L'Edito du Dimanche

 

Publié le Dimanche 29 juin 2025 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

Une semaine en enfer

imageJ’étais à une fête de village, hier, et quand je parle d’un village, n’y voyez pas l’image un brin cliché des bons gros paysans à sabots qui dansent la bourrée sur de l’accordéon avant de faire gagner un cochon à celui qui réussira à deviner son poids… mais plutôt d’un petit village de banlieue parisienne, dynamique et moderne, dont les festivités lorgnent plutôt du côté du forain dans l’après-midi, puis après un grandiose feu d’artifice (il était vraiment somptueux cette année), la journée se clôture par une soirée dansante.

Là encore, quand je parle de soirée dansante, c’est avec DJ. Pas de valse-musette ni même de chenille qui redémarre. Juste du gros son d’aujourd’hui… 

Et c’est peut-être ça justement qui m’a poussé à rentrer rapidement dans mes pénates, l’œil consterné et les oreilles sanguinolentes. 

Je me disais, en regardant les nuisibles envahir la piste, que la jeune génération ne sait pas danser. Je veux dire… elle passe son temps à regarder des tutos Tik Tok avec des gens qui font des pas de danses improbables n’importe où dans la rue sur n’importe quelle musique à la con… mais une fois sur la piste, elle n’est pas foutue de faire autre chose que de sauter, le doigt en l’air, tous collés les uns aux autres, à crier des « whoop » « whoop ».
Et ce n’est pas propre à la soirée d’hier. Systématiquement, qu’importe la ville ou le village, qu’importe qu’il s’agisse d’un événement public ou privé… les ados ne dansent pas mais sautent sur place, le doigt en l’air, tous collés les uns aux autres, à crier des « whoop » « whoop ».

imageC’est finalement une génération de kangourous à la con qui vient parasiter les dancefloors. Dès qu’une chanson qu’ils aiment retentit, il y a un mouvement de foule, ils convergent tous vers la piste comme un troupeau de gnous en pleine migration et « whoop » « whoop ». Avant de repartir pour attendre sur le côté le prochain morceau qui leur donnera envie de « whoop » « whoop ».

Un petit mot sur le DJ, soit dit en passant. Est-ce qu’on pourrait donner l’autorisation, une bonne fois pour toutes, de flinguer les DJ Tik Tok ? Je les appelle comme ça parce que la nouvelle mode, désormais, c’est de ne plus mettre les chansons en intégrale, mais juste des courts extraits. On se retrouve donc avec des enchaînements de 30 à 40 secondes de musique, pas plus, l’ensemble formant finalement une bouillie immonde où Gims fréquente Abba, Soprano assassine Téléphone et Ninho se mélange à l’hymne du PSG (si, si… il nous l’a fait)… Le tout servi avec des arrangements où la médiocrité fait loi. On se retrouve avec un brouhaha sans aucune unité sonore ni rythmique, jouée par un type qui maltraite les boutons de sa platine au hasard (si, si, vu le niveau, c’est forcément au hasard) et qui en plus coupe régulièrement le son pour voir si les gens chantent ou pas. Avouez que ça mérite la peine de mort.

Ce fut finalement la fin en apothéose d’une semaine pénible et catastrophique, de celles que l’on a envie de passer sous la couette, sans en sortir, jusqu’à ce que les événements s’évanouissent par eux-mêmes. 

imageJe l’ai commencée, cette semaine, par une sorte de laryngite sournoise, de celles qui ne vous donnent pas de fièvre mais vous fatiguent à l’extrême, accompagnée d’une toux persistante et irritante à vous en faire expectorer du sang.
Et surtout, qui s’est conclue par une perte totale de goût et d’odorat.

Non, ce n’est pas le Covid. Parce que vous y avez pensé direct, je sais. Je me suis fait tester, c’est négatif. 

Mais le résultat est le même. Et pour quelqu’un dont la vie est rythmée sur l’heure des repas et – surtout – des apéros, perdre le goût et l’odorat est quelque chose de catastrophique. Récemment, un ami qui a subi une chirurgie lourde au cou m’expliquait qu’il avait eu peur de finir tétraplégique et que, dans ce cas-là, il aurait préféré qu’on l’euthanasie. Moi, vivre avec une paille dans la bouche pour faire bouger mon fauteuil, je m’en fous. Mais si un jour je perds vraiment et définitivement le goût et l’odorat, là, je préfère qu’on me crève de suite. 

Et donc, alors que ce n’est toujours pas revenu, j’ai l’impression de me nourrir désormais que de carton bouilli ou de papier toilette. Alors que putain, ce midi, y’a des Ribs sauce Barbecue pour le déjeuner.

J’ai comme une envie de mourir.

Smiley qui pleure. Cœur brisé. Cœur brisé. Carotte.

 

 
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