L'Edito du Dimanche

 

Publié le Dimanche 25 juillet 2010 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

Pediculus humanus var capitis

imageGlobalement, je me défends en français. Sans vantardise aucune, ni même une once de prétention, je pense écrire mieux que la moyenne. Une bonne moyenne. Oh, ne me prêtez pas des mots qui ne sont pas miens : je ne suis pas en train de vous dire que je suis un génie de la langue française et que je ne comprends toujours pas pourquoi les immortels n'ont pas encore fait appel à moi pour redonner un coup de jeune à l'Académie Française.
Loin de là. A moins qu'ils n'aient besoin de quelqu'un pour proposer à leur place quelques mots qui aujourd'hui manquent au dictionnaire, tels que stouquette ou même quéquette, baloches, voire foufoune et quelques autres que la décence m'empêche de vous écrire ici.
Mais disons que j'écris assez bien, quoi, même si mon style, parfois peu académique, pourra en rebuter plus d'un. 

J'ai toujours été assez fort en orthographe.
Là encore, je ne dis pas que je vous livre des textes 100% garantis sans faute. Le volume abattu chaque jour, la vitesse de frappe, font que quelques coquilles sont parfois publiées. Coquilles que certains d'entre vous (et je vous en remercie) ne manquent pas de me faire remarquer dans les commentaires. Et puis il faut bien avouer que les correcteurs orthographiques, tout aussi pratiques soient-ils, offrant notamment un gain de temps précieux, sont l'ennemi de l'apprentissage : clic droit, hop, vérifier l'orthographe, hop, corriger et zou, on oublie. La recherche de la bonne orthographe (oui, orthographe est un nom féminin) dans un dico demande un effort plus long qui, finalement, vous permet de mieux retenir les éventuelles corrections.
Etant jeune, dans mes primes études, la grammaire n'était clairement pas mon fort. Je ne parlais pas comme un poissonnier bulgare, mais disons que je m'embrouillais volontiers dans toutes ces règles syntaxiques.
A force d'études et de travail, j'ai finalement réussi à surpasser mes difficultés et aller jusqu'à maîtriser plutôt bien mon sujet.
Soit dit en passant, ça n'a jamais été grâce à la lecture. J'ai finalement eu toujours d'assez bonnes notes en français, mais n'ouvrais jamais un bouquin autre que ceux imposés par les profs. Et encore... quand je ne me réfugiais pas simplement dans les profils...
J'ai rattrapé aujourd'hui mon retard et dévore en moyenne un bouquin par semaine. Mais disons que je reste l'antithèse du "il faut lire pour être bon en français".

imageSi je viens de vous livrer ce petit passage vaguement autobiographique et légèrement onanique, c'est parce que je suis quand même terriblement inquiet pour l'avenir de notre langue. De notre belle et merveilleuse langue. L'une des seules capables de faire, selon votre envie, chanter, rire, pleurer ou crier les mots.

Il suffit de s'offrir une balade sur quelques forums ou blogs pour se rendre compte à quel point le niveau de français est catastrophique dans notre pays. 

Oh, globalement, à part quelques exceptions, mais pas aussi navrantes qu'on pourrait le croire, nous avons un lectorat de qualité, à ce niveau. De vraies phrases, quelques fautes par-ci par-là, certes, mais globalement, rien de bien affolant ou qui ne saurait être corrigé avec un peu plus d'attention et, éventuellement, un ou deux coups de pieds au cul (et un petit tour dans un Bescherelle).
Mais ailleurs...

Et il suffit de tendre l'oreille, autour de soi, pour se rendre compte que cela n'a finalement rien à voir avec le "oui mais j'écris en SMS juste parce que c'est rapide, alors qu'en réalité je sais bien écrire". Non. A ce niveau-là, ça relève du handicap national.

La dernière en date nous arrive tout droit de deux jeunes adolescentes, environ 15 ans, que j'ai croisées dans la rue. Elles expliquaient à leur mère avoir marché pendant "des heures" durant la journée. Et l'une d'entre elles, de lancer :
On a tellement marché que si ça continue, 'on va devenir des anorexiques de la marche !
Je vous passe les gloussements qui en suivirent. Ce n'est bien entendu qu'un exemple, pris parmi tant d'autres. Mais suffisamment choquant pour illustrer mes propos.

Cette anecdote a d'ailleurs été le déclencheur de cet édito.

Et je terminerai ma lamentation sur la lente et terrible agonie de notre langue sur une dernière faute qui provoque chez moi des tressaillements d'horreur et, parfois, à force d'être répétée, de douloureux saignements auriculaires (et par auriculaire, j'entends qui a un rapport avec l'oreille, hein, parce que le petit doigt qui saigne, ça serait un peu ridicule dans le cas présent). 
Le sac à ton frère. Le jouet à ta soeur. La voiture à Papa...
Ultra-répandu, cet emploi du "à" au lieu du "de" est entendu ou lu quotidiennement. Et là, je ne parle pas forcément des mongoliens de la langue française qui hantent les forums et les commentaires. Des gens très bien et avec un niveau correct de français la font eux aussi. Maman, si tu nous lis...

Allez. Continuez à faire des efforts. Battez-vous pour que les autres en fassent. Frappez les gens dans la rue quand ils font une faute. Donnez des coups de pieds aux enfants. Cognez les chiens (juste pour le plaisir). Et étranglez les vieux. Un peu de violence gratuite, dans ce monde de dégénérés, ça fait du bien.

Sur ce, je vous laisse. J'ai un shampooing anti-poux à administrer à toute la famille. Comme quoi, des fois, ça a du bon de pouvoir se raser la tête.

Voilà. Vous venez ainsi de lire la 5900ème news sur GamAlive. Youpie.

 

 
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