre « trésor » tandis qu’une équipe de flics les en empêche. Le mode Poursuite Infernale est une sorte de mode Conquête, mais à bord de véhicules. Le mode Argent Sale vous demande de récupérer un magot et de le mettre à l’abri (puis le défendre) dans votre camp. Le mode Sauvetage vous demande de sauver au moins l’un des deux otages retenus par les criminels. Le mode Contrat est un mode dans lequel les criminels tentent de flinguer une balance, alors que les flics tentent de protéger ce VIP. Enfin, les modes Conquêtes et le mode Match à mort par équipe sont de gros classiques du genre.
Globalement, le multi est toujours efficace. Avec ses grands moments. Les modes Sauvetage et Contrat sont d’ailleurs particulièrement plaisants. Le premier demande une vraie coordination d’équipe. Carrément jouissif, même, quand on y joue entre amis. Le fait de pouvoir se focaliser sur un seul otage permet d’éviter que les ennemis campent. On peut même mettre au point quelques stratégies payantes, comme lancer un assaut sur un otage, ce qui rameutera la majorité des criminels, pour en fait concentrer le gros de ses troupes sur le second…
Le deuxième mode offre lui pas mal de tension. Il peut être très rapide, si vous arrivez à dézinguer directement le VIP, voire très long, voire même se dérouler avec très peu d’échanges de coups de feu.
Il y a toutefois quelques bémols. La conduite des véhicules en est une. Certes, elle est désormais plus accessible, plus facile. Mais l’impression de vitesse est tellement nulle que ça en casse tout l’intérêt. Le mode Poursuite Infernale s’en trouve donc rapidement… chiant et mou.
Mais le plus gros souci est que finalement, certaines cartes sont totalement inadaptées à certains modes.
Du coup, le mode Braquage ou le mode Argent Sale, sympathiques au demeurant, peuvent s’avérer assez galères. Le mode Braquage se transforme d’ailleurs rapidement en un simple Team Deathmatch dans lequel les flics gagnent dans 90% du temps. Mais il se montre parfois vraiment sympa, quand les cartes s’y prêtent bien, que vous connaissez bien les lieux à force d’y jouer, et que votre équipe ne fait pas non plus n’importe quoi. Il vous faudra donc du temps pour maîtriser ce mode et vous y sentir parfaitement à l’aise. Mais ça vaut le coup quand même de faire l’effort.
Quant aux modes Conquêtes et Match à mort par Equipe, ils sont classiques, mais toujours efficaces. Rien à redire de ce côté-ci, donc. On notera également un petit mot sur le Levolution, qui permet de transformer un niveau via un élément majeur (destruction d’immeubles, tempêtes, innondations…). Bien présent ici sur certaines cartes, il est toutefois très timide et ne restera pas dans les annales du genre.
Au final, quelle déception ce Battlefield Hardline ! J’en attendais personnellement beaucoup. Vraiment. J’espérais que Visceral Games, à qui l’on devait quand même l’excellent Dead Space, apprendrait à DICE comment faire un bon solo pour bien porter son jeu. Non seulement ils n’y arrivent pas mais ils font même pire. C’est bien simple, c’est l’une des plus mauvaises campagnes de FPS qu’il m’est arrivé de faire ces dernières années. Des relents de Haze (souvenez-vous) me sont même revenus en mémoire. Savoir que ce même studio va s’occuper de Star Wars Battlefront me remplit désormais d’effroi. Parce que franchement, sur le solo, il n’y a strictement rien à sauver. Une catastrophe sur laquelle je ne reviendrai pas dans cette conclusion de peur d’avoir à en tartiner encore plusieurs pages pour apaiser ma déception. J’ai toujours eu un petit faible pour les histoires de flics contre voyous. Comme tous les petits garçons, notez bien. Mais cette affinité avec le fond ne peut faire oublier le dégoût qu’inspire la forme. Le solo de Battlefield Hardline est une honte pour la série, pour l’éditeur, pour le développeur, mais surtout pour les joueurs.
Le mode multijoueur, heureusement, sauve les apparences. Parce que certains nouveaux modes sont réussis, agréables et proposent quelques parties assez intenses. Les modes Contrat et Argent sale en tête, le mode Braquage dans une moindre mesure. On regrettera toutefois le bien trop faible nombre de cartes et le fait qu’elles ne soient pas toutes adaptées à tous les modes de jeux. De quoi réduire les options et les possibilités. Certains fans puristes de la série seront aussi déçus de certains modes, et du fait que les seuls véhicules présents soient des voitures (et très peu d’hélico ou deux roues).
Bref, en conclusion, on peut dire que malgré un mode multijoueur qui a certains atouts, le constat global de ce Battlefield Hardline est très loin d’être positif. Consternant en solo, assurant ce qu’il faut mais pas plus en multi, on ne peut qu’être très déçu. Voire se sentir trahi. Un opus à oublier très très vite.
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Battlefield Hardline (PC, Xbox One, PS4, Xbox 360, PS3)
Plateformes : PC - Xbox 360 - PS3 - Xbox One - PS4
Editeur : Electronic Arts
Développeur : Visceral Games
PEGI : 18+
Prix : 60 €
Images du jeu Battlefield Hardline (PC, Xbox One, PS4, Xbox 360, PS3) :
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