Call of Juarez 2 - Bound In Blood

 

Publié le Vendredi 15 mai 2009 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Call of Juarez 2 - Bound In Blood

Flingage en règle

imageQuand on a un père qui vous a élevé aux Westerns, on ne peut pas rester de marbre lorsque l'on reçoit la preview de Call of Juarez : Bound in Blood. Du Bon, la brute et le truand, jusqu'à Il était une fois dans l'Ouest en passant par La rivière sans retour, avec Marlyn s'il vous plaît, ou Le tain sifflera Trois fois, Rio Bravo, ou même, tiens, Danse avec les loups, j'ai mangé du Western à ne plus savoir qu'en faire. Et j'ai aimé ce que j'ai mangé. Même en BD, tiens. Adios Palomita et 500 fusils restent pour moi des BD cultes. Et j'ai plutôt aimé la série des Gibiers de Potence de Hérenguel ou le Angela de Vatine. C'est dire si les Western, ça me botte.

Côté jeux vidéo, par contre, le genre a été sous-exploité. Pour ne pas dire complètement délaissé par les développeurs. Et je ne garde en mémoire que l'excellent Outlaws de Lucas Arts, sorti en 1997, formidable jeu aujourd'hui devenu culte et qui pourtant a connu un tel échec que jamais nous n'en verrons de suite. Misère.

Call of Juarez, donc. Je n'ai volontairement pas cité le premier épisode, sorti en 2006 sur PC et en 2007 sur 360, pour la simple et bonne raison que je n'ai pas accroché au jeu, à sa maniabilité rigide, ses scripts contraignants et, globalement, son manque de liberté dans la progression physique des personnages (un chemin trop balisé, quoi).
Pourtant, après avoir eu une présentation de sa suite, Call of Juarez : Bound in Blood, à sortir très prochainement, le 3 juillet pour être précis, sur PC, Xbox 360 et PS3, j'avais quelques raisons d'espérer le meilleur. Et la preview est arrivée pour confirmer ou infirmer ces premières impressions.

L'ambiance, déjà. La musique est splendide. J'ai toujours été sous le charme de la musique de Western. Elle aide à l'ambiance et rend un hommage assez appuyé au Maître en la matière, le grand Ennio Morricone. Le graphisme, ensuite. Si dans la version, on pouvait rencontrer quelques légers bugs, notamment de collision, et parfois même dans les cinématiques (logiquement, on est en droit de penser qu'ils seront corrigés d'ici la sortie), le jeu est globalement superbe. A peine une texture ici ou là, un objet ici ou là qui peuvent paraître hideux. Mais dans l'ensemble, c'est une belle réussite. Ça foisonne de détails. Ça foisonne de personnages. De décors. L'horizon porte loin. Ça sent la chaleur, la sueur, le cuir, le cheval et la poudre.

Ensuite, les personnages sont plutôt charismatiques. On dirige soit Ray, que l'on a connu dans le premier épisode, soit Thomas, son frère. Et l'on y croise aussi leur petit frère. De leurs combats sous les drapeaux Confédéré à leur transformation en desperados sans foi ni loi, on va suivre une histoire passionnante, captivante et digne des grands westerns, qui mènera à faire de Ray le personnage croisé dans le premier épisode.

Et pour finir... euh... en fait, non. Ce sont les seuls éléments sur lesquels on peut se réjouir sur cette preview. Parce que finalement, le reste est sacrément inquiétant. Et laisse présager du pire pour le jeu.

L'ambiance est bonne ? Elle est gâchée par un manque manifeste de rythme dans les répliques, répliques d'ailleurs foutues en l'air par un doublage franchement très moyen. A croire que l'expérience Prince of Persia n'a pas porté ses fruits chez UbiSoft.
La jouabilité, ensuite. Elle est toujours aussi rigide. Et un FPS qui manque de souplesse, qui offre des déplacements lourds et dont les personnages courent comme des tortues et sautent comme des limaces a tout pour plomber le jeu. Quand bien même les développeurs ont voulu apporter une touche de variété puisque l'un a deux flingues, l'autre un seul mais peut grimper plus d'obstacles. De la même manière, à force de tuer du méchant, ils gagnent des points de concentration qui, une fois la jauge remplie, permet de flinguer tout ce qui se trouve à l'écran, au ralenti.
On continue avec des couloirs à tire-larigot : aucune liberté de mouvement, et parfois même le fait de s'éloigner un peu des sentiers battus lorsque, par bonheur, vous en avez la possibilité, fait planter trois fois sur quatre une routine, bloquant l'action et les personnages annexes. Sans parler des nombreuses fois où l'on veut prendre un raccourci qui paraît super logique pour le joueur... mais pas pour les développeurs, semble-t-il, puisqu'ils sont bloqués par des obstacles ridicules.
Ajoutez encore des chargements toutes les cinq minutes (sans mentir), une IA très moyenne et, finalement, un récit bien trop décousu, et vous aurez tout pour faire de ce Call of Juarez : Bound in Blood, un bon gros ratage.
Les évènements s'enchaînent sans passion et bien patient et persévérant le joueur qui aura le cran d'aller au bout.

Alors attention. On ne condamne pas le jeu. Ne le faites donc pas non plus. Attendons d'avoir la version finale pour crier à la révolution et demander la tête des développeurs. Le rythme des cinématiques peut être amélioré. Les chargements intempestifs également. L'IA aussi. Et ce serait déjà de bons gros points noirs qui seraient alors gommés.
Il y a encore de l'espoir. Mais si. Aussi mince soit-il, il faut y croire. Mais par contre, attendez le test pour vous précipiter chez votre revendeur.


 

 

 
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