Publié le Dimanche 30 juin 2024 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

Météo de facho

A part deux ou trois jours cette semaine où j’ai enfin pu profiter de ma terrasse tardivement, difficile de se dire que l’on est en été.

Vous savez, l’été, la chaleur, le soleil…

Des notions particulièrement abstraites cette année où ce sont les limaces et les escargots qui profitent tellement de l’humidité ambiante qu’ils ont forniqué comme des malades et déferlent par vagues sur mon jardin, ravageant mes cultures tels des Attila baveux derrière lesquels plus rien de repousse.

Je fais de mon mieux pour préserver mes quelques courgettes, cornichons ou tomates en faisant des rondes nocturnes et en sautant à pieds joints sur les quelques coquilles que je croise ou en jouant à « qui lancera le plus fort des trucs visqueux, mous et collants contre le mur en crépi des voisins ».
Je vous rassure, mon voisin est au courant et me laisse faire. Déjà parce que je lui fais peur. Ensuite parce que je lui ai promis de les lancer de telle manière que ça réalisera, au final, un dessin artistique. Après, moi, le truc dans lequel je suis le plus doué en art, c’est dessiner les bites. Mais qui sommes-nous pour juger du sujet d’une œuvre quand la réalisation et à ce point originale et brillamment exécutée ?

Bref, après un printemps pourri, pour le moment, l’été, c’est de la merde.

Alors certes, l’été n’a pas la même saveur chez tout le monde. En Islande, par exemple, ils sont ravis de pouvoir quitter leur parkas et doudounes pour… enfiler un blouson mi-saison pour profiter pleinement des 13°C en moyenne. Oui mais en Grèce, ils ont tellement chaud chaque année qu’ils n’ont plus assez de glace pour conserver leurs petits vieux. Et moi, à choisir, entre me faire une terrasse avec des moufles (mais légères) et m’inquiéter de savoir si mes parents ont assez bu aujourd’hui… ben désolé… mais j’ai plus d’appétence pour le four que pour le frigo.

Pas une seule fois, cette année, je n’ai encore pu recevoir le livreur de colis en mankini rose fluo, qui reste mon costume préféré quand les températures dépassent les 35 degrés ou même le facteur en tanga licorne, qui reste mon costume préféré quand les températures dépassent les 30 degrés.
Ok, j’avoue, je triche parfois un peu, je le mets quand il fait 28 ou 29°C.

Ne me jugez pas. Il y a du mieux. J’ai arrêté de me promener complètement à poil chez moi ou dans mon jardin. Ça n’a, de toute manière, plus aucun intérêt, les enfants des voisins sont devenus trop âgés.

Il faut croire que la météo s’est mise au diapason de la morosité ambiante. Même si, finalement, à voir les têtes de cons qui croient désormais que 30% de débiles donnent droit à toutes les exactions extrémistes, c’est plutôt des orages de grêle (parce que même si l’expression est belle, les orages de merde n’ont pas de fondement scientifique) qui devraient alors nous tomber sur la gueule si la nature voulait vraiment s’aligner sur l’ambiance française, voire européenne.

Allez, n’oubliez pas d’aller voter aujourd’hui. Parce que des fois, même « voter contre » est un geste de survie citoyenne.

Sur ce, je vais de ce pas mettre moi aussi mon petit paquet dans la fente. Habillé de mon tanga licorne, bien évidemment.

Smiley bisou. Cœur. Cœur. Aubergine.