Publié le Dimanche 10 décembre 2023 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
L'Edito du Dimanche
Un putain de gros sapin
Je pense que je vous l’ai déjà dit, mais j’adore les fêtes de Noël. L’esprit de Noël. Les guirlandes, les cadeaux, les sapins…Oui, ok, l’esprit de Noël ne cadre pas forcément avec ma personnalité habituelle, je vous l’accorde. Si j’ai la silhouette du papa Noël, on m’imagine quand même mal faire sauter des petits enfants sur mes genoux pour prendre une photo, à moins que ce soit dans le but de les faire rebondir pour shooter dedans après histoire de voir jusqu’où un gamin de 36 mois peut aller quand on a une bonne frappe.
On m’image mal, je pense, en cuisine à faire des bonshommes de pain d’épice, un bonnet de Noël sur la tête, un tablier avec Rudolf dessiné dessus et inscrit « Je la renne de la pâtisserie », en train de chanter du Maria Carrey parce que All I want for Christmas is yoooooooouhouuuuuuhouuuuu.
Et puis, c’est vrai que d’habitude, si je dis que j’aime l’odeur du sapin, on pense plus facilement à un enterrement qu’à des guirlandes qui clignotent.
Et pourtant, j’aime l’esprit de Noël. Je laisse volontiers ma chère, tendre et aimante épouse s’occuper des décorations, qu’il s’agisse du sapin ou des différentes guirlandes qui ornent l’intérieur ou l’extérieur de la maison, parce que soyons honnête, ça m’emmerde, mais j’avoue que si elle ne le faisait pas, je serais extrêmement déçu.
J’aime la symbolique de Noël, l’idée de faire des cadeaux, et je dépense volontiers un salaire et demi pour gâter mes gamines qui, ces pisseuses ingrates, vont toujours râler parce qu’elles auraient préféré le tout dernier smartphone hyper puissant alors que ça ne leur sert qu’à aller sur Instagram et envoyer des vocaux à leurs copines. Je pourrais me raisonner et arrêter de leur offrir des montagnes de cadeaux, me direz-vous. Mais non. Je continue parce que j’aime ça, moi, faire des cadeaux.
Cet amour, le mot n’est pas trop faible, pour l’esprit de Noël me vient sans doute ma petite enfance, où je regardais mes copains se gaver de présents merveilleux et de plats extraordinaires. Merveilleux et extraordinaires pour moi qui n’avait rien de tout ça. Nous étions une famille très modeste. Plus que modeste, devrais-je dire. Mon père, rémouleur, gagnait quelques rares piécettes qui servaient à payer son mauvais vin mais aussi le lait de mes nombreux petits frères et sœurs dont ma mère s’occupait comme elle pouvait, cette pauvre femme. Les plus grands, comme moi, mendiaient parfois pour améliorer le quotidien. Et finalement, durant les fêtes, en guise de sapin, nous décorions les restes d’un vieux balais et devions nous contenter d’une clémentine et guise de cadeau. Mais quelle clémentine ! Je me souviens encore de ces quartiers délicieux et juteux qui, quand on croquait dedans, nous coulaient le long des joues. A moins que ce ne fussent des larmes de bonheur. Je ne me plains pas, notez bien. Et je ne blâme pas mes parents qui, pour pouvoir nous offrir ces clémentines, se privaient de manger parfois pendant plusieurs jours.
C’est pourquoi encore aujourd’hui, je ne peux plus en manger puisqu’elles n’auront jamais plus le même goût merveilleux de mon enfance.
C’est aussi, je pense, pourquoi aujourd’hui je me vautre dans le faste et l’excès, dans l’idée que mes filles auront en mémoire des Noëls inoubliables.
L’année dernière, c’est ma belle-mère qui s’est chargée d’aller acheter notre sapin en même temps que le sien, nous enlevant une épine (de sapin, bien entendu) du pied puisque nous étions trop occupés pour le faire nous-mêmes. Résultat, nous nous sommes retrouvés avec un arbuste rachitique qui ne ressemblait à rien. J’étais tellement furieux que ma belle-mère a refusé que nous la remboursions, malgré les propositions de ma tendre, chère et aimante épouse. Le fait que j’ai suggéré, tout à fait sérieusement, de foutre le feu à cette putain de branche qui ne ressemblait à rien et de balancer ma belle-mère dans le bûcher y est sans doute pour quelque chose. Et pourtant, je l’aime beaucoup, hein. C’est dire si j’étais déçu.
En tout cas, cette année, hors de question de laisser quelqu’un d’autre que moi s’occuper de l’achat du sapin. C’est Noël, merde à la fin, alors si ce n’est pas pour mettre un beau, gros, magnifique sapin comme dans les films, ça ne sert à rien.
Résultat, je me suis fait défoncer par ma tendre, chère et aimante épouse. Parce que j’ai ramené un tellement beau, tellement gros, tellement magnifique sapin, qu’il prend la moitié du salon. Véridique. Il est énorme. Monstrueux. On pourrait jouer à cache-cache dedans, sans avoir besoin d’en sortir. J’avais juste oublié qu’on reçoit une trentaine de personnes dans deux semaines pour fêter son anniversaire.
Euh…
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