Publié le Dimanche 4 août 2024 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

Léon Marshal

La folie des J.O. s'est emparée du pays. Et j'avoue, malgré des réserves toujours aussi importantes quant à leur organisation et un dégoût toujours aussi prononcé face à la perte de l'esprit sportif et olympique au profit de l'aspect purement financier dans bien trop des sports, j'ai succombé à mon tour à l'ambiance euphorique des épreuves, vibrant à chaque nouvelle médaille tricolore.

Vous me connaissez, je suis un être, certes à la recherche non pas de la vérité mais simplement d'une aventure qui sorte un peu de la banalité, mais je suis surtout un être plein d'excès et de passions. Je déborde d'excès et de passion. Ma chère, tendre et aimante épouse vous dirait que je déborde tellement d'excès et de passion que je suis passé depuis longtemps au XXL et que ce serait bien si je faisais un peu moins déborder de partout mon excès et ma passion, mais ça, c'est un autre débat.

Je vis donc les épreuves des J.O. pleinement. Avec passion. Et un petit peu d'excès, j'avoue. Alors je ne suis pas vissé le cul sur mon canapé à zapper entre les deux ou trois chaînes qui retransmettent de manière parfois un brin agaçantes parce qu'aléatoires (enfin c'est ce qu'il semble) les différentes épreuves, à agiter min petit drapeau bleu-blanc-rouge et à gueuler mes encouragements à l'écran comme si le sportif pouvait m'entendre. Pas mon genre.

C'est juste que je vis les J.O. à ma manière. Avec passion, disais-je. Et à peine un petit peu d'excès. Enfin disons que je n'étais pas obligé de me mettre en slip de bain pour les épreuves de natation. C'est ma chère, tendre et aimante épouse qui, me trouvant en train d'essayer d'enfiler un préservatif en guise de bonnet de bain (oui ben on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a), m'a lancé un "ah ben t'es pas prêt d'être aussi bien gaulé que Léon Marchal". Léon Marchal. Un "fourchage de langue" sur un nom pourtant simple que j'ai trouvé tellement hilarant que j'ai suivi les épreuves avec, au final, un chapeau de cow-boy et un flingue plastique à amorces dans le slibard. Je me suis glissé pleinement dans la peau de Léon US Marshal. J'ai juste évité l'étoile jaune de sheriff, au cas où il y avait un israëlien durant la finale 200m papillon homme, ça aurait pu être mal interprété.

En tout cas, j'ai tellement tiré sur le compétiteur hongrois à travers mon écran, que je l'ai flingué sur la dernière longueur. A ce titre, je suis plutôt déçu que Léon Marchal, le vrai, n'ai pas cité durant ses remerciements Léon US Marshal, moi, pour lui avoir filé un coup de main.

Et j'ai continué ces derniers jours, à regarder les épreuves. Avec toujours passion et un brin d'excès. En maillot une pièce quand ce sont les natations féminines, avec un casque durant les épreuves de VTT (j'ai bien essayé de m'épiler les mollets mais ça fait trop mal), et en pyjama pour les épreuves de judo. Et tant pis si je n'ai réussi à me dégotter qu'un pyjama rose Barbie. Ma chère, tendre et aimante épouse m'a juste confisqué les balles de tennis et de ping-pong pour éviter d'éclater un truc dans le salon et je me suis fait engueuler quand j'ai commencé à gonfler mon kayak sur la table basse ou quand j’ai tenté de choper des chats et des pies au lance-pierres pour le tir. Mais la goutte d'eau qui a fait déborder le bassin, ce sont les épreuves d'équitation.

Bref. J'ai dû accepter de réduire un peu ma consommation de télé. Et nettoyer le crottin sur le canapé. Et ramener "Princesse Bijou" au haras d'à-côté.

La semaine prochaine réserve d’autres surprises. Olympiques, certes, mais aussi personnelles. On en reparlera.

Smiley Bisou. Cœur. Cœur. Aubergine.