L'Edito du Dimanche

 

Publié le Dimanche 24 novembre 2024 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

Soirée chantier

imageHonnêtement, j’étais contre.
J’y étais irrémédiablement, totalement, opposé.
Et je le suis toujours, d’ailleurs.

Quand ma fille cadette a demandé si elle pouvait faire une soirée pour son anniversaire, ma chère, tendre et aimante épouse a tout de suite dit oui. Et quand elle a ajouté que « ouais, mais ce serait bien que vous ne soyez pas là », ma chère, tendre et aimante épouse a répondu « d’accord » et ajouté un truc du genre « en plus ça fait longtemps qu’on ne s’est pas fait un petit week-end tous les deux avec ton père ».

Moi j’ai dit non. Parce que je les connais, ces petits cons qui ne respectent rien. Ils ne respectent rien chez eux donc encore moins chez les autres. Et ma télé, mes figurines, mon salon que je viens de refaire, j’y tiens. Mes tableaux, j’y tiens. Mon canapé, j’y tiens. Ma table basse, j’y tiens. Même ma porte d’entrée, j’y tiens. Parfaitement, je suis quelqu’un de matériel. Mais j’y tiens et c’est comme ça.

Seulement ces derniers temps, j’sais pas pourquoi, mais quand je dis non et que je suis le seul à dire non… ben je n’ai pas gain de cause. Et je me suis rendu compte que « ces derniers temps », en fait, ça dure depuis que je me suis marié. Alors que merde, c’est qui le patron à la maison, hein ?

imageBen visiblement pas moi.

Et voilà comment je me suis retrouvé bouté hors de chez moi pour que ma môme organise « une petite soirée entre copines » pour fêter ses 16 ans. « Petite soirée entre copine » qui s’est rapidement transformé en « ben en fait on sera 40 et y’aura pas que des copines, y’aura des copains aussi, et il est possible qu’on soit en fait 50 ».

Sentant venir le plan à la Projet X, j’ai menacé de m’enfermer dans la cuisine ce jour-là et bon, d’accord, on a une cuisine ouverte alors ça aurait été un peu compliqué, mais le message était passé. Résultat, elle a revu le scope à la baisse. Ils n’étaient pas 40, au final, mais 25. Et moi, j’ai passé un week-end complètement stressé à l’idée de retrouver simplement des ruines fumantes à mon retour, les toilettes en haut de l’arbre, mon ordi dans la fosse septique et ma chaise de bureau débitée en copeaux de bois alors qu’elle est en plastique. Oui, je suis encore matérialiste, mais moi, mes toilettes, j’y tiens. J’y passe suffisamment de bon temps pour y tenir.

Finalement, La maison était debout. Et tout à sa place. Il y a bien eu quelques ratés mineurs comme la gâchette de la bombe à chiottes cassée, ma sauvegarde de Call of Duty bousillée parce qu’à 5 heures du mat ils ont décidé de faire une partie, un reste de vomi sur les marches extérieures et un ou deux papiers oubliés dans le jardin, mais globalement, le reste était intact. J’ai quand même dû me taper de nettoyer le carrelage de fond en comble parce que, malgré les « mais je te jure que j’ai passé l’aspirateur et le balais-serpillère », il restait quand même une ou deux mottes de terre coincées entre les carreaux et quelques taches chelous… un peu partout sur le sol.

Mais globalement, j’ai été agréablement surpris, tout était entier et en bon état…

…jusqu’à ce que je tombe sur les tik tok et autres stories Instagram qu’elle a postée en ligne.

imageSi mes murs et mon plafond fraichement repeints sont intacts, ça tient du miracle. Si rien n’a été cassé, ça tient de l’intervention divine. Parce que 25 tarés qui braillent et sautent dans mon salon sur de la musique immonde, c’est une chose, mais quand ils piquent les cônes de signalisation dans la rue qui actuellement est en travaux, pour s’en faire des chapeaux, c’en est une autre. Et le pompon, c’est quand on les voit se trémousser avec… des panneaux de signalisation et une barrière de chantier. Chez moi. Dans mon salon.

Heureusement qu’ils n’ont pas essayé (ou réussi ?) à démarrer la pelleteuse…

En tout cas, ça prouve que j’avais raison, qu’ils ne respectent rien, surtout chez les autres, parce que bon, y’a des limites à la connerie quand même… Des cônes. Des panneaux. Une barrière. Putain. Faut vraiment être très très con.



Putain, j’suis dégouté de n’y avoir jamais pensé.

Mais c’est tellement le genre de connerie que j’aurais pu faire. Que j’aurais dû faire. Mais ça ne m’est même jamais venu à l’esprit. Alors que ouais, faire un pogo avec un cône de chantier sur la tête, danser un slow avec un panneau interdit de stationner ou tenter du break-dance avec une barrière, j’aurais eu la classe.

J’suis grave jaloux. La prochaine fois que je croise un pote de ma gamine, il prend un taquet dans les gencives et un taille 42,5 coqué dans les noix. Juste par jalousie. Et pour leur apprendre à respecter mon salon. Merde alors.

Allez.

Smiley bisou. Cœur. Cœur. Aubergine.

image

 

 
image

 

 

 

 

Home

 

 

Commentaires

Il n'existe aucun commentaire sur cette actualité


Ajouter un commentaire

Vous devez être inscrit sur le site pour poster un commentaire

Derniers Commentaires

52344-anniversaire-soiree-chantier-panneau-barriere-respect