L'Edito du Dimanche

 

Publié le Dimanche 9 mars 2025 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

J'ai peur en avion

imageJ’ai peur en avion.

Oui, je sais. Ça ne colle pas avec mon allure de quintal patibulaire. On m’imagine plus du genre toujours prompt à braver la grande faucheuse. D’ailleurs, ça m’a valu, un soir où j’avais décidé – bourré je le précise – d’aller tenter un hélicobite dans l’enclos des grizzlys dans un zoo pourtant fermé au public, le surnom de « trompe la mort ». Et je tiens à préciser que le mot « trompe » avait, cette nuit-là, un double sens.

Mais j’ai peur en avion.

A l’approche du moindre voyage qui doit m’envoyer dans les airs, je commence, plusieurs jours avant, à perdre toute notion de bon sens et, surtout, toute notion d’amour-propre. Il suffit que je tombe sur la moindre allusion à une catastrophe aérienne pour que je considère ça comme une mise en garde du destin et harcèle ma chère, tendre et aimante épouse pour annuler le prochain voyage.
« Je veux pas finir sur un massif en Argentine à manger les corps des passagers décédés dans le crash !
- Ça tombe bien, on ne va pas en Argentine.
- Je veux pouvoir manger des gens quand je veux, comme je veux, avec l’assaisonnement que je veux, mais pas obligé et je veux pas mourir de faim dans la neige parce qu’on aura tapé une montagne !
- On ne doit pas survoler de montagne.
- Je veux pas finir sur une île déserte à m’arracher une dent avec un patin à glace !
- Y’a pas d’île déserte là où on va.
- J’ai un mauvais présentiment, faut annuler ! »

imageMa chère, tendre et aimante épouse n’a strictement aucune espèce de compassion pour moi dans ces cas-là. Et même si je me jetais sous un train pour être certain de ne pas prendre l’avion, elle serait du genre à réajuster ma jambe pour que ça n’éclabousse pas trop les gens sur le quai et me laisserait crever comme un pauvre hère. Elle aime trop voyager pour écouter la moindre de mes jérémiades.

Vous me direz, y’a toujours l’option picole. Ça peut aider à supporter le décollage, l’atterrissage et le moment entre les deux. Seulement il y a deux inconvénients. Le premier, c’est que s’enfiler une flasque de whisky, tout aussi bon soit-il, est assez compliqué quand on a un vol à 6h du mat’. Mon alcoolisme a des limites que mon corps a fixé à des heures plus raisonnables.
Ensuite, depuis que j’ai passé un vol à jeter des cacahuètes sur les passagers et à siffler l’hôtesse de l’air avant de lui proposer de faire des galipettes dans les toilettes, ma chère, tendre et aimante épouse m’interdit strictement toute boisson alcoolisée avant ou pendant le vol. D’autant plus que l’hôtesse de l’air était d’accord, mais pour un plan à 3. Seulement bon, vu la taille des toilettes dans un avion, forniquer façon Tetris, c’est plus de mon âge.

J’ai peur en avion et j’ai dû, ce week-end, le prendre. Deux fois. Une fois pour l’aller. Et une fois pour le retour.

Et bien croyez-le ou non, mais cette fois-ci, j’ai été vachement digne et en totale maîtrise de soi.

J’ai juste un peu pleuré.

Smiley bisous. Cœur. Cœur. Aubergine.

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