L'Edito du Dimanche

 

Publié le Dimanche 3 mars 2024 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

Vieille merde

imageMon point faible, c’est le dos. Bon, certains vous diront que non, en fait, mon point faible c’est le Whisky et que si un jour on veut me capturer à l’état sauvage, il suffira de coller une bouteille de Pure Malt dans une cage pour que j’y fonce sans réfléchir. C’est pas faux. Mais en l’occurrence, mon vrai point faible, c’est le dos.

Je vous ai déjà dit qu’entre deux pintes de Guinness, de Dalwhinnie 15 ans d’âge ou d’An Cnoc 18 ans d’âge, et autres filet mignon en croûte ou lasagne alla bolognese,  je suis un grand sportif. Si, si. Hein ? Bon. D’accord. Un sportif tout court, ça suffira. Pas la peine d’en faire trop. En tout cas, les deux entraînements de volley-ball par semaine me permettent de me maintenir suffisamment en forme pour ne pas m’épuiser dans certains escaliers trop raides ou dans certaines femmes trop molles, comme le disait mon ami Pierre.

Seulement voilà, dernièrement, je me suis éclaté le dos. Un peu trop d’engagement dans une passe difficile et j’ai le triangle lombaire qui a claqué. Résultat, il me lance depuis quelques temps et m’empêche de faire des roulés-boulés et autres acrobaties, du genre sauter entre deux immeubles comme tout bon Yamakasi sait le faire. Non, je suis d’accord, dans tous les cas, au quotidien, je n’ai absolument aucune raison de faire des roulés-boulés, surtout quand je pousse mon caddie au supermarché, ni aucune raison de sauter d’un immeuble à l’autre d’autant plus que j’habite dans un coin où il n’y a que des maisons individuelles et je me vois mal sauter comme un con sur le toit de mes voisins. C’est un coup à terminer planté dans des combles poussiéreuses à déranger une famille de mulots. Mais dans tous les cas, si jamais l’envie m’en prenait, je ne pourrais pas à cause de ce satané mal de dos.

imageVendredi dernier, je revenais d’un périple parisien bien trop chargé pour ma condition physique actuelle, me trainant avec un sac à dos trop chargé et un colis trop lourd, grimaçant à chaque pas tant mon dos me lançait. Arrivé dans le wagon d’un RER bondé de monde, je me suis faufilé dans un coin pour me caler en attendant qu’une place se libère. Ça n’a pas tardé : un jeune homme m’a proposé de me céder sa place.

Charmant.

Je veux dire, à regarder autour de moi, il y avait des personnes plus âgées. Pire : il était le nez sur son smartphone, comme la quasi-totalité des gens dans les transports en commun, et n’a pas pu voir que je souffrais le martyr avec autant de poids sur mes épaules et dans mes bras.
Non, il a simplement levé la tête, m’a regardé et m’a proposé sa place.

Comme on le ferait à un petit vieux. Pardon. Comme tout le monde devrait logiquement le faire à une personne âgée si les gens n’étaient pas si mal éduqués et individuels.

imageÇa partait d’un bon sentiment. Mais parfois, même des plus louables intentions peut découler une impardonnable insulte. Me traiter comme un petit vieux méritait donc forcément une réaction à base de baffes dans la gueule, d’insultes bien senties, de saut à pieds joints sur sa face, de coups de tatanes dans les parties et de High Angle Senton Bombs à répétition. Et pour ceux qui s’interrogent sur ce dernier terme, il s’agit d’une prise de catch.

Non mais. Bordel.

Bon. Seulement là, j’avais vraiment mal au dos. Je m’étais réveillé avant même de m’être couché et avait donc un déficit important de sommeil et puis, entre nous, j’avais oublié mon slip de catcheur. Alors je lui ai simplement souri, l’ai remercié et me suis assis à sa place.

Je suis qu’une merde. Une vieille merde.

 

 
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