Publié le Dimanche 30 mars 2025 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

Régime Hache

Comme je l’expliquais dimanche dernier, je me suis sévèrement coincé le cou. Un torticolis qu’on pourrait, aisément, qualifier de « torticolis de fils de pute » tellement il m’a handicapé pendant quasiment toute la semaine.
Pendant une semaine, donc, j’ai passé mon temps à me tourner entièrement quand une personne située à côté de moi me parlait. Je peux vous assurer qu’on a l’air quand même bien con dans ces moments-là.

Aujourd’hui, ça va mieux. Quelques rasades de Pure Malt et quelques massages, au Pure Malt aussi, ont eu raison de mes douleurs. Enfin, pas complètement parce que je sens quand même encore une petite raideur dans la nuque. Ce qui explique que j’en suis à ma sixième bouteille de whisky depuis lundi. Mais n’allez pas croire que je suis définitivement tombé dans un alcoolisme crasse – mais stylé en raison de son caractère onéreux. C’est uniquement et strictement médicamenteux.

De toute manière, j’entre dans une période délicate, d’un point de vue condition physique. Le printemps est là, les bourgeons bourgeonnent, les petites fleurs fleurissent, les oiseaux oisonnent, les pigeons pigeonnent, et d’ici quelques semaines, on devrait à nouveau s’enthousiasmer devant des gambettes dénudées, des jupettes plus courtes et des crop-tops en veux-tu en voilà. Parce que ouais, s’enthousiasmer devant une doudoune informe, c’est déjà plus compliqué.

Mais le printemps, c’est aussi le rhume des foins. Ou plutôt, ces saloperies d’allergies au pollen de poil de bouleau de pommes de pins de platane ou je ne sais quoi qui ont le don de me transformer en lapin albinos, nez rouge, yeux rouges et une furieuse envie de sauter partout en me raclant la tronche tellement ça démange. A risquer de se choper un œuf de coin, ça, tiens. Hein ? Œdème, pas œuf ? C’est pareil. Quincke, pas coin ? Allez, on ne va pas jouer sur les mots.

C’est aussi la période où l’on va nous péter les noix avec des régimes pour préparer son « body summer ». L’abondance de pubs télévisées est déjà tellement pénible qu’elle donne envie de se noyer dans un bol de frites à la graisse d’oie, mais là, on va en manger partout, notamment sur les couvertures des magazines dont les publicités vont s’étaler à coup sûr dans le paysage urbain. Et vas-y que je te conseille un régime à base d’huile de pépins d’artichauts, et vas-y que non, le régime à base de lavements à la raclette fondue c’est mieux, et vas-y que le régime ultime, c’est l’hyper-protéiné à base de viande de chaton bouillie.
Alors que bordel, le seul régime qu’on ait envie de suivre, c’est celui à base de Pizzas, de bière, de sushis, de tartiflette et de burgers double steaks.
Oui, d’accord, ça ne fait pas maigrir. Mais c’est quand même celui qu’on veut suivre.

Moi, perso, j’ai décidé de préparer mon body summer avec un régime de hache. Non, il ne manque pas d’accent sur le e. Hors de question de je ne me nourrisse que de machins mous déstructurés au mixer. Vous avez bien lu. Un régime de hache.
Déjà, depuis plusieurs semaines, je me laisse pousser la barbe. Ensuite, je vais aller couper du bois pour l’hiver prochain. Double effet Kiss Cool : ça va me faire les épaules et ça va me permettre d’avoir chaud cet hiver, quand les Russes seront à nos portes et qu’il n’y aura plus accès à l’eau, au gaz, à l’électricité. Et l’eau, je m’en fous, mon voisin a un puit chez lui. Vous allez me dire qu’en temps de guerre, il ne voudra peut-être pas partager. Mais quand un mec avec une hache vous demande à boire, en général, vous lui donnez un verre. Et si la hache ne suffit pas, j’ai un masque de gardien de hockey qui traîne, dans ma cave. Juste à côté des cisailles et de la chignole.

Allez, sur ce, je vais enfiler ma chemise de bûcheron.

Smiley bisous. Cœur. Cœur. Aubergine.