Publié le Dimanche 3 août 2025 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

Enfant de courtisane

Ma chère, tendre et aimante épouse ne veut plus que j'utilise de gros Ma chère, tendre et aimante épouse ne veut plus que j’utilise des gros mots à base de relations amoureuses tarifées qui concernent les mamans. Elle trouve terriblement offensant pour l’ensemble de la gent féminine le fait de suggérer que le comportement inapproprié d’une personne puisse être la résultante d’un déséquilibre amoureux de sa génitrice.

Cela étant, après trois jours passés sur les routes de France, c’est dingue ce qu’il peut y avoir comme fils de pute au volant.

Des petits mesquins, des gros empaffés, des conscients, des inconscients, mais tous, sans exception, fils de pute au volant.

Les mecs qui slaloment dans les bouchons. Fils de pute.
Les mecs qui roulent constamment sur la voie du milieu, sans jamais se rabattre. Fils de pute.
Les routiers qui estiment être prioritaires à partir du moment où ils ont mis leur clignotant et se foutent de savoir si une voiture est sur le point de les doubler. Fils de pute.
Les routiers qui doublent malgré les panneaux signifiant l’interdiction de dépassement pour les poids-lourds. Fils de pute.
Les mecs qui roulent sur la voie de gauche avec leur clignotant constamment allumé pour te faire comprendre qu’ils veulent passer.  Fils de pute.
Les mecs qui arrivent comme des fous et te font des appels de phare pour que tu les laisses passer. Fils de pute.
Et surtout, les mecs qui te collent pour que tu te pousses. GROS fils de pute.

Bref. C’est fou ce qu’il y a comme fils de pute sur la route, quand toi, tu t’évertues à respecter le code de la route, à ne pas dépasser les limitations de vitesse, bref, à conduire… correctement.

Et ces gros fils de pute, qui sont persuadés bien entendu d’être les meilleurs pilotes du monde, au volant de leur grosses cylindrées, pensent que la plèbe doit se prosterner devant leur magnificence et leur conduite spectaculaire.

Moi, quoi qu’il arrive, je reste zen. Même pas un petit coup de frein (stupide et dangereux) pour leur stipuler mon désaccord quant à leur manière de se comporter sur la route. Je les laisse s’énerver et ne me rabat sur la voie du milieu qu’une fois mon dépassement effectué. Sans précipitation. Sans stress.

Au risque de vous surprendre, je reste zen. Tranquille. Pépère.

Même si au fond de moi, j’espère qu’ils vont faire crever leur femme (ou mari), leurs enfants, leur chien et qu’eux finiront tétraplégique. Et j’avoue, parfois, dans un moment de faiblesse, souhaiter aussi la mort de leurs amis.

Et c’est là que ma fille cadette entre en jeu. Parce que vous comprenez, on ne doit pas souhaiter la mort que quelqu’un, quel qu’il soit, selon elle. Ça ne se fait pas. Donc comme elle a décrété que ça ne se fait pas, je n’ai pas le droit de le faire.

Même si c’est un type qui conduit comme une merde et met en danger les autres.
Même si c’est une mère qui laisse hurler son gamin dans les couloirs d’une résidence à 8 heures du mat’ durant les vacances.
Même si c’est un ado qui écoute du Jul à fond et me réveille de ma sieste.

Alors je vous dis pas. Si je souhaite la mort d’un gros fils de pute, j’ai finalement les deux qui me tombent dessus et m’engueulent pour mon langage grossier et mon immoralité.

Alors que moi, j’voudrais juste qu’on me foute la paix.

Smiley bisou. Cœur. Cœur. Aubergine. Fils de pute.