L'Edito du Dimanche

 

Publié le Dimanche 21 juillet 2024 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

Les trous, c'est ma grande passion

imageJe me suis découvert une passion pour les gouffres.
La beauté silencieuse des lacs souterrains, les draperies qui se dessinent sur la roche, les fleurs de gypse, les excentriques et, bien entendu, les stalas, qu'elles soient cTites si elles Tombent ou gMites si elles montent.

Les entrailles de la Terre regorgent de merveilles qui attendent d'être admirées par l'humble pénitent, le silence des profondeurs ayant une portée mystique et religieuse.

Certaines occasions ne se ratent pas. Même si vous savez pertinemment qu'elles vous sont totalement inadaptées. Même si vous savez que vous allez vous retrouver comme un végan ancien alcoolique devant un coq au vin, à savoir tiraillé entre l'effroi et l'irrésistible attirance.
Alors quand le guide avec lequel j'ai sympathisé m'a proposé de me joindre à sa petite expédition tranquille d'exploration d'une nouvelle faille, j'ai sauté sur l'occasion en lui lançant cette phrase devenue depuis mythique : "les trous, c'est ma grande passion".
Ouais ben on ne peut pas toujours être non plus au top de l'humour et des mots d'esprit. Moi aussi j'ai mes moments de moins bien.

Bref, voilà comment je me suis retrouvé arnaché comme un adepte de SM, avec des sangles et des harnais partout, mais aussi avec mon petit casque orné d'une lampe frontale. Armé de mes petits piolets, je me suis engouffré dans le ventre de la Terre en fredonnant un air de circonstance, à savoir la chanson des nains de Blanche-Neige. Sachant que ma chère, tendre et aimante épouse me compare souvent à grincheux, c'était adapté.

L'exploration était prévue sur 2 jours. Avec la promesse, ou du moins l'espoir de découvrir un nouveau lac souterrain.
Hésitant au début, gauche et maladroit, j'ai finalement pris petit à petit mes marques et, au bout d'une paire d'heures, je me sentais comme un poisson dans... euh... comme une chauve-souris dans sa grotte, plutôt.

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C'est ce qui m'a valu ma première frayeur. Parce que faire le con sur une corniche, c'est amusant, mais on oublie vite que la pierre mouillée, ça glisse. Ça glisse beaucoup, même.
Je me suis donc retrouvé, après avoir ripé sur une roche en faisant le con, accroché par les mains à la paroi, les jambes dans le vide.

imageJ'ai survécu. On n'a juste pas retrouvé ma chaussure gauche.
La droite, je l'ai perdue dans la cascade souterraine.
Quant à mon t-shirt, il est resté accroché à un stalactite, tandis que mon short s'est déchiré dans une forêt de stalagmites.
Le casque s'est fendu quand j'ai voulu mettre un coup de boule à une chauve-souris et qu'en fait, j'ai frappé une roche.
Au bout de 4 jours (oui, on s'est perdu parce que j'étais persuadé qu'en allant à droite après la salle des draperies, ça donnerait sur une nouvelle salle prometteuse alors que... ben non), on a finalement retrouvé le soleil.
On a surtout découvert un passage inconnu qui fait communiquer une grotte minérale moyennement fréquentée (d'où l'on est parti) et une grotte préhistorique touristique très prisée (où on est arrivé). Très très prisée, la grotte. Très très très prisée.

Disons que ça a fait bizarre au groupe de touristes de voir débarquer un type en slip recouvert de boue, vociférant des insultes primitives, tout ça en pleine visite, émergeant d'une faille située entre une peinture de tigre à dents de sabre et une sculpture de cul de mammouth.J'ai dû leur faire un peu peur parce qu'il y a eu des cris, des pleurs et des malaises.

Bref. Je me suis découvert une nouvelle passion. Juste, amis spéléologues, si au détour d'une promenade, vous retrouvez mes godasses, merci de me les ramener.

 

 
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